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JE PARS EN WEEK-END

Les grands classiques de Marseille

Depuis la construction du  souterrain qui détourne le trafic de la traversée de Marseille,  la route qui longe les quais à ciel ouvert est désormais fluide et filtrée et le trafic des bus et taxis est devenu prioritaire. C’est un grand avantage pour les piétons en général, et les visiteurs souhaitant visiter les alentours emblématiques du Vieux port.

© Gerard Blanc

La sardine géante
Encore une galéjade qui s’est propagée mais qui n’est pas totalement fausse. En 1779, des prisonniers français capturés dans la province de Pondichéry (Inde) sont libérés par les Anglais. Ils sont transportés en Méditerranée sur une frégate nommée : le Sartine, avec un « t » et non un « d », en référence au ministre de la Marine de Louis XVI, Antoine de Sartine. Le navire traverse le détroit de Gibraltar dont les Anglais sont propriétaires qui torpillent tous les bateaux qui passent. C’est pourquoi le Sartine était équipé d’un drapeau anglais, qui lui permettait de naviguer tranquillement. Malgré cela, un navire britannique intercepte le Sartine à cause d’un malentendu. Il bombarde le bateau et tue son capitaine. Après explication, le navire britannique laisse partir le Sartine en direction de Marseille sans capitaine à bord.  Mal manœuvré, la Sartine heurte les rochers à l’arrivée à Marseille et coule dans le chenal de l’entrée du Vieux port. Le bateau est volumineux avec une haute mature, et bouche ainsi le port empêchant pendant plusieurs mois aux bateaux de rentrer ou de sortir.

Bien des clichés font partie de la carte postale de la cité phocéenne, comme le fameux Bar de la Marine sur les quais de Rive Neuve qui servit de décor à la trilogie de Pagnol. Il y a d’abord le Vieux port qui, contre vents et marées, maintient son marché aux poissons et la gouaille des marchandes, même si la pêche en Méditerranée n’est pas encore à l’apogée de sa production. © Gerard BlancFort heureusement, d’ailleurs, les efforts  de protection des sources halieutiques dans le Parc national des Calanques semblent porter leurs fruits, car, dans l’Anse des Catalans, on voit évoluer des dauphins et des colonies de mouettes tournant autour d’un même point, signe que des bancs de sardines sont proches. Parmi les lieux bien connus de Marseille figurent aussi les îles de Frioul et surtout  le célèbre château d’If ayant inspiré Alexandre Dumas pour le Comte de Monte-Cristo mais qui accueillit bien des prisonniers célèbres, tels Mirabeau, Auguste Blanqui, ainsi que 3’500 protestants lors de la révocation de l’Edit de Nantes, et 120 Républicains lors des émeutes de 1848.

La « Bonne mère »
Notre Dame de la GardeAlias Notre-Dame-de-la-Garde  (ou encore Nostro-Damo de la Gardo en Provençal), elle fait aussi partie des grands classiques en bénissant tous les coins de Marseille, perchée sur sa colline.  Au-delà des services religieux qui font partie de son agenda, son parvis est très visité lors des mariages et des communions  pour les photos de famille, que la célébration ait eu lieu ou non dans la basilique. L’une des grandes attractions de la nef est la collection d’ex-voto, plus évocateurs les uns que les autres, des espaces cher payés à titre de remerciements à la Vierge Marie pour les marins ayant survécu à des tempêtes sous toutes les latitudes ou du monde des pompiers ayant échappé aux flammes. Par ces témoignages, on apprend aussi beaucoup de choses sur ce que vécut la ville comme, par exemple, les grandes épidémies de peste et de choléra.
Il n’y a pas de meilleure vue sur Marseille que depuis les esplanades qui entourent la basilique. A l’est, c’est le stade Vélodrome cher aux joueurs de l’OM (Olympique de Marseille) et, à côté, la Cité radieuse (la maison du fada) construite par Le Corbusier ; au sud, ce sont les iles de Frioul ;  en bas, c’est le Vieux port et les forts Saint-Nicolas et Saint-Jean ; à l’ouest, c’est la cathédrale de la Major, le quartier du Panier et le port de la Joliette ; au nord, c’est la fameuse Canebière.

© Gerard Blanc
Le parc national des calanques
Les réputées calanques, ces falaises qui plongent dans les eaux claires,  s’étendent du Vieux port de Marseille à Cassis. Elles sont l’objet de bien des excursions, de baignades, de randonnées pédestres, de la varappe et de la belle vie que se donnent les habitants de Marseille qui passent leurs week-ends dans des maisonnettes dites cabanons. Une bonne formule pour le temps d’un week-end est de leur consacrer une demi-journée de visite par bateau.

Le vrai de vrai
Qui n’a pas entendu parler de savon de Marseille ? Mais attention, il y a beaucoup de contrefaçons. Pour le constater, rien de mieux que de se rendre dans le quartier du Panier pour visiter le magasin de la Grande savonnerie. Outre un historique sur l’évolution de sa création et de sa fabrication depuis le savon d’Alep à nos jours, et de son appellation officielle (même royale). On y apprend la distinction entre le savon labellisé (avec le tampon en forme de pentagone le prouvant) et tout autre savon parfumé que l’on trouve sur la plupart des marchés de Provence. Le vrai est brut. Sa composition ? Huile d’olive, lessive de soude et eau. Entre 1850 à 1900, un Marseillais sur quatre vivait de la production du savon.

Le Panier entre street-art, bobos et studios : Jadis de tendance populaire avec une forte concentration d’immigrés et de Corses, le quartier du Panier est aujourd’hui prisé par les bobos en quête d’authenticité artisanale. Si les loyers ont été élevés un certain temps, la municipalité tend à les faire baisser afin d’encourager la mixité des habitants. Avec un air de Montmartre, ses ruelles descendant vers le Vieux port sont souvent piétonnières et leurs murs sont une gigantesque toile offerte aux fantaisies des tagueurs de tous bords. Parmi les clous de ce quartier, on retiendra d’abord La Vieille charité, un bâtiment édifié au XVIIe siècle pour abriter les indigents et les pauvres de la ville, enfermés et formés pour la marine pour les hommes et les ménages pour les femmes.  Le second est la place historique de Lenche (ancienne agora grecque) où se tient encore un  marché provençal. Ne cherchez pas à Marseille le quartier  Mistral de la série Plus belle la vie. Il est imaginaire mais néanmoins tourné dans le quartier du Panier. Ce coin de Marseille inspire décidément les cinéastes car il a servi aux tournages de plusieurs films dont Borsalino et, bientôt, Taxi 4.

La corniche
Dès que la journée de travail s’achève, les habitants des quartiers du Roucas blanc, de Bonneveine ou de Pointe Rouge n’ont pas beaucoup de parcours à faire pour se retrouver dans une atmosphère de vacances. Et hop, on enfile son costume de bain et on va sans traîner se rafraîchir dans la mer depuis les quelques criques qui forment le début des calanques. Chacune de ces criques se conforme à l’image des petits ports de pêche communs à la Méditerranée avec les bistrots et les restaurants qui servent la traditionnelle bouillabaisse. L’ambiance y est bon enfant et le temps passe en oubliant les soucis devant un traditionnel pastis. La corniche est un lieu de promenade, de pêche à la ligne, de course à pieds ou en rollers. Au centre de la corniche marseillaise où se trouve la plage artificielle du Prado qui a été aménagée avec les remblais du métro dans les années 80 pour encourager les Marseillais à se baigner dans la Méditerranée (avant cette époque, seulement 13% d’entre eux profitaient des bains de mer proche de chez eux, les autres préférant les plages de Cassis ou de Bandol.

A la tête de l’art
Marseille a obtenu l’organisation, en 2020, de Manifesta, l’une des biennales d’art contemporain les plus réputées d’Europe. Manifesta est organisée tous les deux ans dans une ville européenne différente, l’édition 2016 s’étant tenue à Zurich et l’édition 2018 étant prévue à Palerme (Sicile). Cette démarche fait © Gerard Blancpartie des objectifs de la ville avec une implantation artistique forte, tout d’abord pour les Marseillais eux-mêmes mais aussi au niveau national et pour servir d’une attraction en faveur du tourisme avec des retombées économiques. Deux des derniers témoignages de cette prise de position sont les ouvertures en 2013 de deux musées : le Mucem et Regards de Provence. Le premier est relié au fort Saint-Jean par une grande passerelle, laquelle se poursuit pour arriver sur le quartier du Panier. Ses expositions portent sur des thèmes à la fois artistiques et visant à la réflexion comme, par exemple, celui, se rapportant  à l’écologie, du nom de Vie d’ordures. Une  belle œuvre d’art est son escalier de fer forgé résille sur des vitrages épais menant sur la terrasse. Regards de Provence est une galerie de sculptures et peintures gérée par une fondation propriétaire d’une collection de plus de 850 œuvres liées au territoire du Sud, dont celles d’Ambrogiani, Audibert, Barry, Chabaud, Dufy, Henry d’Arles, Lacroix de Marseille, Monticelli, et bien d’autres.

Textes et photos Gérard Blanc

Lire aussi :
Aix-en-Provence la bourgeoise
Cassis et ses calanques, une Provençale à choyer

Infos pratiques

Y aller:
TGV Genève-Marseille
Renseignements

www.marseille-tourisme.com.

Gourmandises

Les navettes des Accoules, ces biscuits à la fleur d’oranger originairement pour les marins; les glaces aux goûts naturels (pêches de vignes, navettes, etc.) au Glacier du Roi, quartier du Panier.

Hôtel

La Résidence du Vieux port avec vue magnifique sur le Vieux port et Notre-Dame de la Garde.

Bonne table

Chez Fonfon au port de pêche du Vallon des Auffes : spécialiste de la vraie bouillabaisse avec, selon la tradition, présentation des poissons aux convives.

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