Anvers: La Flamande aux diamants éternels
La reprise de la ligne Genève-Anvers par VLM Airlines est une nouvelle aubaine pour les amateurs de découverte d’une ville riche en témoignages historiques, économiques artistiques, et gustatives.
La priorité va d’abord au quartier historique et sa Grand-Place. On y retrouve l’architecture fidèle des vieilles maisons flamandes avec pignon étroit et façades de briques rouges coiffées de figurines dorées, dont la maison Den Spieghel où se rencontrèrent les humanistes tels Thomas Mann ou Erasme. Anvers possède un avantage sur ses sœurs flamandes: la statue de Silvius Brabo, le héros romain qui donna son nom à Anvers à savoir «Handwerpen», ou la «main jetée». Il avait tué le géant Druon Antigone qui imposait un octroi excessif aux bateaux navigant sur l’Escaut et expédié sa main dans le fleuve. A quelques ruelles de là trône la cathédrale Notre-Dame. C’est la plus grande construction gothique flamande. Des trésors artistiques ornent son intérieur, dont des triptyques de Rubens comme, par exemple, la Descente de Croix.
Une gare-cathédrale
Le monument dont les Anversois sont très fiers est la gare Centrale dont le trafic est de 136 trains de voyageurs par jour. Le bâtiment en impose. Il fut construit en pierre à la fin du 19e et recouvert d’un dôme métallique au-dessus des deux salles d’attente: celle de la 1ère et 2e classe, occupée par un restaurant et celle de la 3e classe en cours de rénovation. La gare est considérée comme la 4e plus belle gare du monde après St Pancras (Londres), le Grand Central Terminal (New York) et le Chatrapati Shivaji (Bombay).
Un fief de la peinture flamande
Construite au début du XVIIe siècle par l’artiste lui-même, la maison de Rubens s’inspire du style italien de la Renaissance. Transformée en musée, elle expose de nombreuses toiles du maître, mais aussi d’autres artistes, comme celles d’Antoine Van Dyck. On y visite son habitat, son atelier, un portique monumental et une cour intérieure.
Carrefour de la mode
L’ouverture d’un musée de la mode à Anvers n’est pas due au hasard. Sans rougir, Anvers pourrait un jour se mesurer à Paris, Milan ou Londres pour son bon goût, sa créativité ou son originalité. En sortant du musée, pourquoi ne pas déambuler dans le quartier de la mode dans les rues Nationalestraat et Drukkerijstraat, où trônent des boutiques rivalisant d’imagination parfois insolite.
A fil de l’Escaut
Nul n’ignore que la plus importante activité d’Anvers est déployée à l’Eiland ou le quartier des marins pour son port marchand, même si la ville flamande n’est pas au bord de la mer mais le long de l’Escaut. On pourrait imaginer que par accroissements de leur trafic, les ports concurrents d’Anvers et Rotterdam se rejoignent un jour. Au bord du fleuve se dresse le MAS (Museum aam de Stroom), cet imposant monolithe rouge. Du haut de son 10e étage, on bénéficie d’une magnifique vue panoramique sur la ville entière. La montée s’effectue par une série d’escalators permettant, à chaque étage, de visiter un musée comme, par exemple, sur l’immigration, l’activité maritime, etc.
Ne restez pas chocolat
Non, allez plutôt en déguster. Pour ceux qui l’ignoreraient, Anvers est aussi la épicentre du chocolat avec plusieurs chocolatiers de renom, à commencer par The chocolate line, atelier du chocolatier insolite qu’est Dominique Presoone, lequel a élu domicile dans le palais de Meir, là où vint loger Napoléon 1er qui, d’ailleurs, faisait du chocolat une religion. On y déguste des pralinés originaux comme, par exemple au bacon, aux oignons… et même au cannabis. Mais si vous préférez les pralinés plus classiques, vous irez alors vous fournir chez Del Rey qui excelle aussi dans le domaine et propose une infinie variété à la frangipane, la crème fraîche, au gingembre, etc.
Le fort Knox des diamants
S’il est une activité qui appartient à Anvers de longue date, c’est bien celle de centre mondial du traitement et du négoce des diamants. Dans le Diamond Square Mile, voisin de la gare centrale, la sécurité y est si pointue qu’on a le sentiment d’être surveillé à chaque coin de rue par des caméras de surveillance. A l’origine, la profession était celle des juifs d’Anvers. Ce sont aujourd’hui 70 différentes nationalités qui sont impliquées. Le quartier héberge plusieurs bourses au diamant, où les tractations s’effectuent selon un rituel conclu par une bonne poignée de main et le mot de «mazal» d’origine yiddish (sorte de «tope là»), mais c’est aussi dans la rue, à l’abri des oreilles indiscrètes que se traitent les meilleures affaires. Au laboratoire des diamants, les divins cailloux arrivent de tous les coins du globe, en premier du Botswana. Aujourd’hui, certains marchés sont exclus des négociations par une loi internationale interdisant le commerce avec les pays qui pourraient utiliser la recette à des fins criminelles. Le travail de fourmi déployé par les laborants qui détermine les quatre critères de qualité d’un diamant, à savoir le carat, la couleur, la clarté et la coupure, est exemplaire, mais la fascination est de voir à l’œuvre les tailleurs de diamants dont la profession serait en voie de disparition. Le parcours classique du diamant se termine chez un bijoutier dépositaire du label «Most brillant» propre à Anvers, une certification concernant une dizaine de confrères de la place auxquels on peut avoir une confiance aveugle.
Texte & photos – Gérard Blanc
Infos pratiques
Y aller
Genève-Bruxelles avec Brussels Airlines ou easyJet.
Renseignements
Office du tourisme d’Anvers: www.visitantwerpen.be/bzf.net
Logement
Hôtel Leopold (proche du Diamond Square Mile).
Restaurant
Le Rooden Hoed (Le chapeau rouge), le Royal Café (dans le buffet 1re classe
de la gare Centrale).
Vive la mousse
La bière est au premier rang avec toute la variété de la brasserie De Koninck (triple d’Anvers ou la Brouwerij), mais d’autres aussi, comme la trappiste brassée dans l’abbaye cistercienne de Westmalle.
Bonjour,
Article intéressant et jolies photos.
Anvers est surnommée la « capitale mondiale du diamant ». Anvers est en effet la plaque tournante en ce qui concerne le commerce de diamants bruts et taillés.
Franz