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Munich, une vieille ville toute neuve

Qui ne connaît pas Munich pour sa Fête de la bière? Pour revenir sur des aspects plus culturels, disons que la capitale de la Bavière contient bien des trésors et traditions que les nouveaux venus auront plaisir à découvrir.

Quarante minutes en train de banlieue depuis l’aéroport de Munich, et nous arrivons à Marienplatz, centre géographique et historique, là où trône le Neues Rathaus (paradoxalement le bâtiment le plus ancien). Marienplatz est aussi le lieu des rendez-vous sentimentaux, amoureux et autres, le cœur des célèbres marchés de Noël et le point de départ d’une visite en règle du quartier historique.

Evénements à Munich

La Fête de la bière est sans conteste la manifestation munichoise la plus connue au monde. Pour ceux qui ne l’on jamais vécue, il faut préciser qu’elle n’a pas lieu dans les brasseries, mais sur un terrain en plein air derrière la gare centrale. Elle fut inaugurée par le futur roi Louis 1er lors de son mariage le 12 octobre 1810. Le peuple ayant beaucoup apprécié cette fête, Louis 1er décida de la célébrer chaque année à la même époque, avec tout un tas de festivités, courses de chevaux, etc.
Mais cette année n’est pas comme les autres. La ville de Munich va fêter le 850e anniversaire de sa fondation. En souvenir de la construction du pont sur l’Isar, en l’an 1158 par Henri le Lion, duc de Bavière et de Saxe, les ponts traversant l’Isar seront des centres de festivités estivales sous les formes les plus diverses, la plus spectaculaire de toutes devant être la «Nuit des ponts de l’Isar» avec, on s’y attend, des spectacles de son et lumière et un «pont de la lumière» sur la place Sankt Jakob.

Une bataille de ponts
Curieusement, Munich est l’une des villes d’Europe ayant le plus court passé historique. A quelque 120 km de Salzbourg, elle n’existait pas encore alors qu’au XIIe siècle un important trafic de sel traversait régulièrement l’Isar, à quelques kilomètres au nord du centre de Munich. Un archevêque prélevait alors la taxe des convois de sel qui passaient le pont sur l’Isar, au grand dam de Henri le Lion, duc de Bavière et de Saxe qui, jaloux de la richesse de l’archevêque, incendia le pont et en construisit un autre pour encaisser les taxes à son tour. A cet emplacement fut installé un monastère qui lui donna le nom de «München» (les moines).
1158 est la date officielle de la création de la ville et du battage de sa monnaie.
Ce fut le point de départ d’un essor fulgurant pour celle qui en fut rapidement la capitale de la Bavière et une ville-marché pour le commerce du poisson, du vin et bien d’autres denrées alimentaires jusqu’en 1854.

Le nouveau-vieux quartier
Sur le modèle de Vienne, le centre historique de Munich est cerclé par un «ring», sorte de boulevard circulaire au-delà duquel se situe la «Munich moderne».
L’un des côtés agréables de ce quartier est le quart de la surface occupée par des jardins et l’absence de gratte-ciel, grâce à une loi interdisant la construction de bâtiments de plus de cinq étages, ce qui donne une impression sympathique de «grand village».
A centre de ce cercle se trouve donc la Marienplatz et son hôtel de ville.
Peu d’édifices ont échappé aux bombardements des Alliés mettant fin à la Seconde Guerre mondiale, et Munich, dans son ensemble, fut rasée à près de 70%.
Le «Nouvel hôtel de ville», reconstruit au 19e siècle pour remplacer l’ancien transformé en musée, est l’un des rares bâtiments à y avoir échappé. Cet établissement n’a pas du tout le style bavarois, ni même allemand, mais plutôt nord européen, disons un peu flamand, avec des arcades et des voutes néo-gothiques. Parmi les multiples curiosités de la façade, on retiendra le carillon (Glockenspiel) qui, sur deux étages, tourne au son d’un concert de cloches.
Au niveau supérieur, un cavalier lorrain se mesure à un cavalier bavarois dans un tournoi équestre. Devinez lequel gagne?
A l’étage inférieur se trouve la danse des tonneliers qui, pour célébrer la fin d’une épidémie de peste, étaient venus sur la Marienplatz danser et verser du vin aux habitants de Munich.
Malheureusement, les vignobles, qui poussaient jadis le long de l’Isar, ont été arrachés et Munich est aujourd’hui totalement consacrée à la bière. A l’occasion des Jeux Olympiques de 1972, Munich connut la construction de son métro, mais aussi l’aménagement de sa zone piétonnière, pour exemple la Kaufingerstrasse l’un des axes principaux partant de la Marienplatz pour rejoindre la gare de chemin de fer. C’est à la même époque que fut construit le métro en remplacement du tramway.
Si vous allez à la recherche des bâtiments qui n’ont pas été reconstruits après les bombardements, vous trouverez, par exemple, une maison avec décoration en trompe l’oeil, transformée aujourd’hui en cave à vin, fonction qu’elle avait autrefois.

Culte automobile

Les deux mamelles de Munich sont Siemens et BMW. La seconde fait étalage d’un luxe sans précédent en périphérie,  jouxtant les restes du Parc olympique. Au pied de la grande tour du constructeur automobile, deux réalisations architecturales futuristes crèvent l’horizon: le bâtiment portant le nom de «L’univers BMW» et, voisin immédiat, la sorte de coupole géante qui abritera prochainement un musée de l’automobile.

La brasserie de la cour
Comme vous vous en doutez, ce ne sont pas les brasseries qui manquent à Munich, mais il en est une qu’il faut visiter sans faute, c’est le Hofbräuhaus. Ce n’est pas la plus ancienne, mais l’une des plus caractéristiques. Elle fut ouverte à la fin du 16e siècle par le duc Guillaume V de Bavière exclusivement pour la cour qui la fréquenta pendant environ trois siècles avant qu’elle ne soit ouverte au peuple (aujourd’hui, le terme de brasserie ne s’utilise que pour le débit de boissons, la fabrication étant assurée hors de la ville pour des raisons environnementales). Au bas mot, on y boit en moyenne 12 000 litres de bière par jour!
Cet endroit connut d’autres moments beaucoup moins glorieux, comme la signature de l’acte de naissance du parti Nazi en 1921.
A l’intérieur, on remarquera les chopes de bières cadenassées appartenant aux membres d’un club de buveurs de bière, et des fresques humoristes parodiant ces mêmes gaillards.
A l’extérieur trône le traditionnel «arbre de mai», grand mât en bois décoré un peu comme un mât de cocagne autour duquel se perpétue, chaque année le 1er mai, la fête de l’arrivée du printemps.

Résidence première
S’il est un lieu primordial à Munich, c’est bien la Résidence des ducs de Bavière, au balcon duquel le roi Louis 1er et son épouse (reproductions peintes sur des fenêtres) regardent avec bienveillance le peuple de Munich sur la place Max Joseph, place sur laquelle donnent aussi le Grand théâtre de la Résidence et le Théâtre national, juste reconquête des Munichois sur leur culture théâtrale et musicale.
Grâce à la taxe sur la bière, manne financière intarissable, ce palais de la Résidence a pu être reconstruit exactement comme il était avant les bombardements, les peintures et le mobilier ayant heureusement pu être mis à l’abri. Dans l’enceinte de la Résidence, on notera les multiples salles, jadis habitées par les souverains de Bavière, les prélats et les grands du monde entier, salles qui sont richement décorées d’ors, de velours et de satin.
L’Antiquarium, salle majestueuse, qui sert encore aujourd’hui à la célébration de grandes fêtes et banquets, était considéré au 16e siècle comme la plus grande salle profane au nord des Alpes. Mais le fin du fin est indubitablement le Musée du trésor où se trouve exposée toute la splendeur des joyaux de la couronne de Bavière (couronne, sceptres, plateaux, chevaliers en miniature, etc). Tous ces objets sont en métaux précieux sertis de pierreries à couper le souffle.

Religieusement vôtre
La Bavière étant essentiellement catholique, rien de surprenant à ce que des clochers d’églises ou de cathédrales pointent ici et là. La plus anachronique de toutes est la cathédrale avec ses deux tours en briques rouges surmontées chacune d’un dôme d’inspiration byzantine en cuivre verdi par l’oxydation. Bien qu’assez kitsch en somme, elle est un peu l’emblème de Munich. Par contre, un coup de cœur pour la Theatinerkirche de pure inspiration baroque, sans faux semblant.

Texte et photos Gérard Blanc

Infos pratiques

Vol

Genève-Munich, vols quotidiens avec Lufthansa

Renseignements

www.muenchen-tourist.de.

Petit déjeuner traditionnel munichois

Bock de bière et saucisses blanches (saucisses de veau) et bretzels (à prendre avant midi!).

Shopping

Munich n’est guère différente des grandes métropoles fréquentées par les amateurs de week-ends citadins. Le centre historique de Munich est aussi celui des magasins en tous genres le long des avenues piétonnières et des rues quadrillant le centre-ville. Des passages similaires au traboules de Lyon permettent de passer aisément d’une galerie marchande à l’autre, comme, par exemple, le quartier des «Cinq cours» reliant la Theatinerstrasse à la Maffeistrasse. Ces cours et passages sont remarquables par leur architecture.
On en profitera pour acheter des victuailles sur la Sendlingerstrasse, des bijoux, porcelaines et autres articles de luxe sur la Residenztrasse ou l’Odeonplatz.
Les amateurs de boutiques moins conventionnelles iront plutôt dans les quartiers de la Gärtnerplatz ou du Glockenbach.

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