Saturation des aéroports, nuisances sonores, manque de personnel
Manque de personnel, accroissement de la demande malgré les hausses de tarifs aériens, c’est partout le même constat : les aéroports sont saturés et vont parfois jusqu’à demander aux transporteurs d’arrêter de vendre des billets d’avion.
Cet été, plus de 200 aéroports dans le monde seront au bord de l’asphyxie. Ils ne sont plus aptes à fournir de nouveaux créneaux horaires en dépit des demandes des compagnies aériennes. Les sites les plus concernés en Europe sont Paris (CDG et Orly), Londres, Berlin, Amsterdam, Bruxelles, Madrid et Rome. Aux USA, c’est encore pire à Chicago, Los Angeles, San Francisco, Seattle, New York et Washington. En Chine, on construit de nouveaux aéroports à tour de bras, sans souci du CO2 semble-t-il.
Les effets de la Covid: La fin des restrictions de voyages liées à la pandémie Covid y est manifestement pour quelque chose. D’un coup, voyageurs d’affaires comme de loisirs reprennent leurs habitudes. Dans les aéroports, les blocages de trafics en 2020, 2021 et 2022 ont eu pour conséquence la mise à pied d’une certaine quantité de personnel qualifié. La reprise pose un sérieux problème de recrutement de mains-d’œuvre, qu’il s’agisse des bagagistes, du personnel de contrôle de sûreté mais c’est en premier lieu le manque d’aiguilleurs du ciel qui pose problème car leur embauche nécessite tout un processus d’accréditation et une longue période de formation.
Réduction de trafic : Dans un communiqué du 28 avril 2023, l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol a publié un communiqué qui restera dans les annales. Il demande aux compagnies aériennes d’annuler d’urgence les réservations pour les passagers inscrits sur des parcours court courrier pour des départs entre le 2 mai et le 8 mai et de s’assurer qu’aucune nouvelle réservation ne sera effectuée jusqu’à nouvel avis. L’effet sera une baisse de 3.500 passagers locaux le samedi et de 5.800 passagers le dimanche, soit un énorme soulagement pour les agents de sécurité en place.
Le contrôle aérien est également au cœur du problème dans des aéroports régionaux, tels que Beauvais, Marseille, Reims ou Karlsruhe.
Le plus important aéroport britannique, qui peine à recruter, demande aux compagnies de ne plus vendre de billet d’avion pour l’été.
En Suisse : Dans son rapport «Perspectives et développement du transport 2040 », le Département fédéral du développement territorial de la Confédération helvétique, prédit que les aéroports de Genève et Zurich auront atteint leurs limites de capacité dès 2030, sans pouvoir envisager la construction de nouvelles infrastructures. Les nuisances sonores engendrées par Genève-Aéroport perturbent de plus en plus ses riverains et préoccupent toujours davantage la plate-forme aéroportuaire. Celle-ci multiplie les actions visant à limiter le bruit et s’est fixé l’objectif de réduire son empreinte sonore au niveau des années 2000 d’ici 2030. Pour son directeur André Schneider, d’autres mesures devront être prises pour réduire le trafic et éviter l’apoplexie. EasyJet anticipe déjà cette situation en réduisant le programme de ses vols, ce qui aura accessoirement l’avantage d’offrir plus de marge entre les vols et, ainsi, de diminuer les risques de retards
Gérard Blanc
Sources / Bilan/Les Echos/Capital/l’Echo touristique/ Le Temps/Genève-Aéroport