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JE PARS À LA DÉCOUVERTE

En Occitanie, le fief des comtes de Toulouse

Château Chambert à Cahors

La région appelée Occitanie se présente sur le modèle de son héros Henri IV par sa soif de liberté linguistique, religieuse, politique et surtout gastronomique.

La particularité régionale de ce pays s’affiche sans complexe, les meilleurs exemples étant le retour en force de la langue occitane affichée à côté du français sur les indications des rues ou dans les stations de métro de Toulouse, de même que cette omniprésente croix occitane des comtes de Toulouse qui se retrouve sur les bâtiments officiels et sur certains bâtiments agricoles ou industriels.
Suivez-moi dans un bref parcours de quelques merveilles:

Jour 1: Toulouse. «Oh moun païs, oh Toulouse!», chantait le légendaire rythmeur des mots Claude Nougaro. C’est le même amour que les Toulousains portent à leur ville, peut être pour sa vivacité et sa nonchalance, tant sur les terrasses de cafés de la place Wilson que sur les quais de la Garonne, le rendez-vous des éternels amoureux et des artistes peintres. Le vieux Toulouse est délimité par un demi-cercle de boulevards, dont chaque pointe aboutit à la Garonne, et dans lequel se concentre la majeure partie des monuments historiques et religieux.
Avec ses airs de plaza mayor, la place du Capitole arbore fièrement le majestueux bâtiment du Capitole qui abrite la mairie et son donjon, où se réunissaient jadis les notables «capitouls». Un arrêt s’impose dans la cour Henri IV, magnifique pour son portail Renaissance et la statue du «Vert galant», vénéré par les Capitouls pour les avoir autorisés à agrandir leur maison commune.
La région de Toulouse est pauvre en carrières, ce qui explique que la brique soit reine. Mais si vous découvrez un édifice en pierre de taille, c’est une preuve de l’aisance financière de son propriétaire.
Il faut savoir que la prospérité de Toulouse était alors garantie par le commerce de l’isatis tintoria, alias le pastel qui se vendait aux teinturiers du monde entier pour sa couleur bleue.
Impossible de visiter Toulouse sans faire honneur à ses monuments classés et, en premier lieu, la basilique Saint Sernin, la plus vaste église romane conservée d’Europe.
Les seconds monuments en importance sont l’église et le monastère des Jacobins qui furent bâtis pour saint Dominique. Le plus curieux est la colonne du haut de laquelle partent plusieurs nervures collées au plafond et qui donnent l’image d’un palmier.

Toulouse

Jour 2: Abbaye de Moissac. A quelques kilomètres de Montauban, l’abbaye de Moissac est une splendeur de l’art religieux français. Cet établissement n’est plus dans son intégralité originale, l’amputation du réfectoire et de la cuisine des moines ayant été décidée lors de la construction de la ligne de chemin de fer entre Toulouse et Bordeaux.
L’intervention de l’architecte Viollet-le-Duc a heureusement sauvé le reste de l’ensemble.
Il faut admirer le portail de la basilique du 12e siècle et son tympan ciselé, représentant le Christ en Majesté de l’Apocalypse selon saint Jean. A l’intérieur, il faut admirer la sculpture sur bois très réaliste de la mise au tombeau du Christ et, surprise, un cadeau du peintre Chagall sous forme d’une verrière. Mais le plus spectaculaire demeure le cloître et ses 76 chapiteaux sculptés au 11e siècle représentant la vie des saints et diverses scènes bibliques.

Jour 3: Cahors. Qui n’a pas remarqué les étiquettes des bouteilles de vin de Cahors sur lesquelles figure un pont à trois tours?
C’est le pont médiéval de Valentré, la première chose que toute personne veut voir en arrivant à Cahors. C’est le plus beau des ponts médiévaux français encore en place.
La meilleure vue que l’on peut en avoir est depuis l’un des bateaux de croisière naviguant sur le Lot, de même que des anciens remparts au-dessus desquels se dresse la massive tour Barbacane. Cette mini-croisière entraîne vers l’écluse et le bucolique moulin de Coty.
Autour de la cathédrale Saint-Etienne se trouve la ville ancienne appelée «basses terres», avec le quartier des Badernes et, au nord de la cathédrale, celui des Soubirous.
Dans un dédale de ruelles comme, par exemple, la rue Nationale, on trouve la représentation médiévale des maisons à pans de bois et à colombages, des chefs d’œuvre d’architecture avec les hôtels particuliers des patriciens, et autres palais fortifiés. Le meilleur exemple est l’hôtel Roaldes, dit la «Maison d’Henri IV».

Jour 4: Saint-Cirq-Lapopie. Vous connaissez Rocamadour ou La Roque Gageac (Périgord)?
Sachez qu’il existe bien d’autres villages du genre accrochés à des falaises. Un exemple moins connu et tout aussi pittoresque est Saint-Cirq-Lapopie dans la vallée quercinoise du Lot. Classé parmi les plus beaux villages de France, il donne l’image d’un village-musée aux maisons anciennes de pierre et aux toits aux tuiles rouges groupées autour d’une église fortifiée.
On s’y rend pour admirer la vue panoramique sur la vallée du Lot depuis l’esplanade ou déguster une assiette gourmande de foie gras et de gésiers à la terrasse d’un des nombreux restaurants. Plusieurs personnages illustres y avaient élu domicile, dont l’écrivain André Breton ou le peintre Pierre Daura.

Cordes sur Ciel © Gérard Blanc

 

Jour 5: Cordes-sur-Ciel. Vu de loin, Cordes est un promontoire auquel on accède en «montant à l’assaut du ciel» en traversant quatre enceintes par des portes pratiquées dans des tours parfois surmontées de campaniles. Le parcours s’effectue entre des enfilades de maisons médiévales et leurs balcons fleuris. Toutes portent leur lot d’histoire remontant à 1222, date des débuts de la construction de la ville sur l’ordre de Raymond VII, comte de Toulouse.
Elles ont pour point commun le rez-de-chaussée en arcades et l’étage aux fenêtres richement ornées.
Aimée d’Albert Camus, Cordes-sur-Ciel est le premier pas dans le patrimoine albigeois. Le comte de Toulouse en ordonna la construction au 13e siècle. Son histoire est l’illustration même de la contestation cathare par son esprit de résistance passive contre l’église catholique qui lui valut bien des déboires au temps de l’Inquisition. La meilleure illustration de résistance passive au catholicisme est l’église Saint-Michel que les habitants construisirent pourtant sur ordre de l’évêque, mais de manière à ce que les marches d’accès soient trop hautes pour pouvoir entrer et assister à la messe.
On retiendra aussi la maison du Grand Veneur avec ses bas-reliefs pittoresques ayant la chasse pour thème et ses superbes fenêtres gothiques.

Le musée Toulouse-Lautrec

Il a élu domicile dans le palais de la Berbie. Sa visite est un régal pour celles et ceux qui aiment les œuvres du peintre de La goulue, le caricaturiste et peintre publicitaire des années 20. On y découvre également les recoins de la vie de l’artiste et le mal qu’il eut parfois à se faire reconnaître à sa juste valeur.

Jour 6: Albi. Ce qui saute aux yeux en découvrant Albi est avant tout l’ensemble massif composé à la fois de la cathédrale Sainte-Cécile et du palais de la Berbie. Le portail chargé et les briques rouges des murs sont les exemples d’un désir de faste, avec toutefois un certain manque de goût.
Par contre, on est fasciné par le côté imposant de ses murs.
L’intérieur de la cathédrale Sainte-Cécile, malgré ses quelques vitraux, est très sombre et très haut de plafond. On y remarquera une étonnante statue en bois de Jérémie en train de se lamenter. On apprend avec stupéfaction qu’elle a été bâtie pour le seul usage de l’évêque d’Albi, et non pour ses habitants, confirmation d’un faste de l’église contesté par les Albigeois.

Texte Erika  et Gérard Blanc

Photos : Gérard Blanc

Infos pratiques

Renseignements

Atout France, www.france-voyage.com, Comité régional au tourisme Occitanie, tourisme-occitanie.com.

Boire et manger

La région Occitanie est essentiellement agricole et ses spécialités, outre le canard sous toutes ses formes (et bien entendu le foie gras dont la réputation n’est plus à faire) sont le vin de Cahors et une multitude de produits des cultures maraîchère et fruitière. A Moissac, le chasselas se cultive pour son jus de raisin, avec des dérivés, dont le verjus et des apéritifs, dont l’«Emoustilleur» (jus de raisin et eau-de-vie).
N’oublions pas le fameux cassoulet de Castelnaudary

Restaurants

Monsieur Georges à Toulouse, le Moulin de Moissac, le Baladin à Cahors, l’Auberge des Gabares à Cahors.

Hôtels

Les Capitouls à Toulouse, L’Abbaye des Capucins à Montauban, l’Hôtel de France à Cahors, l’hôtel Chiffre à Albi.

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