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EDITO

Voyager responsable : une ligne de conduite

Voici un vadémécum qui, pour toute personne sensée, devrait aller de soi et que, pourtant, certaines personnes auraient tendance à passer outre, pour de multiples raisons.

Genève Aéroport a le mérite d’avoir publié un fascicule qu’il a distribué dans son enceinte et dont nous reprendrons ici tous les éléments, en y apportant toutefois quelques commentaires.

Avant le voyage :

*Choisir les voyagistes qui agissent pour un tourisme responsable

*Compenser les émissions de CO2.

*S’informer sur la destination de voyage, notamment sur les cultures, le marchandage et les pourboires.

*Apprendre quelques mots de la langue locale.

*Eteindre les veilles des appareils électriques.

*Privilégier les moyens de transports publics pour se rendre à l’aéroport.

*S’informer sur les règles sanitaires de la destination (surtout en période de pandémie covid).

Pendant le voyage :

*Privilégier les guides locaux accrédités. Ils connaissent leur pays mieux que personne.

*Respecter les droits humains et dénoncer l’exploitation des enfants.

*Ramasser et trier les déchets et être économe en énergie.

*Ne jeter aucun mégot ni par terre, ni dans le sable, ni dans l’eau.

*Eviter l’utilisation des sacs plastiques jetables.

*Goûter la cuisine locale.

*Privilégier les produits fabriqués localement pour les souvenirs.

*Ne pas acheter de produits fabriqués à partir de plantes ou d’animaux  dont l’espèce est protégée.

*Ne pas dégrader les œuvres d’art ou les sites archéologiques et naturels.

*Demander la permission avant de photographier une personne.

*En randonnée, suivre les chemins balisés.

*En randonnée ou en safari, garder une distance respectueuse  avec les animaux sauvages et ne pas les nourrir.

*Eviter les attractions impliquant des animaux sauvages.

Après le voyage :

*Privilégier les transports publics pour rentrer chez soi.

*Inciter son voisinage au voyage responsable.

*Respecter ses engagements envers les personnes rencontrées, comme par exemple, l’envoi de photos prises et promises.

*Soutenir des initiatives envers les régions visitées.

Commentaires :

Compenser le CO2 : Cette courte phrase me semble assez lacunaire. Elle tend à dédouaner la responsabilité des transporteurs aériens en repassant la « patate chaude » au voyageur lui-même. Il est évident que Genève Aéroport ne peut pas ouvertement condamner les compagnies aériennes qui le font vivre, surtout avec la présence en ses murs d’easyJet qui représente 45% de son trafic.
Et, pourtant, ce caillou dans sa chaussure qu’on appelle lowcost est synonyme d’un consumérisme à grande échelle  et d’une croissance débridée et incontrôlée du trafic aérien avec les nuisances connues de CO2.

Je reprendrais ici l’étude faite par le WWF, qui dit en substance : « Si le transport aérien mondial était un pays, il arriverait en 5ème position des plus gros émetteurs de CO2 qui est la  cause principale  du dérèglement climatique. Tous les éléments qui permettent le vol de l’avion mais  aussi  le  vol en lui-même  la  construction  des avions, ainsi  que le  raffinage et le transport  du  pétrole, sont  de  grands  émetteurs  de CO2, en plus  du  CO2 rejeté  pendant  le  vol. Prendre l’avion, même une seule fois par année, a donc de lourdes conséquences sur notre environnement.»

Nulle intention de ma part de vouloir bannir complétement le voyage en avion, mais plutôt d’éviter de prendre ce moyen de transport pour un oui ou pour un non, comme, par exemple, de partir le matin et de rentrer le soir-même, hormis peut-être pour un voyage d’affaires, et, là encore, la pandémie de la covid nous a appris à utiliser plus fréquemment les visio-conférences. Ajoutons à cela le principe d’ « ubérisation du travail » que pratiquent la plupart des compagnies lowcost et, enfin, le phénomène d’engorgement engendrés par les voyages « city ».

Droits humains : Concernant le respect des droits humains, on pourrait ajouter « Si vous vous rendez dans un pays au régime totalitaire, ne soyez pas dupes et ne vous laissez pas influencer. Avant le départ, renseignez-vous, par exemple, sur les hôtels dont une junte militaire pourrait être propriétaire et privilégiez les propriétés des résidents locaux, de l’agrotourisme ou les logements chez l’habitant.

Pourboires : On pourrait ajouter : ne pas donner de pourboires aux enfants cars ils sont souvent exploités par des adultes qui en profitent. D’autres cadeaux sont possibles comme, par exemple, des crayons de couleur.

Déchets : Concernant le tri des déchets, on entend souvent ce commentaire : « mais sur place, tout le monde jette ses ordures par terre » : Cela ne doit pas être une raison valable. N’oublions pas que les habitants des destinations de voyages sont chez eux et ils font comme bon leur semble. Montrons l’exemple sans toutefois leur faire la leçon.

Gérard Blanc

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