Flyskam, la honte de prendre l’avion fait effet en Scandinavie
Les pays scandinaves sont les plus avancés en matière d’économie énergétique et de défense de l’environnement. Il est donc logique que, au gré du temps, les esprits des Scandinaves aient développé ce qu’ils appellent le flyskam, à savoir la honte de prendre l’avion. Mais pour celle ou celui qui voudrait avancer que les bonnes intentions ne sont, en général, pas suivies d’effets, la preuve est là. Le voyage en avion fait bel et bien figure de mauvais élève, tandis que le train reçoit des lauriers. Les effets concrets se multiplient, à commencer par l’électrification des trains intercités au Danemark, l’interdiction des avions carburant au kérosène et la fermeture annoncée de l’aéroport de Bromma, deuxième aéroport de Stockholm. Le combat de Greta Thunberg porté donc ses fruits. L’Europe du Nord est largement en avance sur le développement des avions non polluants. Ainsi, en Suède en Islande, seuls les avions à propulsion électrique seront admis pour les trajets domestiques à partir de 2030. Plus modeste, la Norvège s’est donné un délai jusqu’à 2040.
Tout pour le train : Le gouvernement suédois veut atteindre la neutralité carbone d’ici 2045. Parmi les méthodes pour y parvenir, elle d’ores et a déjà opté pour le développement du rail. SJ, la compagnie ferroviaire suédoise, atteint des records de fréquentation. Certes, il faut 3 heures pour relier par train Stockholm à Göteborg contre 1 heure en avion, mais les voyageurs suédois ne s’arrêtent pas en si bon chemin après avoir constaté que les trains circulaient de centre-ville à centre-ville, tandis qu’il fallait, de plus, ajouter au trajet en avion, l’acheminement vers l’aéroport, l’heure limite d’enregistrement et le temps de récupération des bagages. Pour les parcours plus longs, on constate que la majorité des compagnies ferroviaires européennes (y compris les CFF) s’activent pour la reprise du trafic de nuit. Signe révélateur, Stockholm a récemment ouvert un salon des voyages en train.
Gérard Blanc