JE PARS EN WEEK-END
Les innombrables richesses architecturales, littéraires, scientifiques et artistiques que les deux plus grandes cités écossaises Edimbourg et Glasgow ont offertes au patrimoine culturel occidental relèguent au second plan les aléas de la météo et atténuent la réputation d’avarice facilement attribuée aux Ecossais. Un week-end suffit pour tomber sous le charme de ces deux villes rivales, et il y a fort à parier que la tentation d’une visite ultérieure s’imposera tout naturellement aux chanceux visiteurs.
Voie royale
Même le plus désabusé des voyageurs ne peut réprimer sa stupéfaction lorsque le château d’Edimbourg s’offre pour la première fois à ses yeux. Immédiatement après, c’est tout l’environnement de la vieille ville qui provoque une immersion quasi instantanée dans les eaux troubles de l’histoire d’Edimbourg. Sur les pavés des rues sinueuses, partant de la Royal Mile, artère principale de la vieille ville, résonnent encore des mythes et des légendes venus de la nuit des temps; des édifices sombres et dentelés se découpent sur un ciel souvent gris comme pour témoigner des terribles combats livrés pour la prise de cette citadelle; l’enseigne d’un pub évoque le dernier verre d’un condamné à mort sur la place de Grassmarket; une autre reprend le nom d’un des plus sinistres gibiers de potence que la ville n’ait jamais connu.
Il n’est pas étonnant que cette ville ait produit autant de génies littéraires, tant les anecdotes et les mythes foisonnent. Si récemment J.K. Rowling a connu un succès planétaire avec les aventures d’Harry Potter (ci-contre la photo du café où elle l’a écrit), n’oublions pas Sir Walter Scott avec Ivanhoé, Sir Arthur Conan Doyle avec Sherlock Holmes et Robert Louis Stevenson, qui s’est largement inspiré de la vie de Deacon Brody pour créer le personnage de Dr Jekyll e Mr Hyde.
Epoustouflante par mauvais temps, Edimbourg sait tirer le meilleur parti de la magie de son décor et révèle, par temps clair, une mosaïque étonnante où se côtoient dans un cadre pittoresque de collines, de rivières et de bois, les quartiers médiévaux de «Old Town» et les constructions néo-classiques de la «New Town». Le voisinage de ces deux ensembles urbains se fait par une douce transition en empruntant le North Bridge. La New Town est le résultat de l’essor démographique du XVIIIème et du XIXème siècle et un pur produit du siècle des Lumières écossais. Les riches bourgeois décidèrent de mettre un terme à la réputation d’exigüe, de sale et d’indisciplinée dont jouissait leur ville et de construire des demeures plus vastes et plus luxueuses dans cette même ville. Et ce fut une réussite! Comment s’imaginer que l’actuel Princes Street Gardens était au 15e siècle un immense amas d’ordures? On a vraiment l’impression de se promener en permanence au coeur d’un musée à ciel ouvert et ceci même en faisant du shopping dans la rue commerçante de Princes Street. En effet, tous les commerces sont situés côté nord alors que le sud offre une vue dégagée sur la vieille ville et son imposant château. On a le sentiment que, quel que soit le lieu où l’on se trouve, Edimbourg a toujours quelque chose à offrir. Les passionnés de musées et d’histoire y trouveront largement leur compte, mais ceux qui aiment faire la fête ne seront pas en reste, car comme tous les Ecossais, les habitants d’Edimbourg sont chaleureux, accueillants et dotés d’un très grand sens de l’humour. Pour le vérifier, il suffit de pousser la porte d’un des nombreux pubs de Rose Street ou de la Royal Mile dans la vieille ville. La tentation d’en ouvrir quelques autres n’est pas exclue car les locaux sont tout aussi attachants que les habitués.
Sur les bords de la Clyde
En quittant Edimbourg on a du mal à s’imaginer que Glasgow puisse être considérée comme sa rivale tant la barre est haute. Et pourtant! Depuis sa consécration comme ville de la culture européenne en 1990, les visiteurs affluent en masse. C’est encore une fois une leçon contre les préjugés.
Contrairement à une image trop véhiculée, Glasgow n’est pas une ville grise et misérable, mais, au contraire, verte, (avec ses dix parcs dont le plus charmant est celui de Linn), propre et avec un sacré caractère! Pourtant, cette ville connut des jours bien difficiles sur le plan économique, mais elle a toujours su préserver la diversité de son architecture et aménager son environnement. Un centre-ville victorien caractérisé par des façades sculptées, ne serait-ce que la tour de l’horloge de la gare de chemin de fer, la place Saint Enoch, ou encore les bâtiments du même style qui foisonnent à West-End dont celui de l’université. A propos, si vous vous trouvez dans ce quartier, vous ne manquerez certainement pas la pittoresque Ashton Lane, petite cousine de Carneby Street de Londres. Sur les rives désertées de la Clyde, les quelques vestiges tragiques de l’industrie maritime témoignent encore de la crise essuyée en 1929, mais aussi un splendide auditorium moderne dont l’architecture rappelle celle de l’Opéra de Sydney.. C’est amarré au quai de la Clyde que se visite le « tall ship », The Glenlee, inauguré en 1896, qui, après avoir navigué pendant plus de 80 ans a été aménagé en musée de la marine.
La vie des pubs : La musique celte n’est pas en reste à Glasgow. L’un des plus célèbre et le plus ancien est d’abord le Clutha (nom gaélique pour la Clyde) ayant plus de 200 ans d’existence. Les plus grands fans de ce pub ont été immortalisés dans une gigantesque fresque sur un mur de l’établissement parmi lesquels figurent Franz Zappa, Billy Connolly, Jimmy Reid, Spike Milligan, Alex Harvey, etc. Sur le modèle de leurs cousins irlandais, les musiciens de musique traditionnelle écossaise à Glasgow se produisent dans plusieurs pubs de la ville, dont les plus fameux sont The Nevis Bar, The Machair ou The Hebridean.
Texte Angel Carreras / Gérard Blanc
Photos Edimbourg (1-4) © Isabelle Blanc, photos Glasgow (5-7) © VisitScotland / Kenny Lam
Infos pratiques
Renseignements
Visit Scotland, https://www.visitscotland.com/fr
Y aller
Genève-Londres-Edimbourg ou Glasgow avec British Airways, Genève Edimbourg avec easyJet
Manger
À Edimbourg : Hetcor in Stockbridge, The four Marys, Union of genius (soup bar)
À Glasgow : The Corinthian club, Two Fat Ladies, Ox and Finch, Cail Bruich
Dormir
À Edimbourg : The Scotsman, Ceilidh-Donia, Fingal (hotel de luxe sur un navire à quai), Best Western Kings
À Glasgow : Sherbrokke Castle, Kimpton, Z Hotel, The Citizen, Piper’s Tryst