Le Melenos à Lindos, Rhodes
En descendant du roc de l’Acropole en direction de la mer, j’avais décidé de prendre des rues adjacentes, à l’écart du flot continu de visiteurs. C’est alors que dans une rue étroite, j’ai découvert l’enseigne discrète d’un restaurant et d’un hôtel dont l’accès était une porte en bois sculpté aménagée dans un haut mur blanc. Je poussais cette porte et ma curiosité fut amplement récompensée. Dès l’entrée, je me rendis compte que j’étais dans un hôtel possédant un charme peu commun. Ne serait-ce qu’à la vue des petits salons et autres espaces intimes de l’entrée décorés de tentures propres à l’artisanat local. M’enhardissant, je demandais à la réception s’il était possible de visiter, chose à laquelle la charmante Maria Fegkou se prêta de bonne grâce.
Elle me fit alors découvrir une sorte de petit village à flanc de colline avec des portes en fer forgé et un enchevêtrement de ruelles privées, d’impasses et de terrasses, le tout donnant sur l’outremer de la plage et du port de Lindos. Style grec oblige, partout, le blanc y est roi, des murs de l’enceinte à ceux des villas ou aux poteries de taille parfois impressionnante où fleurissent des lauriers ou des bougainvilliers. Pour parfaire la décoration, les mosaïques sont omniprésentes, tant sur les sols externes que sur les verticales des murs. Le bon goût de la décoration se perpétue dans les chambres des villas, toujours dans le souci de l’artisanat local. Partout, le calme et la sérénité offrent un contraste saisissant avec le brouhaha des visiteurs du quartier des boutiques de souvenirs. En croisant un serveur portant un plateau de repas destiné probablement à un jeune couple désirant ne pas être dérangé, j’ai pu constater à quel point l’hôtel mettait l’accent sur le service et la discrétion.
Cerise sur le gâteau: la terrasse ombragée sur le toit avec vue encore plus étendue sur la mer et, le soir, sur l’Acropole illuminée. Le menu est authentiquement grec mais avec parfois des saveurs d’Asie mineure. N’ayez crainte, les mézés et le poisson grillé y figureront.
Texte Erika Bodmer
Photos Gérard Blanc