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Contrastes du Queensland
Sur des milliers de kilomètres, le Queensland, situé au nord-est de l’Australie, est une suite de contrastes saisissants avec, d’un côté, des villes structurées à la nord-américaine, comme Brisbane, et de l’autre, des espaces naturels, comme Pajinka, donnant l’impression de se trouver au bout du monde.
Manhattan à l’Australienne, Celle qui jadis n’était qu’une petite bourgade au bord de la rivière portant le nom de Brisbane devint en quelques années seulement, une de ces villes-champignons comme on en trouve des centaines aux Etats-Unis avec un «downtown» d’où pointent des gratte-ciel de verre, preuve d’une intense activité économique.
Cinq communautés: Pajinka est la concentration de cinq tribus aborigènes portant les noms de Seisa, Umagico, Injanoo, Bamaga et New Mapoon. Elles vivent dans cette région selon un mode similaire à celui des réserves indiennes aux Etats-Unis. La communauté la plus spectaculaire est celle d’Imagico, qui se groupe autour d’une petite église au toit de tôle et du petit bistrot tropical, où des vétérans racontent la période de l’endoctrinement luthérien et de la déportation. Il ne faut pas imaginer la vie de ces communautés aborigènes comme celles de la Nouvelle-Calédonie ou des îles Vanuatu, celles qui ont pu garder leurs traditions intactes. C’est seulement depuis la fin des années septante que le gouvernement australien a décidé de céder des terres aux aborigènes et de leur donner des subsides en échange de l’obligation de maintenir les infrastructures routières et portuaires de la région.
Village fantôme: De 1863 à 1866, John Jardine fut nommé policier suprême du cap York et résident-magistrat de la «ville» de Somerset. En fait, il ne s’agissait que d’une petite garnison militaire et d’un hameau de 70 habitants tout au plus. Malgré cela, tout était prévu pour que la localité soit conçue comme une ville, y compris le quartier des célibataires séparé de celui des familles.
John Jardine donna ordre à ses deux fils de le rejoindre depuis Rockhampton, à plus de 1500 km de là, avec 600 têtes de bétail. Le voyage dura une année à travers les territoires de tribus aborigènes envers lesquels les voyageurs se livrèrent à de véritables carnages. Des trois ans d’une colonisation infructueuse, il ne reste plus rien, et les maisons en bois ont été dévorées par les termites. Seuls deux canons et une plaque commémorative rappellent ce passage. Par contre, à marée basse, le visiteur de la plage de Somerset découvre des grottes, dont les murs portent des peintures rupestres aborigènes.
En constants travaux, la capitale du Queensland ne cesse de croître en espace et en nombre d’habitants (actuellement plus de 2 millions) avec une déferlante de projets urbains exponentiels souvent liés à l’organisation de rencontres internationales économiques ou sportives.
En grimpant au sommet de la colline du Mt Cootha, on prend alors conscience de la topographie de Brisbane, sillonnée par les méandres de sa rivière: le centre-ville avec le quartier des affaires; à l’ouest, à l’embouchure de la Brisbane, les plages de Moreton Bay et, tout autour, des quartiers résidentiels dans un écrin de verdure.
Downtown: Le centre-ville est un damier de rues à la circulation de ville de province, dont l’épicentre est Queenstreet, avec une partie piétonnière aménagée en grand centre de shopping. Les traces historiques sont parcimonieuses, la ville ne datant guère que de 1823. Le pionnier John Oxley avait décidé d’en faire une ville et en fut le premier maire. Une statue de bronze érigée au pied du City Hall le représente entouré de kangourous et d’aborigènes. Comme dans toute ville australienne, la population de Brisbane est cosmopolite, composée de plusieurs communautés, dont la chinoise, implantée dans le quartier de Fortitude Valley, est la plus visible avec son inévitable China Town.
La rive sud: Brisbane a su tirer profit de deux événements marquants que furent les Olympiades du Commonwealth en 1982 et l’Expo de 1988. La capitale du Queensland s’est alors découvert une vocation de ville de congrès, un choix économique qui jusqu’à maintenant lui a réussi. C’est sur South Bank, la rive sud de la rivière Brisbane, que fut aménagé le site de l’Expo 88. Il a ensuite été transformé en gigantesque parc de loisirs avec des pistes cyclables, des promenades, des restaurants, des canaux, des jardins à l’anglaise et à la française, des plages et un grand amphithéâtre moderne où se donnent des concerts en plein air.
Forest Park: L’Etat du Queensland est à 80% un parc naturel protégé. Son principal attrait réside donc dans sa flore, sa faune et ses paysages. Une bonne entrée en matière sur la nature australienne est de visiter Forest Park et ses 28 500 hectares qui se trouvent à 20 minutes en voiture du centre-ville. Dans son zoo, on peut faire connaissance avec les espèces qui peuplent les forêts environnantes, parmi lesquelles figurent une grande variété d’oiseaux multicolores, de marsupiaux, de reptiles et d’animaux d’eau douce, et, surtout, cet animal fascinant et difficile à rencontrer dans la nature qu’est le platypus (ornithorynque).
Regroupement aborigène
On se refuserait de croire qu’on est au 21e siècle et que la terre est ronde, tant on peut se sentir, parfois, au bout du monde. C’est ce que j’ai éprouvé lorsque j’ai découvert, à la pointe extrême du cap York (à l’extrême nord-est de l’Australie), le lieu où ont été regroupées par force cinq tribus aborigènes depuis les années septante.
Grandeur nature: On ressent une agréable harmonie entre la forêt tropicale humide, les forêts d’eucalyptus et environ 200 km2 de mangroves et de plages que l’on peut parcourir pendant des heures sans rencontrer âme humaine qui vive.
Ce sont des kilomètres de plages bordées de pandanus, de figuiers sauvages ou d’orchidées aux racines apparentes, qui bordent une corolle de plages désertes et d’estuaires. La seule compagnie est celle des colonies de petits crabes roses, qui se ruent en colonnes rangées vers la mer. Tous n’atteindront pas le ressac, un certain nombre finissant dans les estomacs d’échassiers marins qui en font leur festin. C’est la grande nature à perte de vue et une impression d’infini. Sur la plage d’Imagico, quelques rares campeurs mènent une vie de Robinson.
Plus que nulle part ailleurs en Australie, Pajinka est un paradis pour les amateurs de faune. Sans avoir à s’enfoncer bien loin dans la forêt, on y rencontre de nombreuses espèces locales, comme des wallabies bondissants en regardant l’intrus d’une manière étonnée, des lézards à collier ouvrant la bouche avec fureur, des pythons et une multitude d’oiseaux, les animaux fétiches étant avant tout les termites qui érigent de véritables sculptures de terre rouge.
L’île de sable
D’environ 150 km de long et 45 km de large, Fraser Island se trouve à 400 km au nord de Brisbane dans l’Etat australien du Queensland. C’est, aujourd’hui, une vaste étendue de forêts et de dunes que l’on visite pour la grande variété de faune et de flore qui y vivent. En 1836, le trois-mâts Stirling Castle, pris dans une forte tempête, échoua sur un banc de sable au large de Rainbow Beach, sur une île à 400 km au nord de Brisbane. A l’aide de deux canots, l’équipage accosta à deux endroits différents d’une plage qui porte aujourd’hui le nom de Waddy Point. L’équipage de la première embarcation, composé du capitaine Fraser, de son épouse et d’un autre couple, vécut pendant sept semaines, prisonnier, semblerait-il, d’une tribu aborigène. L’île fut baptisée Fraser Island. Ce sont avant tout les trois configurations forestières (épineux, forêt tropicale humide, eucalyptus) qui recouvrent 80% de l’île, le reste étant d’interminables plages de sable blanc ou de clairières faites de dunes ou de lacs d’eau douce. La forêt tropicale humide de Fraser Island prend pied dans le fond des vallées creusées par les «creeks» (cours d’eau douce). Les arbres rivalisent de hauteur les uns entre les autres pour accéder à la lumière.
La côte est de l’île et, en particulier, la plage des «75 miles», est d’une splendeur royale, même si, les week-ends de nombreux véhicules 4X4 y circulent comme sur une autoroute. Dans un lieu appelé les Pinacles, le vent et l’eau ont façonné des sédiments sablonneux durs pour en faire des sculptures, semblables à celles qu’on trouve dans les parcs nationaux américains.
Rafiot rouillé
La plage des «75 miles» a accueilli bien d’autres bateaux que le Stirling Castle et, en particulier, le Mahino, un vieux rafiot qui fut acheté en 1935 par les Japonais pour son poids du métal. Lors du remorquage, la corde de traction se rompit et le Mahino échoua près du site des Pinacles. La carcasse rouillée est toujours là, avec son côté insolite.
La faune
Les rangers déconseillent de se promener seul, un peu à cause de certains reptiles, beaucoup pour ne pas perturber l’équilibre de la nature. Les rangers ne tarissent pas de commentaires sur les oiseaux tropicaux ou marins, les reptiles et les wallabies. L’animal le plus fascinant est le dingo, ce grand chien sauvage, dont la femelle est capable de réguler ses naissances et dont l’une des friandises favorites est le cuir, y compris les sacs et les chaussures.
Gérard Blanc
Informations pratiques
Agences spécialisées
Nova Tours (+41 21 311 50 40), Australie à la carte (+41 22 786 14 86).
Hôtels à Brisbane
Rygdes Plaza, Country Comfort, Powerhouse Boutique.
Hôtels à Pajinka
Seisa Lodge, Villa Pajinka
Formalités
Passeport valable. Visa électronique effectué par la compagnie aérienne ou votre agence de voyages.
Courant électrique
Un adaptateur est nécessaire, les prises australiennes étant à trois broches obliques.
Gastronomie
Cuisine du monde entier, cuisine aborigène faite de fruits et de plantes des forêts, viande de crocodile, viande de kangourou, poisson grillé; excellents vins locaux (merlot, shiraz, cabernet, chardonnay, etc.), bières locales XXXX.
Pourboires
Quasiment absents en Australie, à l’exception des porteurs dans les hôtels ou des taxis (montant arrondi).
Activités
Pêche au gros à Seisa, excursions en bateau ou en avion dans les diverses îles de Torres Strait, vols avec l’avion-poste, étude de la faune et de la flore guidée par un ranger du Pajinka Lodge.
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