Seychelles: un jardin d’Eden sur l’océan Indien
A l’instar de Tahiti, c’est l’image de paradis terrestre.
Le qualificatif n’est pas galvaudé. Le climat tropical océanique jouit d’une température clémente toute l’année, ce qui donne lieu à un jardin d’Eden où poussent tous les fruits et légumes tropicaux pour le bonheur de la cuisine créole locale, sans oublier la mer qui fournit les fruits de mer et dont les teintes enchanteresses vont de l’indigo au turquoise.
Au sud-est du continent africain et à l’ouest de l’océan Indien, les 115 îles des Seychelles qui s’étendent sur 400’000 km2 pour 90’000 habitants, dont déjà 70’000 à Mahé, possèdent chacune leur personnalité. 41 d’entre elles sont d’origine granitique. Ces rochers d’où pointent des cocotiers donnent un côté insolite, notamment pour les plages dont la plus réputée est celle d’Anse Crystal sur l’île de La Digue.
Mais la quantité impressionnante des plages seychelloises font que, même en pleine saison, on peut imaginer 300 mètres de sable avec une dizaine de baigneurs au maximum. Rares sont celles qui réunissent peut-être un peu plus de monde, comme, par exemple, Beauvallon (Mahé), pour ses animations et ses multiples restaurants, ou Anse Lazio (Praslin), et Grande Anse (pour les vagues) et Anse Crystal (La Digue). La beauté de cette dernière est légendaire. Pour la visiter, le mieux, pour éviter la foule, est de s’y rendre tôt le matin ou tard le soir. Vous aurez en prime une lumière presque surréaliste pour vos photos. Il n’est pas rare de trouver sur les plages seychelloises un petit cabanon qui vous vendra des noix de coco, de la bière glacée, des punchs, voire même un repas complet (Grande Anse) avec du poisson grillé.
L’île capitale
Mahé, la plus grande île, héberge la capitale Victoria, un nom hérité de la colonisation britannique. A elle seule, elle compte environ 40’000 habitants pour 70’000 sur l’île entière. Le reste de l’archipel se partage les 20’000 habitants restants. Une visite à Mahé se justifie pour se mêler à la population locale au marché couvert. Les monuments dignes d’intérêt seront la cathédrale avec ses portes en bois sculpté et le temple hindou.
Un peuple discret et fraternel
Ce qui distingue la population seychelloise est ce métissage d’origines d’Afrique, d’Asie (Indiens et Chinois), et d’Europe (souvent d’anciens colons français, portugais ou britanniques). Ce pays peut servir d’exemple à ceux dont les querelles internes reposent sur des différences de race ou de religion. Aux Seychelles, chacun respecte l’autre, qu’il soit blanc, jaune noir ou métissé. Les familles elles-mêmes sont d’heureux mélanges colorés. 90% des Seychellois parlent le kréol seselwa (créole seychellois) dont l’origine remonte au français du 18e siècle. A l’école, on apprend d’abord le créole, puis le français et l’anglais. Si vous parlez en français à un Seychellois, il vous répondra souvent en créole dont vous comprendrez la plupart des mots.
Les rescapés de l’esclavage
En visitant le Jardin du Roi, quelques pierres remémorent ce qui fut au 19e siècle un orphelinat pour les enfants rescapés des cotres venus de Zanzibar ou du Yémen qui faisaient le commerce des esclaves. Ces malheureux avaient été enlevés à leurs parents pour être vendus aux Amériques. Les pirates venaient aussi parfois se «servir» sur les côtes des Seychelles ce qui explique que l’orphelinat fut construit dans les hauteurs. Aujourd’hui encore, les grands-mères croient toujours à ce danger d’autrefois et découragent les enfants d’aller sur les plages quand il fait nuit, par superstition, alors que celles-ci sont parfaitement sûres. Il s’agit d’une simple crainte plus du tout fondée, transmise de mère en fille. Par contre, la prison de Mahé héberge des pirates somaliens, capturés en mer, le gouvernement des Seychelles aux côtés des navires occidentaux luttant contre la piraterie.
Coco fesse
Le symbole même des Seychelles qui, notamment, figure sur le tampon de la police d’immigration, est cette noix de coco dont le nom est coco de mer, mais que beaucoup de gens appellent «coco fesse» d’après sa forme qui fait penser à une partie de l’anatomie féminine. Etonnant aussi que l’organe reproducteur masculin ait la forme d’un phallus. Seul l’embryon du fruit est comestible. Après, il devient dur comme pierre. Cet arbre et ses fruits sont scrupuleusement protégés car en voie de disparition. Vous trouvez d’ailleurs d’autres espèces endémiques étroitement surveillés par les autorités de la faune et de la flore, y compris les fonds sous-marins. tortues de terre géantes ne sont pas en liberté partout; par contre, les tortues marines font l’objet d’une réinsertion intense, et ceci malgré les nombreux prédateurs potentiels autres que l’homme. Les oiseaux pullulent dans ce lieu oú ils n’auront aucun chasseur à craindre. Si une espèce de gros colibris est assez courante, ainsi que celui que les Seychellois appellent serin rouge et dont le nom plus officiel est le cardinal ou fouddy. Le noddy au bec courbé et pointu est un autre oiseau rare à découvrir en étant patient et silencieux. Avec de la chance, vous observerez le plus fascinant des volatiles endémiques qui vit principalement sur La Digue: la veuve des Seychelles, un oiseau noir-bleuté, parent du paradisier et possédant une double longue queue.
Cette merveilleuse nature est jalousement protégée par le gouvernement qui sait bien l’attrait qu’elle représente pour le tourisme, première source économique du pays.
Les règles écologiques sont strictes
Ne rien jeter dans la nature et surtout ne pas fumer à l’extérieur ou ne pas faire de barbecue en raison des feuilles sèches de lataniers qui s’embrasent comme de l’amadou. A quelques très rares exceptions près (p.ex. à Beauvallon sur Mahé), les jet-skis et autres sports nautiques motorisés sont interdits et les visiteurs se déplacent à vélo ou en voiture de location sur Praslin ou Mahé.
Tourisme sélectif
Le tourisme aurait plutôt tendance à être d’une gamme moyenne ou supérieure. Pour entrer sur le territoire des Seychelles, il faut prouver d’une résidence fixe (famille, hôtel, pension de famille ou appartement de vacances).
Texte — Erika Bodmer, photos — Gérard Blanc
Infos pratiques
Vols
Genève-Addis Abeba-Seyhelles avec Ethiopian Airlines, Genève-Dubaï-Seychelles avec Emirates Airlines., Genève-Doha-Seychelles avec Qatar Airways.
Renseignements
Agence spécialisée Stohler Travel, à Genève: +41 22 715 19 19, à Nyon: +41 22 365 19 80, à Lausanne: +41 21 614 38 80, www.stohler.ch
Logements
Le Coco de Mer à Praslin, l’Habitation à Cerf Island, le Hannemone à Mahé et le Patatran à La Digue.
Restaurants
A Mahé: La Perle Noire, le Boat House, le restaurant du Jardin du Roi; à Praslin: Le Bonbon Plume.
D’île en île
Le mieux est d’utiliser les catamarans-navettes qui offrent en prime d’assister à la vie des ports.
A visiter
A Mahé: La seule distillerie de Rhum-Tamaka de La Plaine St André, le Jardin du Roi (jardin aux épices) et le parc du Morne Seychellois; à Praslin: le parc Vallée de Mai où vous apprendrez tout sur le coco de mer; à La Digue, le parc de l’Union State englobant Anse d’Argent et la maison coloniale utilisée pour le tournage du film Emmanuelle.
Bonjour,
Votre article est très intéressant, mais j’ai des infos selon lesquelles il vaut mieux éviter les Seychelles en janvier et février, à cause du risques de tempêtes ou de pluie violentes.
Pourriez-vous vous m’éclairer sur ce point ?
Bien à vous, jpc
Pour répondre à votre question, ce sont les mois de décembre et janvier pendant lesquels la pluie est la plus présente, à savoir environ 15 jours en moyenne dans le mois. La température moyenne est de 29 degré., Si vous partez en février, les choses devraient se calmer.