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Chartreuse d’Ittingen : La Thurgovie monastique revisitée

Puisant dans les valeurs anciennes d’un monastère, un centre de rencontre revisité associe l’accueil touristique à la réflexion philosophique.

Sur  une superficie de 100 hectares, dont 1/3 de forêt, 1/3 de terres agricoles et le reste en bâtiments et jardins, la Chartreuse d’Ittingen est un site qui n’a aucune peine à remporter les suffrages des visiteurs du canton de Thurgovie et d’ailleurs. IMG_0959Aujourd’hui, cet établissement accueille une soixantaine d’handicapés mentaux, dont 30 habitent sur place, lesquels travaillent  dans l’esprit général de la maison, à savoir, l’autarcie avec, pour valeurs de base empruntées aux anciens moines chartreux, l’hospitalité, la spiritualité et le respect de la nature. Si l’ancien ordre des chartreux de jadis était indubitablement catholique romain, la communauté qui le gère aujourd’hui est évangéliste avec, parfois, des célébrations religieuses œcuméniques.

Visite du monastère
L’aménagement intérieur fait une grande place à deux musées. En premier lieu vient le Musée des arts de Thurgovie avec une dominante d’art brut due aux artistes locaux, dont la collection des œuvres de l’artiste thurgovien Adolf  Dietrich. Le second musée retrace la vie des moines chartreux qui s’y installèrent en 1471 et en furent chassés lors des Guerres de religion en 1524, mais qui revinrent pendant la Contre-Réforme en 1558. Le monastère fut finalement sécularisé en IMG_09481848.  On apprend au cours de la visite de l’ancien monastère que les moines vivaient de l’artisanat et de l’agriculture, particulièrement de la vigne, tout cela géré par un procurateur, sorte d’intendant. Au 18ème siècle, le domaine connu un essor économique florissant grâce au procurateur et prieur Bruno Müller qui, de toute évidence, avait le sens des affaires. Parmi les divers propriétaires qui se suivirent, la famille Fehr transforma le monastère en une ferme moderne, la Chartreuse, qui se trouve aujourd’hui gérée par l’association évangélique Tecum. Parmi les diverses pièces de ce musée, on visite l’église où les moines se recueillaient pendant la messe. Il faut ensuite découvrir la partie purement consacrée à la reconstitution de la vie monastique, et notamment des cellules où vivaient les moines qui, au 16ème siècle, faisaient vœux de silence. Les moines ne devaient pas être tentés de parler, et, pour le service des repas dans les cellules, un ingénieux système de passe-plats articulé permettait au moine d’accéder à son plateau sans avoir la tentation de communiquer avec qui que ce soit.

Pas bio mais presque
Bien qu’ayant souhaité avoir le label biologique, l’association admet qu’elle ne l’aura jamais entièrement, obligée, concernant la vigne, de lutter contre les IMG_0973maladies fongiques en raison de l’humidité due à la proche rivière, la Thur. Par contre, le jardin et la pisciculture sont gérés de manière biologique, ainsi que tous les produits alimentaires servis au restaurant ouvert aux visiteurs, ou vendus à la boutique portant le label « Production 0 kilomètre». La propriété gère un cheptel de plus d’une cinquantaine de vaches avec une production de fromages. Le petit lait sert à la nourriture des cochons, dont la viande est traitée par la boucherie de la Chartreuse. On peut aussi visiter les jardins produisant des légumes, mais aussi une roseraie avec plus d’un millier de rosiers venant de 250 espèces, la plupart étant historiques.

Le travail des pensionnaires handicapés
Les handicapés mentaux pensionnaires effectuent des travaux agricoles et horticoles, mais participent aussi à des ateliers d’artisanat, comme de la poterie, dont les œuvres sont vendues à la boutique de la Chartreuse au même titre que du vin  (sauvignon blanc et pinot noir), et autres produits de l’exploitation agricole : légumes, fleurs, etc.

Côté tourisme
_MG_0963Bien entendu, les musées et la visite des jardins sont une attirance certaine pour la Suisse entière, mais aussi, et surtout, pour les conférences et séminaires. Loger dans une chambre moderne dont la particularité (parfois négligée ailleurs) est d’avoir un lit donnant directement sur la baie vitrée et la nature. Il vous en coûtera environ 200.- par nuit.

https://www.kartause.ch

Gérard Blanc et Erika Bodmer

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