Copenhague, la Venise scandinave
Certains l’appellent aussi la petite Amsterdam. Avec une population d’environ 570’000 habitants (deux millions pour l’agglomération), Copenhague est la capitale d’un pays grand comme la Suisse, mais sans montagnes. Avec cinq millions et des poussières d’habitants pour le Danemark, on imagine la faible densité de la population qui habite le reste du pays.
La petite sirène
Qui n’en a pas entendu parler ? Walt Disney en a fait un dessin animé malheureusement totalement déformé du conte de Hans Christian Andersen. Selon l’original, la petite sirène a eu la langue coupée et le prince l’a quittée pour épouser une autre femme. La statue la représentant sur le port fut un cadeau de Carl Jakobsen, héritier des brasseries Carlsberg. Il l’avait commandé au sculpteur Eduard Eriksen qui s’inspira de la belle danseuse Ellen Price qui avait joué le personnage dans un ballet. La ballerine accepta de poser, mais pour le visage seul. L’artiste pris sa femme comme modèle pour le corps.
On sent dans Copenhague un profond sentiment de tolérance qui contraste avec l’histoire de la ville, jadis empreinte d’une certaine rigueur luthérienne. Ce changement est dû à une évolution, la plaçant à la pointe de la modernité, de la culture et de l’écologie (elle abrite l’Agence européenne pour l’environnement).
On va volontiers à Copenhague pour y visiter ses monuments historiques, mais aussi ses nombreux musées exposant d’abondantes collections, où le design contemporain (notamment au Danish Design Center) trouve sa place aux côtés des œuvres classiques. On y va aussi pour faire la fête, au parc de Tivoli, ou pendant les festivals de musique qui animent parfois les places et les cours de la ville historique.
Une foule se masse en permanence dans le centre de Copenhague le long des multiples canaux, dont le plus célèbre est le Nyhavn, coqueluche des touristes, mais aussi des Copenhaguois qui adorent s’y promener et occuper les terrasses des nombreux bistrots, du printemps à l’automne, jusqu’à tard dans la nuit. Cet ancien port relégué en canal est le point idéal de départ du promeneur dans les enchevêtrements des rues piétonnières. Les canaux de celle qu’on pourrait aussi nommer la Venise scandinave se visitent en vedettes fluviales. De nombreux bateaux de plaisance témoignent d’une passion sans mesure pour la voile. Si Nyhavn a beaucoup de succès pour ses maisons hautes en couleur de chaque côté du chenal, on trouve dans le quartier de Christianshavn un canal similaire, qu’est le Overgaden oven Vandet, où les maisons sont tout aussi typées, mais où l’ambiance est plus sereine, avec moins de foule.
Hommage au fondateur
Face au palais de Christiansborg, sur la Højbro Plads, se dresse la statue de l’évêque Absalon tenant une hache dans sa main droite. Drôle de rôle pour un évêque, direz-vous !. A cette époque, les hommes d’église prenaient souvent les armes, notamment pour les Croisades. On doit à Absalon la création de Copenhague en place forte en 1184. Le but était de se prémunir contre les attaques incessantes des Slaves de l’île de Rügen qui pillaient les bateaux de pêche danois qui approvisionnaient en harengs le village de Kaufmanne Hafen, qui devint Copenhague par la suite. Les remparts s’avérèrent utiles contre les sièges de la Ligue hanséatique et résistèrent aux assauts jusqu’au 15ème siècle.
La période danoise de Gauguin
C’est à Copenhague que Paul Gauguin a eu sa période danoise, la pire de sa carrière artistique. Il n’y vendit aucun tableau. Fuyant les difficultés, il abandonna sa femme et ses cinq enfants pour se rendre à Tahiti où il eut le succès qu’on connaît. Pendant son époque danoise, Et pourtant, Gauguin eut sa meilleure inspiration abstraite en tentant de reproduire l’âme nordique et l’univers danois qu’il ne comprenait pas. On peut admirer certains de ses tableaux au musée Ny Carslberg Glypotek.
Des symboles tenaces
A Copenhague, il y a plusieurs choses auxquelles il ne faut pas toucher : la monarchie (la plus ancienne royauté d’Europe sans discontinuité depuis le 9ème siècle), le luthéranisme et le vélo. Cette ville est imbattable pour le nombre de bicyclettes, de pistes cyclables et de taxis-vélos. Les Danois sont aussi parmi les plus grands fans du Tour de France. La religion de Martin Luther s’implanta au Danemark en 1536. Pour la couronne, sa prédominance jusqu’à nos jours fut l’objet de consensus tout au long de l’histoire chaque fois qu’un membre de la couronne souhaita épouser quelqu’un d’une autre religion. Par souci de diplomatie, d’autres églises que luthériennes y furent bâties, sans déroger pour autant au principe national. C’est pourquoi on trouve à Copenhague des églises calviniste francophone, catholique, orthodoxe et même anglicane. Le palais d’Amalienborg est la résidence d’hiver de la famille royale du Danemark. Il se divise en quatre demeures aux façades néo-classiques identiques et aux intérieurs rococo. Les quatre bâtiments entourent une place octogonale (Amalienborg Slotsplads) qui abrite en son centre la statue équestre du roi Frédéric V de Danemark. On peut y assister au manège des soldats coiffés de bonnets à poils de la garde royale lors de la relève. Attention ! Ne vous amusez pas à vous approcher de trop près d’une porte du château, vous serez rapidement rappelé à l’ordre par l’un des gardes qui vous interpellera depuis l’une des guérites. Enfin, les derniers symboles et non les moindres sont la brasserie Carlsberg et la compagnie de transports Maersk, tous deux mécènes de plusieurs monuments de la ville. Sur le port, deux pavillons ont été bâtis pour servir de salle d’attente à la famille royale et ses invités avant de monter à bord du yacht de la couronne.
Tivoli
C’est l’une des grandes attractions de Copenhague. Il est considéré comme le premier parc d’attractions du monde. Georg Carstensen, son fondateur, parvint à convaincre le roi Christian VIII de Danemark du bien-fondé de la création du parc de loisirs dans le but de distraire les visiteurs des idées révolutionnaires européennes de l’époque. L’inauguration eut lieu en 1843. Le parc se trouve aujourd’hui au centre de la ville, proche de la gare centrale Københavns Hovedbanegård et de l’hôtel de ville Københavns Rådhus. Le nom d’origine fut Tivoli & Vauxhall d’après le parc de Tivoli de Paris (près de la gare St Lazare), lui-même inspiré de la Villa Tivoli à Rome, et des jardins Vauxhall à Londres. Walt Disney s’en serait inspiré pour créer Disneyland. Aujourd’hui, petits et grands se ruent sur les attractions retraçant la mythologie nordique, les contes de Hans Christian Andersen, etc. Les « Montagnes russes » de Tivoli (1914), sont les plus anciennes construites en bois.
Texte et photos Gérard Blanc
Sur le même sujet, à lire aussi :
Stettin, chef-lieu de la Poméramie occidentale
Croisière sur l’Oder : de Berlin à Copenhague par la voie des eaux
Stralsund, l’héritage de Ligue hanséatique
Infos pratiques
Vols
Genève-Copenhague sans escales avec SAS et easyJet
Informations
www.visitdenmark.fr
Croisières
CroisiEurope propose des croisières fluviales entre Berlin et Stralsund avec extension à Copenhague : www.croisieurope.ch
Hôtel
La Radisson Blu près de Stadsgraven
Autres visites
La brasserie Carlsberg, une véritable institution et un empire économique au Danemark