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JE PARS À LA DÉCOUVERTE

La Crète entre douceur de vivre et longue histoire

Monastere cretois

La Crète bénéficie d’un climat idéal, d’un accueil chaleureux, d’un passé historique riche et d’une douceur de vivre, qui ont certainement inspiré la chanteuse Nana Mouskouri, l’écrivain Nikos Kazantzakis (auteur d’Alexis Zorba) et le peintre El Greco.

Dominée par le célèbre mont Ida (2456 m) enneigé même au printemps, cette île d’environ 260km de long et 60km de large hors tout, est la quatrième plus étendue de la Méditerranée après la Sicile, la Sardaigne et la Corse. C’est aussi la plus grande de l’archipel grec. En découvrir les moindres recoins demande donc du temps. C’est sur la côte nord que s’étalent la plupart des plages et, par conséquent, les centres touristiques balnéaires, alors que la côte sud propose des rivages plus rocheux et moins favorables à la baignade.

Heraklion

Des villes et des ports
Les grandes agglomérations portuaires d’Héraklion, de Hania et de Rethymnon s’échelonnent sur la côte nord avec, comme points communs, les ruelles animées des vieux quartiers et les zones portuaires, mais chacune avec ses particularités. On y trouve ici et là des inspirations architecturales des différents envahisseurs, dont les Byzantins, les Vénitiens et les Ottomans. Parmi les monuments notoires d’Héraklion, on admirera les anciens arsenaux près du port, la basilique Saint-Marc, la place de l’église Agios Titos qui changea de confession au gré des invasions, ou encore la fontaine de Bembo aux pouvoirs surnaturels, mais le clou est le musée archéologique où se trouvent les originaux (fresques, statues, etc.) témoignant du niveau de civilisation de l’époque minoenne. L’influence vénitienne est dominante à Rethymnon au pied de sa forteresse et sur le pourtour de son port. A voir: la fontaine Rimoni et ses colonnes corinthiennes.
Ce qui distingue Hania sont les influences turques avec un minaret, des hammams jusqu’en bordure du vieux port, mais aussi les maisons bourgeoises turques aux avancées caractéristiques.

Le luxe de Minos
Saviez-vous qu’en 2000 ans avant Jésus-Christ, à l’âge de bronze, la Crète connaissait des jours de gloire avec la civilisation minoenne (sous Minos, fils de Zeus et d’Europe), dont l’évolution en matière d’urbanisme, de confort et d’art surpassait la civilisation romaine? Il existe quatre sites minoens en Crète, dont le plus important est celui de Cnossos, suivi par ceux de Phaistos, Malia et Zakros. Minotaure, CreteAvant d’aller les visiter, faites donc un tour au musée archéologique d’Héraklion pour mieux vous rendre compte de l’avancée de la civilisation minoenne, et, surtout, de l’art réaliste de l’époque, et admirer notamment le cercle solaire en or sur lequel sont gravées les hiéroglyphes propres aux Minoens. Les sites de Cnossos et de Phaistos sont incontournables. Ils portent parfois le qualificatif de palais, alors qu’il s’agissait plutôt de complexes architecturaux avec de véritables blocs immobiliers possédant un ingénieux système d’eau courante.
Il existe aussi des sites romains remarquables en Crète, dont celui de Gortys, mais rien n’égale ceux qui évoquent la civilisation minoenne. Les références à la mythologie hellénique est présente à plusieurs endroits de l’ìle, avec, à Cnossos, la référence au minotaure et au labyrinthe de Dédale d’où Thésée put sortir grâce au fil d’Ariane. A Dikteon Andron, sur le plateau de Lassithi, vous trouverez la grotte dans laquelle Rhéa donna naissance à Zeus à l’insu de Cronos.

Le bonheur est dans le pré
Sur le plateau de Lassithi au centre de l’île, la convivialité rurale de la Crète est au rendez-vous. On y trouve un plateau verdoyant en pente douce, dont la terre fertile permet des cultures maraîchères et fruitières, et l’élevage de chèvres et de moutons qui se traduisent par une pléiade d’artisans et de fermiers offrant des produits aptes à vous faire adorer la cuisine servie dans les auberges et tavernes. Terrasse cafe CreteDans les villages presque isolés du monde, tels Magoulas ou Kaminaki, il n’est pas impossible qu’un cafetier, sur le pas de sa porte, vous fasse entrer et vous offre le godet de raki de l’amitié. Ce coin est un microcosme rural où il règne un esprit de culture des bons produits qui composent l’essentiel de la cuisine grecque avec, bien entendu, les olives, première richesse de la Crète (fournissant les éléments de base de nombreux produits, allant de l’huile à la tapenade en passant par les produits cosmétiques), mais aussi une multitude d’autres produits agricoles, dont les fraises, les figues, les artichauts. Un tour dans l’écoparc de Lasinthos vous permettra en prime de faire connaissance avec la chèvre krikri, animal sauvage difficile à approcher, sauf peut-être dans les gorges Samaria sur le plateau d’Omalos.

Bucolique à souhait
Archanes est un petit bijou de village crétois. Il faut se perdre dans les ruelles pour prendre le vrai goût de la Crète avec des murs parfois peints à la chaux, des petites cours ombragées. Il faut s’arrêter sur une terrasse pour y prendre un ouzo bien frais (même si en Crète, on préfère le raki). Le clou de ce village sont ses enseignes peintes sur bois qu’arborent les artisans et commerçants, décorations originales dues au bien-aimé maire-député du village qui a souhaité voir disparaître tous les devantures tapageuses, les néons et les câbles électriques qui doivent être mis sous terre.

Archanes

Archanes

La révolution des monastères
L’intérêt de la visite des monastères n’est pas seulement dans l’art religieux, mais aussi dans les représentations des actes de révolte contre les Turcs. Celui d’Arkadi, d’époque Renaissance, entouré d’épaisses murailles, fut un des hauts lieux de la résistance. Lors de la révolte crétoise de 1866, 943 Grecs y trouvèrent refuge. Après trois jours de siège, les Crétois firent sauter la dépendance du monastère, préférant se sacrifier plutôt que de se rendre.Sur les montagnes de Dikte est niché le monastère de Kera Kardiortissa (13e s.). Selon la légende, l’icône de l’église avait été volée au quinzième siècle et se trouve actuellement dans l’église de Saint-Alfonso sur la colline d’Esquiline près de Rome.

Texte Erika Bodmer – photos Gérard Blanc

 

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