Nouvelle-Zélande : les douanes demandent les mots de passe des tablettes
Les douaniers néo-zélandais ont le droit, depuis octobre 2018, de demander aux voyageurs étrangers le mot de passe de leurs appareils électroniques portables. Si vous refusez de vous soumettre à leur demande, vous risquez de vous voir infliger une amende pouvant dépasser les 3000 francs suisses. On appelle cela une « fouille digitale ». Cela fait partie d’une nouvelle loi gouvernementale. S’ils jugent qu’ils ont de bonnes raisons de soupçonner le propriétaire de l’appareil, ils peuvent même copier les données qui figurent dans la tablette ou l’Iphone mais n’ont, pas le droit d’enregistrer les informations contenue dans un cloud. Ils ne peuvent pas non plus utiliser l’appareil du propriétaire pour regarder ses messages emails ni visionner le contenu de son compte Facebook.
Pour le Conseil des libertés civiles de Nouvelle-Zélande (CCL), cette nouvelle loi est une atteinte grave à la vie privée de la personne à qui appartient le dispositif et des personnes avec lesquelles elle communique. Thomas Beagle, président de l’organisation, ajoute : »La réalité de cette loi est qu’elle donne aux agents des douanes le pouvoir de forcer le déverrouillage d’un smartphone sans justification, et sans recours possible pour son propriétaire. »
De leur côté, les douanes de Nouvelle-Zélande mettent en avant que ce dispositif permettra de lutter contre l’exploitation des enfants, le trafic de drogue ou le terrorisme. Elles rappellent aussi que dans plusieurs pays leurs collègues auraient un pouvoir similaire.
Toutefois, c’est la première fois que ce dispositif est inscrit dans la loi.
Gérard Blanc
Sources: Washington Post, Customs.gov.nz, The Independent, CCL, reason.com