Ector : l’anti-Uber ?
Le voiturier français Ector vient d’ouvrir sa 25ème station de voiturage. Son expansion est-elle bonne pour tous ?
Un domaine échappe encore au principe de l’ubérisation, celui du service de voiturage ou, comme on dit en anglais, le « valet parking ». Un opérateur parisien du nom d’Ector s’en est emparé et, par la voie d’une application mobile, permet à qui le veut de réserver les services d’un chauffeur qui, prévenu une heure à l’avance, vous attendra dans un aéroport ou une gare et ira garer votre véhicule dans un parking des environs. A votre retour, il fera le service inverse et vous trouverez votre voiture à la sortie des passagers.
En ayant constaté que 77% de voyageurs perdaient au moins 30 minutes avant de trouver à se garer avant d’embarquer à bord d’un avion ou d’un train, et ayant aussi remarqué que les parkings des aéroports étaient aujourd’hui surchargés, Ector a tapé dans le mille. Depuis sa création fin 2013, l’entreprise s’est positionnée dans 25 gares et aéroports, principalement en France, mais aussi à Genève, Bruxelles et Bâle-Mulhouse, la dernière station ouverte étant à la gare de Massy en banlieue parisienne.
Son offre ? Un service de voiturier à la demande, que l’automobiliste peut commander sur le site Web ou l’application mobile d’Ector, au plus tard une heure à l’avance. Le principe est le même que pour les VTC (voiture de transport avec chauffeur) : l’un des travailleurs indépendants engagés par l’entreprise se rend sur place pour récupérer les clés du véhicule au dépose-minute et le garer sur l’une des places que loue Ector dans des parkings partenaires sécurisés situés aux alentours, dans des hôtels, entreprises, voire même directement dans la gare ou l’aéroport.
Côté prix, la société se dit vouloir rester compétitive par rapport à ses principaux concurrents, les taxis et les VTC, avec pour objectif d’offrir un service 20%, voire 30% moins cher. Certes, l’offre semble alléchante, mais l’entreprise a-t-elle aussi compté les frais de carburant et l’amortissement du véhicule du client ? A Genève, par exemple, l’offre de départ de 7 jours est de 129 euros, mais n’oublions pas que l’entreprise indique que les prix peuvent changer d’un moment à l’autre selon un principe du yield-management identique à celui des compagnies aériennes. Un autre élément : l’entreprise n’indique pas avec précision où le véhicule sera garé.
Ecologie, éthique salariale : Le siège étant à Paris, on imagine qu’Ector est soumis aux règles sociales européennes pour ses employés. Pour ce qui est de l’écologie, on admettra que si cela permet d’éviter que des automobilistes ne passent inutilement du temps à tourner en rond pour trouver une place de stationnement. Le principe est plutôt positif.
Gérard Blanc