JE PARS À LA DÉCOUVERTE
A une heure d’avion entre Genève et Nantes, une large palette de destinations s’offre aux amateurs de vacances, en Vendée comme en Bretagne. Pornic est une originalité dont la vocation balnéaire remonte à environ deux siècles.
Se déclarant breton pour les uns ou vendéen pour les autres, le pays de Retz est limité au nord par la Loire et à l’ouest par la baie de Bourgneuf. Il fut le fief de Gilles de Rais, compagnon de Jeanne d’Arc. Cette région a connu plusieurs capitales, dont Pornic.
Au centre de cette petite ville d’environ 14’000 habitants trône la ria, une avancée de la mer sur la terre dans laquelle a été aménagé un port de plaisance à son embouchure et, plus au fond, le vieux port de pêche, attraction majeure du centre-ville pour les promeneurs nantais et les touristes, les chalutiers et bateaux équipés pour la pêche aux casiers couchés sur le sable à marée basse, offrant la touche colorée aux chasseurs de belles images. Les quais bordés de restaurants de fruits de mer sont la coqueluche des amateurs de photos contrastées. Au Moyen Age, le niveau d’eau était beaucoup plus élevé qu’aujourd’hui. Avec l’apport d’eau douce de la rivière côtière Haute Perche, il facilitait la navigation des bateaux marchands qui assuraient un important trafic de denrées et de matériaux entre Pornic et Nantes, une prospérité économique sans pareil avec les vignobles du pays de Retz, la fabrication de briques et de tuiles et, surtout, le sel extrait des salines de Bourgneuf-en-Retz. Pornic connaissait une florissante activité de commerce maritime avec des bateaux venant des Pays-Bas, du pays de Galles ou de Scandinavie, qui chargeaient le blé, d’où la création de moulins à marée. Au 19ème siècle, la construction d’une route départementale reliant Pornic à Nantes fut l’amorce d’une activité touristique sans pareil, not0amment avec des sources salino-ferrugineuses de la plage de la Source, bénéfiques pour guérir les maux d’estomac. Les cures d’eau allaient être vite associées à des cures de bains de mer dès 1820, suivies de l’ouverture du premier établissement thermal de la Loire-Inférieure (aujourd’hui Loire-Atlantique) au pied du château de Pornic en 1831, avec les premiers curistes venus de Nantes et d’Angers, puis de Paris avec l’arrivée de la ligne de chemin de fer. Un autre facteur économique primordial datant du 7ème siècle fut la pêche avec, depuis le 17è siècle, la pêche à la morue en Terre-Neuve.
Aujourd’hui
La vocation marchande du port a cessé en 1983 quand un cargo rentra à vide dans le vieux port et ne put ressortir qu’à la grande marée suivante à cause de l’ensablement de la ria. L’activité emblématique est la minoterie des frères Laraison. Deux fois revendue, elle est encore en fonction sous la marque Baguépi, mais ses farines quittent désormais les locaux en camion depuis le bâtiment du quai du Commandant l’Herminier.
La pêche en mer n’est pas morte, même si les poissons et crustacés sont maintenant vendus à la criée du port de La Turballe. Les pêcheurs de Pornic ramènent de la sole, de la seiche, du rouget barbet, du bar, du turbot, du maquereau, du crabe ou du homard qui alimentent les restaurants des quais.
Le rocher de haut en bas
En bas, c’est au fond le vieux port jusqu’au château de Rais, la « ville des sables », avec le quai Leray et son casino belle époque, en parallèle avec les rues commerçantes des Sables et de la Marine. Il faut ensuite grimper vers la ville haute en escaladant des escaliers escarpés pour découvrir, au sommet de la falaise une vieille ville pleine de cachet moyenâgeux avec, au centre, des halles animées à visiter les jours de marché. En choisissant un point de vue comme, par exemple, le calvaire, on peut jouir d’un panorama avec, au premier plan, les maisons aux toits de tuiles et d’ardoises rouges et bleues, dont certaines ont des jardins suspendus, et, au second plan, le vieux port et sa rade. Un arrêt s’impose devant le Relais Saint-Gilles, un ancien relais de diligences de la poste qui fut par la suite transformé en hôtel de voyageurs en 1865. L’établissement devient ensuite une salle des fêtes avant d’être aménagé en demeure cossue avec des murs en briques apparentes. Après avoir été transformé en hôtel deux étoiles, il a été racheté par la ville de Pornic qui en a fait une dépendance de l’hôtel de ville. Le château est incontournable et majestueux avec ses courtines et son donjon. Sa première construction en bois remonte à la fin du 8ème siècle, son but étant la résistance aux envahisseurs vikings. Il fut renforcé au 10ème siècle par le premier duc de Bretagne, Alain Barbetorte, qui décida de faire de Pornic une place forte. La pierre vint au 13ème siècle avec la tour actuelle érigée au 15ème siècle, dont la fameux Gilles de Rais de triste réputation de cruauté envers les enfants, fut le propriétaire sans jamais y habiter. Ce château fut épargné des guerres, à l’exception des troupes vendéennes. Après plusieurs passations de propriété, le château est aujourd’hui celle de la famille de Vogüé qui, exceptionnellement, en permet la visite.
Face aux embruns
Le long du sentier des Douaniers, cette partie de la côte de Jade est magnifique depuis la pointe de Gourmalon jusqu’à la plage de la Boutinadière et permet une brève randonnée pédestre. Face aux embruns bénéfiques de l’Atlantique, le promeneur fait face à une mer qui peut se montrer impétueuse se brisant sur les rochers. Le paysage est fait de pins étirés par le vent, de petites plages enfoncées dans des criques et une enfilade de « pêcheries », répliques exactes des carrelets de la Charente-Maritime.
Textes Erika Bodmer, photos Gérard Blanc
Infos pratiques
Vols
Genève-Nantes avec easyJet.
Renseignements
www.ot-pornic.fr/
Bonnes adresses
L’Auberge de la Fontaine aux Bretons (produits de jardin et de la ferme du restaurant) ; Le 21-Bar; bar à vins et à manger, sur la plage de la Birochère ; Le Coeur de Crème, classique des fruits de mer sur le vieux port ; la Fraiseraie, arrêt incontournable des amateurs de glaces, sorbets, gâteaux et pâtes de fruits, proche du château.
A voir encore
Les ports ostréicoles de la baie de Bourgneuf ; le port de pêche du Collet ; les marais salants de Millac.