Paris : Sur les traces de Picasso
Le musée Picasso de Paris se trouve à l’Hôtel Salé, 5, rue de Thorigny, dans le quartier du Marais. C’est une aubaine pour les afficionados du peintre espagnol qui peuvent y admirer une grande partie de ses œuvres.
A l’âge de 20 ans, Picasso arpentait les coteaux de Montmartre pour découvrir ce qui se faisait dans le domaine de la peinture; il suivait, notamment, les traces de Toulouse-Lautrec. Mais commençons au 130, de la place Clichy, où il séjourna pour la première fois en compagnie de son ami fidèle, le peintre Carlos Casagemas. Il l’avait rencontré à l’école des beaux-arts de Barcelone, ville où ils avaient partagé l’atelier de calle Riera de San Juan. Casagemas était alors follement amoureux de Germaine, une danseuse du Moulin Rouge. Le 17 février 1901, Casagemas, dans un accès de jalousie extrême en raison de la liaison de sa flamme avec un politicien, tire sur Germaine et, la croyant morte, se suicide d’une balle dans la tête devant le café de l’Hippodrome, au 128 de la place Clichy. Picasso apprend la nouvelle depuis Madrid. Très affecté, il effectuera plus tard la fameuse toile dédiée à la mort de Casagemas qui sera la première œuvre de sa période bleue (thème de la mort, du froid).
Le Bateau Lavoir: 1902: Picasso revient à Paris et y mène une vie qui l’enchante. Il s’épanouit dans cette maison appelée le Bateau Lavoir, 13, place Ravignan (aujourd’hui place Émile-Goudeau, proche de là où vécut Dalida), où il va habiter, de 1904 à 1907, en compagnie de nombreux autres artistes, tels Amedeo Modigliani, Kees van Dongen, Henri Matisse, Georges Braque, Fernand Léger, André Derain, Raoul Dufy, Maurice Utrillo, Guillaume Apollinaire, Edmond-Marie Poullain, Alfred Jarry, Jean Cocteau, Pierre Mac Orlan et beaucoup d’autres encore. L’immeuble en bois avait été construit dans le but d’accueillir plusieurs peintres et leurs ateliers. Il fut détruit par un incendie en 1970 et reconstruit en dur.
Au Bon Bock: En 1905 commence la période rose de Picasso, beaucoup plus gaie. On le croise dans de nombreux bistrots de Montmartre en compagnie de ses amis artistes, comme le «Petit Poucet» ou encore «Au Bon Bock», 2, rue Dancourt, l’un des plus vieux bistrots de Montmartre. Le Bon Bock a d’ailleurs valu un célèbre portrait d’Edouard Manet y fumant la pipe. Ce furent des soirées de fête bien arrosées entre artistes. L’établissement d’aujourd’hui n’a rien perdu de sa décoration d’origine et conservé bien des tableaux qui servaient de paiement des consommations que les peintres n’avaient pas les moyens de régler. il y a quelques années, on pouvait y rencontrer des personnalités de la chanson et du cinéma telles que Jacques Higelin, Bernard Lavillier, Gérard Lenormand, Charles Dumont et surtout le poète Bernard Beaufrère, poète ami de Bernard Dimey et garde-champêtre honorifique de Montmartre. Tout ce beau monde a l’habitude d’organiser des soirées entre amis sous l’œil bienveillant de la patronne Madeleine.
Un musée flambant neuf
Le musée Picasso expose environ 5000 œuvres, dont, au troisième étage, quelques toiles de ses contemporains, tels Modigliani, Matisse ou Renoir.
Mais rassurez-vous, la majorité sont des œuvres de Picasso d’un peu toutes les époques de la vie de peintre, de sa période figurative du début comme son autoportrait de 1901, ou de sa période «cirque» avec Paul en Arlequin (1924) et, bien entendu, sa période cubiste. Certaines œuvres me sont revenues en tête, comme L’acrobate (1930), Deux femmes courant sur la plage (1922), Le massacre en Corée (1951), et la sculpture de La chèvre (1950). On y trouve aussi plusieurs études que Picasso a dessinées selon des tableaux de ses contemporains, tels les Femmes d’Alger (Delacroix) ou Le déjeuner sur l’herbe (Manet). Mais nous sommes loin du compte des œuvres de Picasso si on considère qu’elles sont environ au nombre de 50’000 (sculptures, peintures, céramiques, estampes, etc.). Pour la suite, il faudra aller au musée Picasso de Barcelone et au Musée d’art moderne de New York. Vous ne trouverez donc à Paris ni Guernica ni les Demoiselles d’Avignon.
Texte Gérard Blanc
Photo du titre : © Musée Picasso Paris – Béatrice Hatala
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