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BRÈVES

Les dessous des billets TGV

Le temps est loin des prix de billets fixes dans les trains. Le chemin de fer se met lui aussi au goût du jour du « yield management » pratiqué de longue date par les compagnies aériennes.

Jusqu’alors, peu de d’informations filtraient dans les compagnies ferroviaires, mais récemment, un journaliste du Figaro s’est fait expliquer la pratique de vente de la SNCF (Société nationale des chemins de fer français) en matière de gestion électronique des places en relation directe avec les prix des billets.

Dans leurs bureaux de Paris, SNCF Voyages emploie environ 90 personnes appointées à gérer en permanence des ingénieurs en informatique ayant pour tâche de tirer le meilleur parti possible de plusieurs logiciels en fixant à la minute la politique de vente des billets de TGV avec deux objectifs : faire payer les billets le plus cher possible et obtenir un remplissage optimum des trains.

L’objectif est en priorité de protéger les places de ceux qui paieront le plus cher, à savoir les voyageurs et voyageuses d’affaires.  Ainsi, un nombre limité de places sera accordé aux tarifs « Prem’s » (prix dégriffés), de même que pour les porteurs de cartes jeunes ou séniors. Cette favorisation  des places chères va jusqu’à bloquer des places permettant aux passagers d’affaires de pouvoir réserver au dernier moment

Dans les trains aux heures de pointe à 8 heures et de ceux du soir à partir de 16 heures, on trouvera évidemment peu de places disponibles à ce tarif. Et qui plus est, ces places Prem’s finiront par disparaître d’elles-mêmes sur les trains très chargés si elles n’ont pas trouvé preneurs quelques jours avant le départ, cela afin d’éviter que des «pros» ne profitent de l’aubaine de ces billets bon marché. Ensuite, toute la problématique du « yielder » sera de suivre train par train l’évolution de la vente jusqu’au jour du départ. Cette méthode permet aussi d’écarter la clientèle d’affaires qui auraient tendance à trop profiter des prix bon marché.

Cela explique plus clairement que contrairement à autrefois, la recherche des billets de TGV soit de plus en plus compliquée avec des variations sensibles dans la même journée. Par contre, si la SNCF remarque qu’un train a de la peine à se remplir, les prix bon marché seront maintenus.  Ce n’est donc pas non plus forcément en s’y prenant tôt qu’on obtiendra les meilleurs prix.

 

Et qu’en est-il des CFF ? En Suisse, les choses sont assez différentes car, en principe, il n’y a pas de réservation obligatoire comme à bord des TGV sur les parcours Inter city. Certes, les CFF mettent en vente des tarifs « dégriffés », mais ceux-ci s’appliquent selon un principe plus aléatoire d’incitation à voyager à des heures et pendant des jours où les trains connaissent un remplissage modéré. De plus, le nombre de places mises en vente aux prix dégriffés est très limité. D’autres incitations à voyager hors des heures de pointe existent aussi avec, par exemple, des cartes journalières pouvant être réduites à 29 CHF pour des jours à très faibles remplissage (p.ex. un jeudi en novembre).  On peut donc en conclure que les CFF n’ont pas de raison de suivre le même principe que celui des TGV. La raison majeure est qu’il n’est pas dans les habitudes des usagers des CFF d’effectuer des réservations, mais, à propos, saviez-vous qu’il est possible de réserver des places aux guichets CFF pour des trains Inter City ? Le prix est de CHF 5.-, mais il ne sera pas facile de faire valoir vos droits, les usagers suisses n’étant pas habitués à cette formule.  Les visiteurs étrangers l’utilisent parfois et se frottent parfois à des récriminations dont ils ne sont, bien entendu, pas responsables.

Gérard Blanc

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