Hyperloop ? C’est loupé!
Quand la technologie se confronte à la réalité
De même que de se présenter comme l’inventeur de Tesla, alors qu’il en a acheté le concept à son véritable créateur, Martin Eberhard, pour éjecter ce dernier quatre ans plus tard. Le grand ramdam de l’annonce du train hypersonique Hyperloop était une autre stratégie pour se faire un méga coup de pub sur un projet compromis dès le départ.
La genèse : En 2013, Elon Musk monopolisait l’attention internationale à propos de son idée d’un train hypersonique qui serait «le Concorde du train» et circulerait dans un tube à la vitesse de 1200 kmh. Ensuite, la société Boring company fut créée par Elon Musk en 2016, dans le but de construire les tunnels devant accueillir les cabines d’Hyperloop dans le monde.
La débâcle toulousaine : D’abord accueilli comme un moyen de transport révolutionnaire, le train hypersonique a été de déboire en déboire. En 2017, la startup américaine Hyperloop TT est créée avec le soutien des finances publiques locales et s’installe sur un ancien terrain militaire de Francazal pour un loyer modique. En décembre 2021, le Conseil municipal de la ville de Toulouse votait la résiliation du bail de la société. Le projet Hyperloop TT s’avéra être une coquille vide et entraîina des inconvénients en cascade. La société américaine a reçu l’ordre de quitter l’ancien site militaire de Francazal d’ici à la fin septembre 2023. Le nettoyage du site reviendra à plus de cinq millions d’Euro à la municipalité de Touloise et les 50’ employés devront être licenciés.
Une tactique peu crédible? Si, sur le papier l’idée avait quelque chose de séduisant, la plupart des experts en matière de transport étaient déjà sceptiques, jugeant la chose irréalisable. Toulouse n’est pas une exception et, un peu partout, les projets se dégonflent principalement pour des raisons techniques, mais d’autres aussi. Le projet est plombé par une c série de déboires financiers et un manque d’expérience évident en matière de technologie du transport. Sur le plan de la sécurité des passagers, les études ont montré que voyager à une telle vitesse, dans le noir et dans un habitacle à basse pression, allait être insupportable pour le corps humain. Mettre au point une cabine pressurisée serait d’un coût exorbitant auquel il faudrait encore ajouter les frais de sécurité et ceux des approbations en matière réglementations environnementales tout au long des parcours. La plupart des projets dans le monde, qu’il s’agisse de créations d’Elon Musk ou d’inspiration similaire, ont été abandonnés ou sont au point mort, tant au Texas qu’à Las Vegas, New York, Dubaï, en Italie, au Canada, etc.
Comme parade, Elon Musk aurait déclaré dans le Times que le projet n’avait été conçu que pour faire capoter la construction du TGV en Californie: vraiment?
Une pépinière de projets avortés : A la Silicon Valley, une multitude de projets voient le jour quotidiennement. Et très peu arrivent à leur issue finale. Avec le Hyperloop, les milliards d’Elon Musk ont créé l’illusion et, pour leur malheur, plusieurs pays s’y sont laissé prendre. La spécialité d’Elon Musk est de faire des déclarations grandiloquentes et nul ne contestera son art du marketing mais de tels caprices de milliardaires ont de graves conséquences, qu’il s’agisse d’investisseurs grugés ou d’employés licenciés.
Gérard Blanc
Sources: France3/FuturaMobility/Veridik.fr/BFMTV/Echo Touristique