L’Equateur, un jardin d’Eden
Si l’Equateur n’évoque pour vous que les îles Galápagos, sachez que ce pays a bien d’autres atouts. Quelques exemples de sites dans celui qu’on considère comme un «petit pays» en Amérique latine, vous permettront peut-être de réviser votre position.
L’Equateur pourrait être classé dans ce qu’on appelle un jardin d’Eden. On y trouve une telle variété de faune et de flore, des iguanes aux lamas, et des bananes aux goyaves, que les amateurs de nature ne peuvent que s’y trouver comblés. Il suffit de s’arrêter au bord de la route chez un de ces nombreux marchands de fruits tropicaux pour en prendre conscience. Et ne parlons pas des fleurs ou des plantes médicinales… Ces dons de la nature sont simplement dus à la variété des climats qui peuvent être si différents, qu’on se trouve dans la cuvette montagnarde de Quito, dans les mangroves des rivières de l’Amazonie ou encore sur le littoral Pacifique. Comme son nom l’indique, ce pays se trouve exactement sur la ligne équatoriale. On en prend pleinement conscience en se rendant sur le site appelé «la mitad del mundo» (le milieu du monde), ligne imaginaire séparant les deux hémisphères, où on peut constater le phénomène physique qu’est l’écoulement d’eau d’un évier dans un sens différent à quelques mètres de distance.
Quito, capitale historique
Fondée en 1534 par le conquistador Sebastian de Belalcázar, la capitale équatorienne a connu bien des péripéties, notamment la visite de pirates venus de la côte pacifique. Un conseil: éviter de marcher trop vite. Vous y perdriez rapidement votre souffle, la ville étant située à 2830 mètres d’altitude. Il faut grimper sur les bords d’une sorte de cuvette montagnarde, là où se dresse la statue protectrice de la Virgen del Panecillo, pour découvrir que Quito est une ville entourée de volcans éteints avec, en son centre, des avenues rectilignes et, sur les bords, des faubourgs avec leurs maisons ressemblant à de grosses boîtes superposées. Quito semble ne pas vouloir s’arrêter de grandir.Par contre, le centre-ville donne une image beaucoup plus attrayante. Nous sommes dans le quartier historique qui a été classé patrimoine mondial par l’UNESCO. Ce qui frappe quand on sillonne les ruelles, c’est le métissage de la population parmi laquelle se distinguent les descendants des tribus Otolavos, Quechuas ou autres, dont certains portent encore le costume traditionnel.
Montecristi et les panamas
A 150 km de Guayaquil, le petit village de Montecristi représente l’un des grands symboles équatoriens : l’origine de la fabrication du panama. Eh oui, si c’est le Panama qui a exporté ces fameux chapeaux qui ont coiffé bien des stars du cinéma, c’est à Montecristi qu’ils sont nés et continuent d’y être fabriqués artisanalement. En déambulant dans les rues de la petite agglomération, on entre dans des cours où des artisans, inlassablement, tissent ces chapeaux avec la toquilla, fibre de palmier. Mais ce petit bourg est aussi le lieu de naissance d’Eloy Alfaro, ancien président, créateur de l’école laïque dans son pays, et dont le portrait géant en mosaïque trône sur la place principale. Mais le plus grand plaisir de cet endroit est l’ambiance de tous les jours et la convivialité entre habitants.
Côté monuments, c’est le style baroque qui prédomine. Commençons notre visite par la place San Francisco, dominé par le monastère du même nom qui est une réplique de l’Escurial de Madrid. Cette place est tout simplement superbe, spacieuse et colorée avec ses pigeons, ses cireurs et ses Indiennes vendant des tickets de loterie coiffées de leurs chapeaux en feutre de lama. L’autre centre d’intérêt majeur est la place de l’Indépendance, archétype des places coloniales espagnoles telles qu’on les trouve au Mexique ou au Guatemala, avec le Palais du gouverneur, le Palais présidentiel, le Palais épiscopal, la cathédrale du 16e siècle, etc. Mais c’est avant tout le centre de la place de l’Indépendance et sa fontaine où les habitants de Quito aiment se retrouver au frais pour papoter, voire se rassembler, qu’il s’agisse de manifester pour ceci ou pour cela, une revendications syndicales ou une procession. À voir aussi l’église et le monastère de Santo Domingo et le côté très pictural de la Calle Ronda (la plus ancienne de Quito) avec ses maisons peintes en bleu et blanc. Enfin, les amateurs d’Art moderne apprécieront de visiter le musée de la fondation Oswaldo Guyasamin, un peintre fortement inspiré par Picasso et qui fut aussi un proche de Diego Rivera. On admirera le portrait qu’il fit de la chanteuse Mercedes Sosa.
Au cœur des Andes
Au sud-est de Quito, le Cotopaxi est un volcan enneigé qui culmine à 5’897 mètres au centre d’un parc naturel protégé, où les amateurs de randonnées pédestres seront comblés. La région est d’autant plus attractive qu’elle est parsemée de nombreux villages indigènes et de leurs marchés artisanaux.
L’Equateur littoral
Un saut aérien de 45 minutes nous amène dans une région diamétralement opposée. Il s’agit de Guayaquil, la capitale du littoral Pacifique et grande sœur économique et concurrente de Quito. Cette grande métropole portuaire a perdu beaucoup de ses atouts historiques en raison d’incendies et de massacres fomentés, notamment par le pirate écossais Alexandre Selkirck, celui qui servit de modèle au personnage de Robinson Crusoë. Un musée historique a reconstruit certaines maisons d’autrefois afin de garder le souvenir. Pour le reste, les rues de Guayaquil sont rectilignes et modernes. Sur une place, les statues des héros de l’indépendance narguent les passants avec leurs grimaces. Seul le petit quartier de «Las Penas», bâti sur une colline, rappelle les temps anciens avec quelques maisons d’époque. Peuplé de bars et de restaurants typiques, cet endroit se donne des airs de Montmartre. Le Malecón, promenade pour familles, au bord de la rencontre des Rios Guayas, Babahoyo et Daule est un lieu hautement touristique, surveillé par les statues des notables de l’histoire de l’Equateur et animé parfois d’une fanfare militaire.
Les environs: Ce centre côtier a un atout balnéaire indéniable auquel s’ajoute la visite des pittoresques villages de pêcheurs. Mais ce qui prime avant tout, c’est la découverte de l’île de la Plata. En effet, les Galápagos ont quelque peine à endiguer le tourisme. L’île de la Plata, à peu de choses près, héberge la même faune que celle des Galápagos (iguanes marins, tortues de mer, albatros, etc.). En longeant la côte vers le nord, on accède au parc naturel de Machalilla et, en particulier, Porto Cayo. C’est de cet endroit qu’on accède par bateau de pêcheur jusqu’à l’île de la Plata.
Tourisme agricole
Depuis les ports et aéroports équatoriens, bananes, ananas, cacao, café, noix de macadam, mais aussi roses, arums, thon en boîte et crevettes d’élevage prennent régulièrement le chemin de l’Amérique du Nord et de l’Europe. La Coprei (Corporation équatorienne pour le développement des exportations et des investissements), organisme qui gère la majeure partie des exportations de ces produits, organise aussi des visites guidées des plantations de bananes, d’ananas, etc. Il est toujours instructif de constater de visu le processus de la fabrication du chocolat, par exemple, depuis la récolte des coques de cacao, jusqu’au morceau de chocolat final, en passant par la fermentation des graines, leur séchage, leur torréfaction, etc.
Proche de Guayaquil, la visite d’une des immenses bananeraies de la région de Palenque (environ 100 km au nord) est, elle aussi, très impressionnante. A noter que les propriétaires de ces plantations (pour les fleurs en particulier) s’enorgueillissent de détenir une certification mondiale assurant qu’ils ne font pas travailler des enfants, que les heures supplémentaires sont rétribuées et qu’ils n’utilisent pas de pesticide. À ajouter que certaines plantations participent également à un programme social impliquant le versement de 12% ajoutés à la facture du client, versés à des œuvres caritatives locales ou des microcrédits destinés à des projets tels que l’achat d’une vache ou l’ouverture d’un petit commerce.
Texte et photos Gérard Blanc
Informations pratiques
Vol
Actuellement, la compagnie Iberia assure la plus grande partie des relations aériennes avec l’Amérique hispanophone et, en particulier, avec Quito et Guayaquil. Donc, environ 2 heures de vol entre Genève et Madrid, entre 90 et 120 minutes d’attente et un autre vol d’environ 11 heures entre Madrid et Quito. Les personnes qui souhaitent aller jusqu’à Guayaquil continuent leur voyage avec le même appareil. Enfin, s’il reste de la place, Iberia propose un surclassement en classe business moyennant un supplément de 500 euros.
Agence spécialisée
Voyages de rêves à Crissier-Suisse: + 41 /0) 21 635 66 17.
Electricité
110 V.
Formalités
Passeport valable six mois après la date de retour. Pas de visa pour les Suisses et ressortissants de l’UE.
Change
C’est le dollar américain qui a cours. Ne prendre que des petites coupures (pas de coupures de $ 100). Taxe d’aéroport: $ 26 à chaque départ international d’un aéroport équatorien.
Santé
Prendre avec soi des anti-diarrhéiques (p. e. Imodium) et des répulsifs contre les moustiques. Etre à jour avec les vaccins DPT, tétanos et hépatite A.
Tax free shop
Attention, ne vous y laissez pas prendre. Lorsque, à l’occasion du voyage de retour, vous achetez des alcools ou parfums aux boutiques hors taxes de Quito ou Guayaquil, la vendeuse se gardera bien de vous avertir qu’il y a un autre contrôle de sûreté à Madrid en accord avec les règles de l’Union européenne. Il vous faudra alors réenregistrer un bagage à Madrid avec l’article hors taxes ou, sinon, le donner aux services de sûreté qui le détruiront.