Musique folk : l’Irlande a ses notes de noblesse
Festivals, sessions informelles, concours, fêtes campagnardes ou même gastronomiques, pubs, fêtes rituelles des moissons, tout est prétexte à sortir son accordéon, son violon ou sa flûte. Ou à entonner les vieilles ballades, chansons de marins ou chansons rebelles.
Ne vous laissez pas trop abuser par les établissements qui, sous prétexte de s’appeler «singing pub» vous refileront les classiques des Beatles, histoire de plaire à un public américain. La vraie expérience repose sur un bon choix qui se mérite bien souvent par des recherches et beaucoup de palabres avec les Irlandais.
A Dublin, certains établissements ont leurs lettres de noblesse, comme, par exemple, O’Donoghue’s, où des gens comme Christy Moore et le groupe Planxty se sont produits à maintes reprises; O’Shea’s, où ont débuté les Dubliners; Slattery’s à Capel Street, où la bonne musique irlandaise se joue au premier étage, là où jouent les grandes pointures
Ailleurs: Les pubs ayant connu les débuts de groupes célèbres ont gardé leur réputation et font toujours le plein d’afficionados, tel Leo’s Tavern à Meenaleck près de Crolly (Co. Donegal), pour Clannad; Matt Molloy’s pub à Westport (propriété du flûtiste des Chieftains et ancien de feu le groupe Bothy Band (dont la plupart des groupe irlandais sont les admirateurs inconditionnels); O’Connor’s pub à Doolin, au pied des falaises de Moher, là où débutèrent les frères Russel et qui fut un lieu de pèlerinage pour les fans du monde entier; Monney’s Pub à Waterford, là où se produisirent les frères Furey et, surtout, les fameux Clancy Brothers auxquels on doit le revival de la musique traditionnelle irlandaise par la voie américaine dans les années 60. Ces pubs ont un point commun: ils sont souvent pleins comme des œufs peu de temps après l’ouverture et malin qui arrive à se frayer un passage vers le lieu de concert au fond de la salle s’il ne s’y est pas pris d’avance.
La grande messe de la musique traditionnelle irlandaise se célèbre lors de festivals. Il y a d’abord les Fleadh Cheoìl (prononcer Fla kiôl), évènement national qui consiste en une compétition matinale, chaque musicien dans sa catégorie (uillean pipe, flûte, harpe, tin whistle, bodhrán, violon, accordéon, etc.). Un peu fastidieux pour un outsider, mais l’après-midi, c’est la fête avec des «sessions» dans tous les pubs (certains villages en ont parfois cinq ou six pour 3’000 habitants). C’est la fête populaire, où se découvrent des talents méconnus de tous âges.
A Dingle, à la fin de l’été, on retrouve cette même ambiance lors de la Tradfest qui dure 3 jours. Dans une sorte d’été indien, les groupes musicaux sont sur les trottoirs et interprètent les grands classiques. L’église St Joseph sur la rue principale ne désemplit pas de fans de groupes fabuleux venus de tous les coins de l’Irlande. Ensuite, plusieurs pubs continuent à ouvrir leurs portes à des groupes d’amis qui s’entendent sur un répertoire en commun pour autant que leur verre de Guinness ne désemplisse pas.
Texte Erika Bodmer
Photos Gérard Blanc
Voilà qui me rappelle quelques bons souvenirs. Merci.
Alex