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JE PARS A LA DÉCOUVERTE

Girona, catalane par excellence

Girona en catalan, Gérone pour les francophones, est le chef-lieu de la province du même nom  et fief de l’ancien président de la Catalogne, Carles Puigdemont. Loin de la grande capitale catalane Barcelone et de la Costa Brava, elle est un attrait touristique indéniable pour son quartier historique très pittoresque.
Construite en forme de triangle à l’époque romaine avec des remparts sur deux côtés et la rivière Onyar comme défense naturelle sur le troisième, Gérone s’est rapidement étendue au cours des siècles. Quasiment invincible, elle a pu soutenir jusqu’à trente sièges au cours de son histoire, y compris celui de l’armée napoléonienne qui a duré six mois. Au 11ème siècle, un château fut bâti à chaque coin du triangle.

_MG_0292L’histoire de Séfarades
Toute bonne visite de Gérone ne s’effectue pas sans être passé par l’un des plus emblématiques quartiers juifs de l’époque médiévale qu’on appelle le Call. Il se caractérise par un dédale de ruelles étroites et sombres jalonnées d’anciennes  maisons en pierres taillées et leurs patios internes, et des escaliers tortueux dont l’un des plus typiques est celui de San Lorenzo. Le Call a pour mérite d’avoir été particulièrement bien conservé. Il est le témoignage évident de l’importance qu’avait la communauté juive dans l’histoire de Gérone. L’année la plus douloureuse que vécurent les Juifs séfarades fut 1492, en pleine période de l’Inquisition, et de la décision des Rois catholiques d’exiler tous les Juifs qui n’auraient pas abjuré leur foi vers le Maroc, la Turquie, Venise, etc. Avant cette période, les Juifs étaient pourtant protégés par le roi. La raison de cette protection était notamment motivée par le fait qu’ils savaient lire, que plusieurs d’entre eux parlaient l’arabe lors de l’invasion des Maures et que la Thora était assimilée à l’Ancien Testament.

 

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Le Musée juif
Le clou du Call est la visite du Musée juif qui retrace la culture séfarade du 12ème siècle, période de sa splendeur, au 15ème siècle,  période de la persécution. Pour élaborer ce musée, plusieurs anciennes maisons de maître du Call ont été achetées et donnent une infrastructure insolite permettant, notamment, de passer d’un bâtiment à l’autre par des cours intérieures ou des escaliers. Lors de la visite, il faut admirer la copie du fascinant Atlas catalan dû au cartographe majorquin du 12ème siècle, Abraham Cresques, dont l’original est exposé à la Bibliothèque Nationale à Paris, un cadeau au roi de France Charles V en 1380. Cette planisphère détaille une géographie incluant l’Europe actuelle avec, comme limites, une partie de la Scandinavie au nord, la mer Noire à l’est et les pays d’Afrique du nord au sud. Parmi les nombreux objets et tapisseries illustrant l’histoire des communautés juives de Catalogne au Moyen Âge, on notera une collection unique de stèles hébraïques médiévales provenant du cimetière juif de Montjuïc.

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Cathédrale et basilique
A la sortie du Call se dresse la majestueuse cathédrale perchée en haut de grands escaliers, qui ont été amplement utilisés pour le tournage de la saison 6 de Game of Thrones.  Cet édifice construit dans le pur style roman au 12ème siècle a ensuite viré au gothique au 14ème siècle, à l’occasion de son agrandissement.  Un peu plus loin, la basilique de Sant-Feliu (Saint-Félix) se présente comme une église-forteresse ressemblant un peu à un château fort avec ses deux tours de défense, partie intégrante des remparts.

_MG_0328La Geronella
A la pointe nord de ce que nous avons précédemment décrit comme étant un triangle se trouve, dans une enceinte fortifiée, un espace de verdure au milieu des remparts qu’on appelle la Geronella (la petite Gérone). Dans cet endroit se dressait jadis le château de Gérone à proprement parler, là où les Juifs avaient la possibilité de se réfugier s’ils ne souhaitaient pas se convertir au catholicisme.  A la période des persécutions des Juifs en 1391, ces derniers se convertissaient en masse, à un tel point que les églises restaient ouvertes même la nuit. Une légende raconte que celle qu’on appelait Torana s’était réfugiée dans la Geronella avec les autres Juifs qui refusaient de se convertir. Son époux, qui se trouvait à l’extérieur des remparts, appelait sa femme pour la convaincre d’abjurer sa foi juive afin de préserver sa famille. Elle sortit pour retrouver son mari, et un soldat la décapita. C’est de là que viendrait l’expression coutumière de la région, qui, lors de grands vents, dit : « Le vent de la montagne  pleure la Torana ». Beaucoup d’Espagnols la répètent sans en connaître la signification. Une tour massive y trône toujours, mais le plain-pied est aménagé comme un jardin où il y a peu de temps, on cultivait encore des légumes. C’est un espace de fraîcheur apprécié durant les grandes chaleurs de l’été.

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La Rambla
Au même titre que Barcelone, Gérone a son artère principale dite Rambla de la Llibertat.  Débutant par une petite place charmante qu’on appelle « le coin romantique », c’est l’artère la plus animée de la ville et la voie qui conduit naturellement du Pont des vieilles pierres,  au Barri Vell, le vieux quartier. Bordées de cafés et de nombreux commerces, ses arcades évoquent l’époque médiévale pendant laquelle s’y tenait un grand marché régional et qui, moins important, existe toujours. Pour le bouquet final, il faut se placer au centre du pont De les Pexaiteries Velles (pont des vieilles pierres) pour prendre la photo carte postale de la rivière Gérone, favorite de tous les visiteurs, à savoir la rivière Onyar et les maisons aux murs multicolores qui la bordent.

Texte Gérard Blanc et Erika Bodmer
Photos © Gérard Blanc

Infos pratiques

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Renseignements

Office du tourisme de Girona : www.girona.cat/turisme/fra/index.php

Vols

Genève-Barcelone avec Vueling et easyJet.

Logement

Hôtel Carlemany, Museu de Llegendes (dans le vieux quartier).

Restaurants

Indigo and lounge (spécialités catalanes), Bubble Gastrobar (au bord de l’Onyar).

Evénements

A Pâques, la procession du Saint Enterrement avec la participation des manaies, personnages vêtus à la manière des légionnaires romains ; au printemps, le « Temps de flores » (fête des fleurs) qui se tient dans le Barri Vell ou vieux quartier, dont les rues sont tapissées de fleurs pendant 10 jours à partir du 2ème week-end de mai ; fin octobre, la reconstitution de l’attaque sur le Faux Braga de Tarragone par l’armée napoléonienne.

 

 

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