Malte : Les rendez-vous de l’histoire au centre de la Méditerranée
Avec une surface de 315km2, Malte et les îles voisines Gozo et Comino constituent l’un des plus petits pays indépendants de la Méditerranée après Monaco, et fait maintenant partie de l’Union européenne.
C’est aussi le point de mire de beaucoup de vacanciers de toutes les saisons par son climat doux permanent et ses charmes, qu’il s’agisse de son illustre passé historique ou de son ambiance mi-anglaise mi-méditerranéenne. Placé entre la Sicile et la Tunisie, Malte a été le carrefour stratégique de maintes luttes territoriales de l’histoire. C’est ce qui explique les imposantes fortifications qui ont été dressées autour de la plupart des villes.
Encore empreinte de la colonisation britannique, Malte garde quelques coutumes, et on dit même que la langue anglaise y est parfaite au point d’y organiser des séjours linguistiques, bien que la véritable langue soit un mélange de sicilien, d’arabe et de français. Enfin, Malte est essentiellement chrétienne avec environ une église par jour de l’année.
La Valette
Située sur une péninsule, La Valette est cerclée de remparts. La grande citadelle, le fort St Elmo, renferme des palais somptueux, des cathédrales, des églises et des ruelles tirées au cordeau bordées de maisons aux balcons mi-méridionaux mi-britanniques. Les monuments les plus remarquables sont la cathédrale Saint-Jean, déclarée par Sir Walter Scott comme «le lieu le plus superbe que le monde ait pu admirer» (principalement le retable), l’ancienne église conventuelle de l’Ordre de Malte où se trouve exposée la «Décollation de Saint Jean-Baptiste» peinte par Le Caravage, l’église de Notre-Dame-des-Victoires et le bastion de Saint-André. Les amateurs d’histoire seront comblés en parcourant les corridors et les salles du palais des Grands Maîtres avec ses tapisseries des Gobelins et son couloir de l’armurerie présentant une impressionnante collection d’armures.
La Cottonera
Englobant les agglomérations de Vittoriosa, Cospicua et Senglea, la Cottonera, également entourée de remparts, est la racine même de Malte et de son histoire mouvementée. Vittoriosa (Birgu) connut l’époque des constructions massives de fortifications ordonnées par le GrandMaître Claude de la Sengle et surtout le siège de 40 000 Turcs armés, débarquant de plusieurs centaines de bateaux. Tous les documents datant de ces époques se trouvent à la Bibliothèque Nationale de La Valette. C’est an arrivant à bord d’un paquebot de croisière dans le port de Vittoriosa que l’on bénéficie d’un panorama exceptionnel sur une forêt de clochers des palais et des églises, et, notamment, des remparts, de la Couvre Porte, de la Tour de guet de «Vedette», où se trouvent sculptés les symboles de vigilance qui sont l’oeil grand ouvert et l’oreille, du palais de l’Inquisition, du quai Saint Lorenzo et de l’église Saint-Laurent.
Une ambiance bien méditerranéenne
L’animation typiquement méditerranéenne se trouve dans les villages portuaires, comme celui de Marsaxlokk lorsque c’est jour de marché. On y achète et on y vend un peu de tout, mais surtout de quoi faire un bon repas fait de tomates, de poissons, de fruits de mer de toutes sortes, d’huile d’olive, d’ail et de figues. C’est l’occasion rêvée pour côtoyer les Maltais d’aujourd’hui qui sont un doux mélange d’affabilité méditerranéenne et de serviabilité anglo-saxonne. Les maisons villageoises, tout comme les barques de pêche aux couleurs vives, portent en grande majorité le signe symbolique de l’oeil grand ouvert. Mdina et sa voisine, Rabat, placées au coeur de l’île, servirent de refuge à la noblesse de Malte et aux Chevaliers de l’Ordre de Malte. Comme si le temps y était suspendu, on les croirait désertées de leurs habitants. On peut y visiter la cathédrale de Saint-Paul et le palais du Grand Maître de Vilhena, qui accueille aujourd’hui un musée d’histoire naturelle.
Gozo, l’île d’Homère
Contrairement aux idées reçues, Malte n’est pas une seule île; c’est un archipel.
La grande île a deux petites soeurs: Gozo et Comino. Les individualistes qui veulent éviter la cohue estivale de la grande île, iront à la découverte de Gozo, où, hormis Victoria, les villes sont quasiment inexistantes. Les habitants vivent au rythme des travaux des champs et de la mer. Les images qui s’offrent au regard du visiteur sont une charrette tirée par un mulet, une tricoteuse sur le pas de la porte ou le raccommodage d’un filet de pêche. Le sable y est rare et les baigneurs plongent depuis les rochers dans une eau limpide d’un bleu profond.
L’histoire de Gozo ressemble à celle de Malte; elle y a laissé des traces vieilles de 5500 ans, dont le temple mégalithique de Gigantija. Gozo, c’est aussi l’île d’Ogygia décrite par Homère dans l’Odyssée, avec la grotte où la nymphe Calypso tint Ulysse prisonnier pendant sept ans.
L’esprit des Chevaliers de l’Ordre de Malte est omniprésent. Gozo fut souvent utilisée comme position de repli lors des nombreuses attaques des «incroyants», dont témoignent l’imposante ville fortifiée de Victoria ou «Gran Castello», entourée de montagnes pelées, ainsi que de nombreux édifices religieux, dont la cathédrale de Victoria avec sa porte principale flanquée de deux canons. De nos jours, on a de la peine à imaginer la dévastation de l’île par les Turcs, qui tuèrent les habitants les plus âgés et déportèrent les plus jeunes. L’île fut également l’objet de fréquentes incursions de pirates.
Les amoureux de côtes sauvages font de longues randonnées pédestres le long de la côte. Ils peuvent, bien sûr, voir la grotte de Calypso, qui n’a pas beaucoup d’intérêt pictural. Il y avait jadis la «fenêtre d’Azur», cette arche naturelle creusée par les vagues et donnant sur une petite mer intérieure, mais elle s’est effondrée début 2017. . D’autres sites pittoresques sont les falaises de Tafal, le rocher de Fungus et la pointe de Wardija.
Comino la cadette
Ceux qui trouveraient Gozo encore trop peuplée iront à Comino où le calme est olympien. Cette petite île sent bon le poisson, le miel et le cumin. C’est un endroit propre à flâner, rêver et ne rien faire du tout, si ce n’est de visiter les fonds sous-marins les plus fournis en faune et en flore de l’archipel avec des nudibranches multicolores, des langoustes et des magnifiques pieuvres qui garnissent régulièrement les assiettes des visiteurs sous forme d’une salade de fruits de mer. De plus, Comino est dotée de nombreuses grottes sous-marines communicantes les unes avec les autres.
Texte Gérard Blanc
Photos Gérard Blanc / MTA – Mario Galea
Informations pratiques
Y aller
Genève-Malte avec Air Malta
Transports locaux
L’autobus (pratique, confortable et très bon marché).
Restaurants
Le Giannini à La Valette, le Barracuda à St Julien et le Skuna à Marsaxlokk.
D’une île à l’autre: Les ferries sont fréquents (Malte-Gozo = 25 minutes) et les véhicules embarquent par ordre d’arrivée comme pour un shuttle.
Excursions
Une excursion originale est de prendre l’hydroglisseur pour aller visiter les beautés culturelles de la Sicile (Taormina, Piazza Armerina, les vallées des temples d’Agrigente et de Selinunte, Segeste, etc.). A Malte même, les excursions classiques sont pour La Valette et ses monuments (cathédrale St Jean, jardins d’Upper Barracca, le Musée National d’Archéologie et le palais des Grands Maîtres), les temples de Traxien, la Grotte bleue, l’ancienne capitale Mdina, les îles de Gozo et Comino.
Monnaie en cours
Euro
Gastronomie
Cuisines maltaise et italienne. Plats à base de poissons, huile d’olive omniprésente, ail, oignons tomates. Excellents vins locaux rouges et blancs. Bière locale.
Voltage
Le courant est de 240 volts alternatif et nécessite un adaptateur aux prises anglaises.
Renseignements
www.visitmalta.com/fr