A Cannes : le salon Into Days, sur le thème de l’innovation
Sur 2 jours et demi (du 29 janvier au 31 janvier 2019), exposants et visiteurs touchant au tourisme de près ou de loin se sont réunis à Cannes pour préparer le tourisme de demain. Inspiré par le CS (Consumer Electronics Show) de Las Vegas sous l’appellation Into Days pour réinventer et amplifier la communication avec les professionnels du tourisme selon un nouveau concept événementiel centré sur l’innovation, les nouvelles technologies de communication, et surtout la parole entre tous, furent à l’ordre du jour.
Les organisateurs
Juliette de Sarnez, PDG de Live Resonance, et Philippe Mathias, directeur associé du groupe FG Design expliquent le pourquoi et le comment de ce projet.
« Nous constatons que de plus en plus de personnes, impliquées directement ou indirectement dans le tourisme, ont des difficultés à se faire connaître du monde professionnel traditionnel», déclare Philippe Matthias. « Avec Into Days, ajoute en substance Juliette de Sarnez, nous mélangeons les métiers du tourisme à tous les niveaux avec toutes les formules de contacts et tous les acteurs, sans perdre de vue le business et la création d’emplois.»
Recruter les participants
« Nous appartenons tous les deux au milieu du tourisme et nous avons mis en commun nos deux réseaux pour solliciter les visiteurs et avons été complétés pour cela par le réseaux régional PACA (Provence, Alpes, Côte d’Azur).»
« La grosse difficulté a été de mettre en commun le marché conventionnel du tourisme et le marché de l’innovation. Il existe sur le marché une multitude de startups et de PME spécialisées qui n’ont pas toujours le savoir-faire pour proposer leurs dernières innovations et n’ont souvent pas encore réalisé clairement que le tourisme pouvait être un facteur de chiffre développement pour eux, comme, par exemple, la réalité virtuelle, ou la captation d’images par drones. Le plus important aujourd’hui pour un office du tourisme est de développer l’attractivité de son territoire et penser à du contenu, des images, du réseau social et du rédactionnel au moyen de nouvelles technologies de communication. Avec Into Days, ils se rendent compte, par exemple, que des offices du tourisme peuvent faire appel à leurs produits.»
Les initiateurs
L’impulsion est venue du Palais des festivals de Cannes, de la ville de Cannes et surtout de la région PACA, ce qui explique peut-être que cette région a été particulièrement active pour faire le battage nécessaire et rassembler tous les acteurs de l’événement.
Les visiteurs
Ils appartenaient aux administrations du tourisme français (CRT CDT, offices du tourisme). Venaient ensuite les agences de réceptif, les professionnels de l’événementiel, les startups et incubateurs de systèmes de communication, les centres de formation et les professionnels de la culture.
Les exposants
Ils étaient issus des entreprises s’intéressant à la culture et au patrimoine, à la solidarité et à la responsabilité écologique, à la santé et au bien-être, au tourisme d’affaires, aux sports et aux loisirs, aux transports et à l’hébergement et à l’emploi et la formation.
Le format et le déroulement
Bien que quelques visiteurs chinois et allemands s’y soient présentés, l’événement était plutôt franco-français, mais cette nouvelle approche du contact B2B (Business to Business) sur le thème de l’innovation pourrait bien pousser les traditionnels salons du tourisme européens, tels que l’IFTM à Paris, l’ITB de Berlin ou le WTM à Londres, qui auraient tendance à s’essouffler, de revoir leur copie. Aucun doute, l’espace réservé aux quelques exposants traditionnels s’estompait un peu derrière l’espace attribué aux présentations, débats et ateliers qui se déroulaient simultanément dans une halle voisine, un peu comme un forum géant, avec plusieurs espaces ouverts et des disparités de fréquentation évidentes, selon les sujets traités. Dans beaucoup de cas, il s’agissait plutôt de vendre des nouveaux concepts visant à optimiser la communication entre les intervenants du tourisme et leurs partenaires ou, aussi, entre les mêmes intervenants et le public, avec une profonde remise en question des outils habituellement utilisés pour cette communication. Préférence était donnée aux startups de tous bords qui se sont beaucoup développées ces derniers temps en France en général, et sur la Côte d’Azur en particulier. Côté exposants, il semblerait que l’accent ait été mis sur les entreprises innovatrices. On trouve parmi elles beaucoup de startups, certaines toutes fraîches, parfois pas plus âgées que de deux ou trois mois qui utilisent intensivement les nouvelles applications numériques. A titre d’exemple, on citera un bureau proposant l’application permettant de livrer des produits du terroir provençal directement aux appartements de vacances des visiteurs, ou un autre, de placer des vélos électriques en libre-service dans les hôtels. On pouvait aussi trouver des formules insolites, comme cette entreprise annonçant la création d’une cité moderne de vacances «pour le bonheur de tous», avec centres d’animations et tout et tout, et l’installation dans cette ville de «coulées vertes», histoire qu’il ne soit plus nécessaire d’aller ailleurs pour découvrir la nature environnante. On se serait trouvé au cœur même de l’ouvrage d’anticipation «Le meilleur des mondes», décrit par Aldous Huxley…
La France oui, mais …
Quelques intervenants internationaux, principalement le Portugal, du Canada et de la Chine. Peu de Chinois pour des problèmes de visas pas obtenus à temps. On pourrait imaginer, pour les futures éditions, un salon plus étendu aux autres pays du monde.
Gérard Blanc