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Le château de Grandson

Dominant le Lac de Neuchâtel, la forteresse médiévale (XIe-XIVe) du château de Grandson est imposante et plonge le visiteur dans une période de l’histoire qui fut importante pour la composition géopolitique de la France et de la Suisse. Selon la légende, Charles le Téméraire perdit son bien (sa fortune personnelle) à Grandson, son courage à Morat et sa vie à Nancy. Si la bataille dite de Grandson ne s’est pas précisément déroulée au lieu même où se trouve le château, les thèmes des salles de cet édifice qui sont ouvertes au public se concentrent sur le 15ème siècle et la période des guerres de Bourgogne.

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Chapeau de Charles le Téméraire

Retour sur histoire : Le 25 octobre 1474, quatre jours après leur alliance avec Louis XI, les Confédérés helvétiques déclarèrent la guerre à Charles le Téméraire. A cette époque, la Suisse était réduite aux cantons d’Uri, Schwytz, Unterwald, Lucerne, Zurich, Zoug, Glaris et Berne. Souhaitant anticiper les ardeurs conquérantes de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, pour de multiples raisons, comme, par exemple, l’annexion de l’Alsace et de la Forêt noire et des infiltrations à Berne même d’un parti pro-Bourguignon à Berne même, et un pacte fut proposé par les Confédérés que ce dernier traita par le mépris en taxant les Confédérés, de « peuple de bouviers » et en sous-estimant leur force militaire. En avril 1475, les Bernois partirent en campagne dans le Pays de Vaud, alors dépendance du duché de Savoie.

En janvier 1476, Charles le Téméraire se retourna contre les Suisses avec une armée de plus de 20’000 soldats en emportant avec toute sa maison, et son trésor personnel. Il franchit le Jura au col de Jougne dans le but de s’assurer d’un passage vers Berne et Bâle. Un seul poste militaire sérieux se trouva sur son passage : Grandson. Il décida alors de prendre la ville d’assaut et massacra la garnison d’environ 400 hommes, malgré la promesse de leur laisser la vie sauve. Cette attitude fourbe attisa la colère des Bernois qui rassemblèrent à la hâte à Neuchâtel une armée à laquelle se rallièrent celles de plusieurs autres cantons pour se mettre en marche vers Grandson. Bien qu’en infériorité numérique, les Confédérés attaquèrent le camp fortifié du duc de Bourgogne.

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Le 2 mars 1476, la bataille s’engagea. Charles le Téméraire, ne parvenant pas à utiliser son artillerie contre les troupes suisses choisit d’attirer les assaillants dans la plaine pour mieux les écraser. Il demanda à son avant-garde de se replier. Par malchance, cette manœuvre fut interprétée par les autres corps d’armée bourguignonne comme un mouvement de retraite. Les troupes confédérés utilisèrent cette méprise en rajoutant l’effet que firent les cors des Alpes pour inquiéter les troupes bourguignonnes qui n’avaient jamais entendu ces instruments. Ce fut aussitôt la débandade et les Bourguignons abandonnèrent sur place leur artillerie et un fabuleux butin.

Suivez le guide : La visite des salles-musées plonge le visiteur dans une ambiance indubitablement médiévale. Tours, meurtrières, échauguettes, rien ne manque. On retiendra en priorité la salle du trésor des Guerres de Bourgogne avec quelques exemples du butin récolté par les Confédérés. SONY DSCVient ensuite la salle d’armes avec une impressionnante panoplie d’armes et d’armures du 15ème siècle, mais aussi d’autres époques, pour le régal des collectionneurs, ainsi que la reconstitution grandeur nature de la tente de Charles le Téméraire au camp de Grandson. Les amateurs de grands frissons devront passer par la salle des tortures où sont exposés divers objets et autres machines utilisées quand un individu devait subir la « question ». Autre reconstitution :la Salle des chevaliers avec, pour décorations, des stalles du maître italien Giacomo Brustoloni. Ensuite, la salle des banquets ornée de tapisseries flamandes du 17ème siècle et la reconstitution d’une chambre « Renaissance » avec du mobilier français et suisse des 16ème et 17ème siècles. Le couronnement d’une telle visite s’achèvera par une visite du chemin de ronde se terminant dans la poterne de la tour et ses 111 marches.
Des espaces sont également réservés à des expositions hors du contexte, comme, par exemple, une exposition des premiers véhicules automobiles.

Texte Gérard Blanc
Photos © Boris Bron © Château de Grandson

 

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