Cuba ou la chaleur d’un peuple
Il y a chez les Cubains et les Cubaines une grande dignité et une chaleur communicative envers les visiteurs de tous les pays. Plus que nulle part ailleurs dans les Caraïbes, les Cubains adorent faire la fête. Ces deux éléments font que celui ou celle qui rentre de Cuba en gardera un souvenir inoubliable.
A Cuba, la plus grandes des Antilles, la population est composée de Blancs, de Métis et de Noirs, à des proportions difficilement évaluables, car jamais pris en compte. Le contact chaleureux s’établit entre vous et la population cubaine dans la rue, ou au bord de la route, lorsque l’occasion se présente de prendre en autostop toute personne qui ne pourra, faute de transports en commun, faire autrement que de compter sur la bonne volonté du conducteur pour, entre autres, se rendre à son travail.
Sur le pas d’une porte, une dame âgée vous sourira et engagera la conversation. Ne la décevez pas, prenez un peu de votre temps pour faire un brin de causette. Vous serez alors largement récompensé par un large sourire et un long échange sur la vie courante, et maintes histoires sur Cuba en général et le lieu où vous vous trouvez en particulier: c’est encore mieux qu’un guide!
Mis en confiance par un verre de rhum, un vétéran de Cienfuegos se laissera aller à raconter ses faits d’armes lors de la bataille de la baie des Cochons où, le 17 avril 1961, 1400 Contras entrainés par la CIA furent repoussés par 20 000 miliciens castristes à la fameuse baie des Cochons.
Un théâtre tropical en plein air
Ville incontournable, la capitale La Havane est un théâtre permanent, où les acteurs se produisent spontanément nuit et jour dans un décor coloré, fait de vieilles voitures américaines rutilantes et de maisons coloniales espagnoles grillagées avec, comme musique de fond, les rythmes afro-cubains émanant des balcons ou des terrasses des cafés.
La plupart des curiosités locales de La Havane se concentrent dans le Municipio de la Habana Vieja (vieille Havane), appelé aussi centre historique.
Les cow-boys de Cuba
Viñales, bourgade d’environ 3000 habitants, est un mélange de village du Far West, avec une touche coloniale espagnole. Le Parque José Marti est un petit bijou, sur lequel donnent la maison de la culture et une charmante église. Dans les rues bordées de maisons aux toits de tuiles rouges et aux colonnades colorées, les vieilles voitures américaines des années cinquante sont présentes comme partout à Cuba, mais, parfois, elles côtoient des véhicules encore bien plus anciens, que l’on dirait sortis d’un musée. Dans la campagne environnante, c’est la vie paisible des champs de terre rouge, les bohios,maisons aux toits de palmes, les charrues tirées par des boeufs, les vaches paissant entre des rochers ressemblant à des menhirs et, sur les routes, des charrettes hippomobiles.
Le tableau est à son apogée lorsque passe celui qu’on pourrait baptiser le cow-boy des Caraïbes, ce cavalier à l’allure altière portant à la ceinture non pas un colt mais une machette.
La géologie de la région de Viñales est l’exemple même du relief karstique. Celui-ci a pour particularité de nombreuses grottes calcaires creusées par l’eau. C’est l’un des grands attraits touristiques de la région et, en particulier, la grotte de l’Indien (Cueva del Indio) qui se visite en barque au fil d’une rivière souterraine. Un autre attrait touristique de la région est le mur de la Préhistoire. C’est un pan de mogote (promontoire rocheux) décoré par une gigantesque fresque évoquant la genèse, depuis la vie amphibie jusqu’au premier homme et représentant, entre autres, des dinosaures et des nautiles (à voir le matin, au lever du soleil, avec une lumière rasante).
A peine avoir pénétré dans l’une des artères formant la vieille Havane, on se trouve plongé dans une ambiance faite de rythmes de sambas, de linge aux balcons, d’escadrons de cyclistes, de personnes palabrant sur le pas de leur porte, avec l’inconditionnel cigare au bec ou encore astiquant leur Cadillac des années cinquante aux enjoliveurs rutilants, maintes fois repeintes. Au coin d’une rue, une équipe de copains jeunes et vieux jouent aux dominos. Plus loin, sous les cocotiers du Parque Central, des compères prennent le frais en philosophant.
Le cœur de l’animation est sur la Calle Obispo, où le spectacle est permanent, de haut en bas, avec les passants de la rue et les badauds à leurs balcons. Les boutiques datent souvent de la fin du 19e siècle: pour exemple, la Pharmacia y Drogueria Taquechel, avec ses étagères de potions et depoudres diverses. A son extrémité est, la Calle Obispo débouche sur l’esplanade de la place des Armes, sur laquelle donnent comme dans toute places principales hispaniques les monuments des notables. Ici, se sont, par exemple, le palais du Condé de Santovenia ou le château de la Real Fuerza. Le palais des Capitaines-Généraux est, peut-être, le plus typique de tous avec en son centre un patio arborisé. A la place des Armes, l’amateur de vieux livres trouvera un choix d’ouvrages contenant les oeuvres d’illustres auteurs cubains, comme José Marti, ou dédié à la gloire des héros de la révolution, tels Che Guevarra ou Camillo Cienfuegos.
Visiter La Havane ne se fait pas sans un tour sur la place de la Cathédrale, bien sûr pour la visite de la cathédrale San Cristobal, mais aussi pour ses palais coloniaux qui en font le pourtour, comme la maison du marquis Aguas Claras ou le palais du marquis de Arcos.
Habitat pittoresque: Les maisons coloniales, peintes de couleurs vives, et leurs colonnades entre lesquelles ont été tendus des fils à linge, sont de véritables pièces de musée. A l’orée du parc Cespédès, le marché artisanal a pour toile de fond les arbres d’une esplanade de verdure et, au second et au troisième plan, les châteaux de San Salvador de la Punta et des Tres Reyes del Morro, construits jadis pour défendre le chenal contre les invasions des pirates.
Au son des calèches: Située au fond d’une mer intérieure de 90 km de long, Cienfuegos, du nom d’un héros de la révolution, est une ville provinciale typiquement cubaine, créée au début du 19e siècle par une quarantaine de familles venues de la Louisiane. Certains quartiers de la ville, comme la Punta Gorda, portent encore cette empreinte, avec de vieilles maisons qu’on dirait sorties tout droit du Vieux Carré de la Nouvelle-Orléans.
Pour arriver au centre historique, il faut louvoyer entre les cycles, les calèches et les vieilles voitures. Epicentre de la ville, le Parque José Marti mérite un arrêt prolongé. Avec son majestueux arc de triomphe, cette place spacieuse et arborisée possède, en plus de la statue du poète national José Marti, tous les clichés d’une place coloniale espagnole, rehaussée par les récentes restaurations de ses édifices du 19e siècle. Elle est bordée par la cathédrale de la Purisima Concepción, le théâtre Tomás Terry, le palais Ferrer, le Museo Provinciál et le palais du Gouvernement.
Texte: Erika Bodmer
Photos: Gérard Blanc
Agence spécialisée : www.cristal-voyages.ch
Trinidad, un trésor colonial
Après un long sommeil, Trinidad, la Belle, se réveille, encore plongée dans son fastueux passé. Ce joyau de l’architecture coloniale cubaine éclate de teintes de bleu, d’ocre, de rose et de vert des façades des opulentes demeures édifiées à la gloire de l’aristocratie sucrière. Depuis le clocher de San Francisco de Asis la vue est saisissante: les toits de tuiles tranchent avec le fond verdoyant de la sierra et le sable blanc des plages de Ancón, les demeures avec des portes en fer forgé ou en bois sculpté, des ruelles tortueuses pavées de galets convergeant toutes vers la Plaza Mayor.
Trinidad c’est aussi des notes de musique cubaine émanant des patios, et dès 22 h de la «Casa de la musica», le bruit des sabots qui martèlent le sol caillouteux, des cris joyeux d’enfants qui ont fait de la rue leur terrain de jeu…
Texte Erika Blanc, Photos Gérard Blanc
Infos pratiques
Renseignements
Office du tourisme de Cuba: 00331 45 38 90 10,www.cubatourisme.fr.
Agences spécialisées
À Genève, DAL voyages; ; à Fribourg, Indalo Space, 026 347 15 20.
Vol
Genève-Paris-La Havane avec Air France ou Genève-Madrid-La Havane avec Iberia.
Formalités
Passeport valable; carte touristique à demander à l’avance ou à prendre sur place; conserver US$ 20 pour la taxe de sortie de Cuba.
Argent
Dollar US en petites coupures. Il existe aussi le peso convertible, dont la valeur est équivalente au dollar US; sinon, il y a aussi le peso cubain (valeur en perpétuel changement).
Chez l’habitant: Pour autant qu’elles portent le label de contrôle, les casas particulares sont bien tenues, pas chères et permettent un contact privilégié avec les Cubains.