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JE PARS À LA DÉCOUVERTE

Saint-Martin, une île, deux âmes, des facettes infinies

Pêcheur

Située dans les Petites Antilles, à mi-chemin entre Porto Rico et la Guadeloupe, l’île binationale de Saint-Martin, française au nord et Sint-Maarten, néerlandaise au sud, se surnomme la «Friendly Island».

Les premiers habitants de l’île, les Indiens Arawaks, l’appelaient Soualiga, Terre de sel. Elle sera baptisée Saint-Martin par Christophe Colomb le 11 novembre 1498, date de sa découverte. Des personnages, dont rêvent les enfants, ont tour à tour vécu sur l’île: flibustiers, boucaniers, corsaires et explorateurs, tant anglais, qu’espagnol, français et hollandais jusqu’au 23 mars 1648, quand les Français et les Hollandais décident de délimiter pacifiquement leur territoire.

Une convention coopérative fut alors signée entre des mandataires français et hollandais concernant l’occupation, la souveraineté et le partage de l’île après le départ des Espagnols, avec une libre circulation des biens et des personnes sur l’ensemble du territoire.

Sint-Maarten s’est développée industriellement tandis que Saint-Martin a gardé un aspect plus «nature». Bigarrée, une centaine de nationalités avec une multitude de religions vit en harmonie sur une des plus petites îles binationales du monde.

Plages et réserve naturelle

L’atterrissage à l’aéroport international Princess Juliana est spectaculaire. Cela commence par un rase-motte à 20 mètres au-dessus de la première plage qu’on découvre à travers le hublot. Les jeunes baigneurs qui s’y prélassent savent que par la propulsion de l’air, les objets laissés sur la plage s’envolent avant de retomber dans la mer. Et c’est le début d’une chasse aux trésors!

Celle qu’on appelle donc la «Friendly Island» ne se prive pas d’exploiter ses atouts: le vent, le sable, la mer et une température à 25° tout au long de l’année pimentée de quelques orages quasi-journaliers, mais de courte durée. Trente-six plages de sable fin sont répertoriées dans le pays: les solitaires, accessibles à pied seulement; les sauvages, abordables uniquement par bateau et les conviviales accessibles à tous.

Philippsburg la nuit

Philipsburg
Capitale hollandaise de l’île, c’est tout l’opposé de sa sœur septentrionale: duty free shops, casinos, bars et des dancings animent la vie nocturne dans une profusion d’illuminations. La nuit, la ville connaît une animation trépidante. Le jour, ce sont des ferries qui accostent pour profiter de la zone franche où l’euro avoisine le dollar américain. La vie y est trépidante, industrielle, commerciale, bruyante et on est bien loin des magnifiques plages du nord.

Développement de l’éco-tourisme
L’écotourisme est un point que Saint-Martin cherche à développer chaque jour davantage. Pour exemple, l’îlet Pinel, au nord-est, et accessible uniquement par ferry. Dans cette réserve naturelle, la société Wakawa Eco-Klub a balisé avec le système Amphicom un sentier sous-marin interactif. Enduit d’une crème protectrice biologique offerte par la société, le nageur muni d’un masque et d’un tuba peut, à une faible profondeur, suivre le chemin balisé et, à l’aide de la tabelle attachée à son bras, reconnaître la flore et la faune aquatiques qu’il croisera: perroquets à queue jaune, balaous, sergents major, chirurgiens juvéniles, avant d’approcher, à quelques mètres, une raie aigle une raie léopard ou une tortue de mer. C’est un fascinant milieu naturel où les animaux n’ont aucune crainte du bipède en visite dans son milieu.

Uniquement accessible par bateau, l’île de Tintamarre est la préférée des St-Martinois fortunés qui en font leur sortie du weekend. Conscients de cette valeur naturelle de l’île, ils pratiquent l’auto-surveillance et ceux qui laisseraient traîner des déchets y seront interdits d’accès.

Kayak, planche à voile, jet ski, parachutisme ascensionnel, catamaran, rien ne manque dans la panoplie des sports aquatiques. Les randonneurs se paieront une balade au Pic Paradis, au centre de l’ile qui culmine à 424 m. Ils découvriront une ancienne sucrerie, construite en 1773, aujourd’hui transformée en restaurant et nichée au milieu d’une réserve naturelle privée.

Sur le terrain de la Loterie Farm, plusieurs kilomètres de sentiers permettent de découvrir de nombreuses plantes endémiques, ainsi que les anciens sentiers empruntés par les esclaves qui travaillaient alors dans les plantations.

Marigot, capitale française de St-Martin

Marigot
Capitale de la partie française, Marigot vit à la fois le passé et le présent. Sur ses hauteurs et dominant toute la baie, le Fort Louis a été construit en 1789 pour défendre les Français des flibustiers et corsaires anglais, pilleurs et destructeurs des productions de coton, d’indigo et de tabac stockés dans les entrepôts du port. Des quinze canons qui défendaient la baie, il en reste quelques-uns, mais la montée au belvédère vaut l’effort pour admirer le panorama sur le lagon de Simpson Bay et la ville.

Sur le chemin, le musée «Sur la trace des Arawaks» narre l’évolution de l’île depuis environ 1800 ans avant notre ère jusque dans les années 1960. Au bord de la mer, les maisons typiques et le marché pittoresque et métissé aux couleurs chatoyantes sont un bon reflet des traditions antillaises. Rhum, tissus, légumes et tout autre philtre sont importées, notamment de l’île principale de la Guadeloupe. Non loin, la marina Port la Royale se targue d’être une zone franche permanente où toutes les grandes marques sont exposées qui n’ont rien à envier à Paris ou Genève… à un prix inférieur comme on s’y attend.

Grand-Case
Il fait bon flâner dans les galeries de cet ancien village de pêcheurs transformé au fil des ans en haut lieu de la gastronomie. Une quinzaine de restaurants rivalisent de qualité et de présentation. Choisir son menu devient une valse d’hésitations. Voyons: Allons-nous choisir des grillades servies dans le «lolo», restaurant bon marché, ou plutôt une fricassée de cigales de mer à l’émulsion de langouste proposée par un établissement gastronomique? Moment magique: coucher de soleil entre les maisons colorées et les chaises-longues sur le sable, attablé à une terrasse sirotant un punch au rhum. Si la vie s’anime un peu le soir à Grand-Case, dans la partie nord-ouest de l’île, le côté français n’offre pas de divertissements nocturnes. Pour cela il faut se rendre dans le sud.

Textes et photos:
Marguerite Martinoli



Infos pratiques

Renseignements

Office du tourisme de St-Martin à Paris: +33 1 53 29 99 99, www.st-martin.org

Vols

Genève- Saint Martin via Paris avec Air France ou Genève-Amsterdam Sint-Maarten avec KLM.

Décalage horaire

-5 heures en hiver, -6 heures en été.

Langues parlées

Le français et le néerlandais sont les langues officielles. Cependant, les langues couramment pratiquées sont, en fonction de leurs origines, un dialecte d’anglais, le créole haïtien, le créole guadeloupéen, l’espagnol de la République dominicaine.

Monnaie

Euro, US dollar, florin Antilles néerlandaises.

Passeport

obligatoire

A emporter toute l’année

protection solaire (lunettes et crèmes solaires maximales) et produits anti-moustiques.

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