Indalo Senegal
Touristes, si vous saviez...
JE PARS À LA DÉCOUVERTE

Sardaigne – De la Gallura à Sassari

Sardaigne

Avant d’y avoir été, on imagine la Sardaigne avec de la mer et des côtes découpées et des plages dans des petites criques. C’est exact, mais assez réducteur. Faisons maintenant la différence entre l’imagination et la réalité.

Le nord de la Sardaigne est un choix de roi, car il réunit la plupart des éléments qui peut motiver un visiteur à le préférer à d’autres destinations méditerranéennes, à savoir la culture avec ses sites archéologiques, ses coutumes, son authenticité bien préservée, son climat, ses paysages et surtout sa douceur de vivre avec des vins typés et une cuisine de terroir.

Vous décrire cette région en un seul article serait frustrant, tant elle est riche à plus d’un titre. En la morcelant, je serai donc plus à l’aise pour vous donner l’envie de vous y rendre avec une description moins succincte. La variété des paysages est l’essence même de la Sardaigne directement liée à la configuration géologique. La région du nord-est, par exemple, est caractérisée par le granit qui compose les alentours d’Arzachena, la Costa Smeralda et toute la côte nord qui longe les Bouches de Bonifacio, y compris l’archipel de l’île de la Maddalenna et le cap de l’Ours appelé ainsi en raison du rocher qui la domine et qui, de près ou de loin, ressemble étonnamment à un ursidé sur ses quatre pattes.SardaigneAutre point commun avec la Corse, la gestion commune d’un parc naturel autours des Bouches de Bonifacio qui permet de repeupler la mer en biodiversité et réglementer sévèrement la pêche et les amarrages de yachts, mesures qui permettent de réintroduire une population de mérous.

La palette maritime
Les côtes découpées font l’essentiel du paysage du nord de la Sardaigne avec un archipel d’îlots qui en font un charme infini sur un lit de mer passant de l’indigo au turquoise au gré des fonds marins, avec de canaux plus clairs selon les courants ou des taches sombres au passage d’un banc de poisson. Ces couleurs sont à n’en point douter le premier atout de ce parc naturel au cœur duquel se trouvent les îles de Maddalena et de Caprera, Le nom de Costa Smeralda ne vous est certainement pas étranger. Elle est la propriété d’un consortium élaboré par un groupe de milliardaires pour en faire des jetsets en saison d’été.

Une civilisation sociétale
Le plus captivant de la Sardaigne en général et de cette région en particulier est cette civilisation appelée Civilisation Nuragique datant de l’âge de bronze (environ 1500 ans avant Jésus-Christ) et des vestiges archéologiques qui témoignent d’une culture avancée comme de nombreuses statuettes et objets en bronze, pierre et terre cuite. Les Nuraghes sont nombreux sur l’île (plus de 7000) et se répartissent un peu sur tout le territoire. D’un site à l’autre, la configuration se répète souvent avec une ou plusieurs tours et accolées, pour former un village, des maisons circulaires qui jadis étaient couvertes de toits de bois et de roseaux. Les tours nuragiques sont d’autant plus spectaculaires que les pierres qui les composent, comme par exemple, le linteau de la porte d’entrée, pèsent plusieurs tonnes. SardaigneLe second témoignage spectaculaire de cette civilisation est, ce qu’on appelle, les tombes des Géants, ainsi nommées en raison de leur stèle frontale prolongée par un long couloir bordé de pierres de part et d’autres. Lorsque plus tard, les gens du pays découvrirent ces vestiges ils imaginèrent que ces tombeaux appartenaient à des géants vu la taille du «cercueil». Par la suite, fouilles démontrèrent qu’il s’agissait en réalité de tombes collectives. La découverte de nombreuses statuettes très fidèles à leurs représentations de personnages montrant les différents éléments qui composaient cette société à savoir des porteuses d’eau, des ouvriers, des mères avec guerrier mort dans les bras, des bateaux, des animaux, etc. Le fait que les sépultures étaient communes, et qu’on n’a pas retrouvé un tombeau pour le chef, amène à penser que l’esprit communautaire passait avant celui de la hiérarchie (un peu comme dans le village d’Astérix…).

Tempio, le temple du liège
Au même titre que l’extraction du granite, l’une des sources de revenus de la Gallura est le liège. Au départ, l’extraction de l’écorce du chêne-liège était même l’activité première, laquelle a été complétée par bien d’autres, dont le tourisme. Dans les boutiques de Tempio, la capitale du liège sarde, le liège ne se borne pas à la fabrication des bouchons de bouteilles de vin. On le retrouve dans des sacs à main féminins et, aussi, dans la fabrication de tissus à la propriété élastique pour en faire des vêtements. Mais il existe bien d’autres centres d’intérêts à Tempio, à commencer par le théâtre de Carmine qui fait la fierté de la ville et qui confirme l’engouement sarde pour l’opéra et ses vedettes de renommée mondiale qui s’y produisent. En matière d’art religieux, le roman prédomine à Tempio comme un peu partout en Sardaigne. La cathédrale de l’apôtre Pierre en est un bel exemple à visiter, notamment pour ses oratoires du rosaire et de la Sainte- Croix.
Sardaigne

Un air de capitale
Seconde ville de la Sardaigne avec ses 120’000 habitants, Sassari se donne des airs de capitale administrative avec son université et ses activités du secteur tertiaire. En la visitant, on s’étonne d’ailleurs que ce soit Cagliari qui soit la véritable capitale. A noter qu’en Sardaigne, les villes rivalisent d’importance et on apprend qu’à l’époque romaine, Porto Torres était la capitale économique alors que celle-ci est aujourd’hui Sassari. Sassari est traversée par ses petites Champs-Elysées qu’est le Corso Vittorio Emmanuele II. Il séparait jadis en deux la ville médiévale, mais se trouve aujourd’hui l’épicentre du quartier historique. Sassari se distingue de bien des autres villes sardes par ses riches demeures datant du XVe siècle, héritage laissé par les dominateurs catalans. Autre caractère typiquement citadin de Sassari: la piazza d’Italia sur laquelle donne le solennel palazzo della Provincia, siège du gouvernement régional.

La cathédrale de Saint-Nicolas est la plus importante église de la ville de Sassari, construite au XIIe siècle, en suivant un style roman, mais a été rénovée dans un style gothique catalan. Au XVIIe siècle, une partie de la cathédrale a été démolie pour des raisons de stabilité et une magnifique façade maniériste a été érigée.

La fine fleur de l’art roman
Beaucoup plus que l’art gothique que l’on retrouve plus rarement en Sardaigne, l’art roman y est prédominant, avec ses nombreuses créations de tailleurs de pierre et d’architecte toscans venus de la région de Pise au XIe siècle.
Le plus beau spécimen est la basilique Santa Trinita de Saccargia du XIIe siècle qui se situe à 7 km au sud-est de Sassari. Sa particularité est un contraste de calcaire clair et de basalte sombre, et, à l’intérieur, de remarquables fresques ornant la nef.

Giuseppe Garibaldi
Face à la Corse se trouve l’archipel des îles Maddalenna, un parc naturel où la pêche est sévèrement réglementée et où les amarrages de bateaux sont étroitement surveillés. On y accède en ferry depuis le port de Palau. Si la région entière est un espace écologique protégé, c’est sur l’île de Caprera, qui se relie depuis la Maddalena par un pont, qu’une randonnée pédestre permet d’accéder à un poste d’observation duquel on bénéficie d’une vue imprenable sur tout l’archipel. Un guide spécialisé dans la faune et la flore en profitera pour vous faire apprécier les spécificités endémiques tel que le genet épineux et corse ou l’euphorbe arborescente et les variétés de champignons et de plantes dont certaines servent encore à l’artisanat local comme la … Caprera a pour particularité incontournable d’héberger la ferme qui fut la maison de campagne de Guiseppe Garibaldi, chef militaire républicain mythique et grand ouvrier de la réunification de l’Italie.

On y visite les salles dans lesquelles il vécut avec sa nombreuse descendance. Propriété du patrimoine italien, une partie de cette demeure est néanmoins encore utilisée par l’un de ses descendants qui en a toujours l’usufruit.

Texte: Erika Bodmer, photos Gérard Blanc


Infos pratiques

Ce reportage a pu être réalisé grâce à l’agence Omnia Travel à Genève spécialisée dans les voyages archéologiques: 022 – 785 72 00.

Information

www.italia.it/fr/decouvrez-litalie/sardaigne.html

Hôtels

Delphina hotels: www.delphina.it; Il Parco degli Ulivi à Arzachena; Excelsior à Maddalena, Pausania Inn à Tempio.

Gastronomie

On trouve dans la gastronomie de la Sardaigne un bon mariage entre le terroir de la campagne et de la montagne (jambon cru, saucissons, fromages de vache, de brebis et de chèvre dont le fameux pecorino) et les fruits de mer grâce à l’approvisionnement des nombreux ports de pêche (langoustes, araignées de mer, baudroie, dorade, rouget, rascasse, etc.) ainsi que toute une variété de pâtes aux fruits de mer, tel les spaghettis aux vongoles.

Vins et spiritueux

Les Sardes ont beaucoup réduit la production de leurs vignobles et nettement amélioré la qualité et la variété de leurs vins. On note, par exemple, beaucoup moins de teneur en sulfite que dans sur le continent italien. Les blancs sont en plus grande quantité que les rouges. Les pentes boisées du nord de la péninsule de Gallura et la zone côtière du nord-ouest autour de Sassari et Alghero sont renommées pour d’excellents vins blancs dont le plus renommé est le Vermentino (sec et fruité allant parfaitement avec les poissons ou en apéritif). Parmi les rouge, forts en tanin et un peu capiteux, on notera le Cannonau, le «Terre brune», le Carignano del Sulcis et le Cagnulari. Il est fréquent, En Sardaigne, qu’un repas se termine par une liqueur de Myrte sauvage: rien de tel pour vous faire digérer.

Agrandir le plan

Agrandir le plan

Share

Laisser un commentaire


un + huit =

Inscrivez-vous ici pour recevoir notre newsletter