La Drôme, un pied dans le midi
A quelques heures de Genève, la Drôme est le premier pas vers le dépaysement méridional. C’est à Valence que naît cet accent chantant qui respire le soleil.
Avec le massif montagneux du Vercors et les vallées de l’Isère, de la Drôme et du Rhône, le département de la Drôme possède une variété de paysages et de traditions qui en font une région aux mille facettes. Un pied dans la Provence, cette région offre un habitat typé aux tuiles méridionales d’où pointent des campaniles de pierre et de fer forgé: une douce évasion le temps d’un week-end.
Olives, savons et fragrances
Faute de blé, de betteraves ou autre culture intensive, ce département français s’efforce de tirer le meilleur parti d’un climat rude et d’un sol parfois caillouteux. Les meilleurs exemples sont les olives de Nyons, noires sur les étals des marchés et en huiles, mais servant parfois aussi à la fabrication des savons artisanaux. Une autre mine d’or du sol drômois sont les plantes cultivées ou sauvages, telles la lavande, le thym, le romarin et bien d’autres encore, récoltées par une distillerie de Nyons pour y être séchées, fermentées et distillées afi n d’en extraire une variété de parfums et d’essences. Avec les vins Tricastin, le miel et ses dérivés, les fromages locaux (picodon, bleu du Vercors ou banon), et toute une variété de saucissons de montagne, voilà un éventail de produits qui feront le régal de vos proches à votre retour.
L’imaginaire d’un facteur
Ayant butté sur une pierre en 1879, Ferdinand Cheval, facteur de son métier, la mit dans sa poche pour l’admirer. Il en fit de même avec d’autres pour les entasser toutes dans un champ de la commune de Hauterives (nord de la Drôme). Un jour, il décida de cimenter le tout en un «Palais idéal» hallucinant d’art brut, contenant tous les rêves de voyages qui passaient par son esprit en regardant les timbres des lettres qu’il distribuait. On y trouve des évocations du monde entier dignes d’un inventaire à la Prévert, tel un temple égyptien, une tour de barbarie, un temple hindou, un chalet suisse, la Maison carrée d’Alger, etc.
Au rendez-vous de la marquise
«Ici, nos nuits sont plus belles que vos jours», écrivait la marquise de Sévigné à Jean Racine en 1662. L’auteure des fameuses «lettres» ayant épousé François Adhémar de Monteil de Grignan, lieutenant-général de Provence a élu domicile pendant de nombreuses années dans ce somptueux château de style Renaissance, juché sur un promontoire, surnommé à juste titre le «Versailles du Sud» ne serait-ce que pour les fêtes fastueuses qui s’y déroulaient. La marquise s’y trouvait tellement à l’aise qu’elle en vanta souvent les mérites à la cour de Louis XIV.
Le bon pied
La chaussure a longtemps été une grande source de revenu pour la ville de Romans. Pourtant, cette industrie a connu bien des turbulences au cours des trente dernières années. De 1968 à 2000, la plupart des usines de chaussures fermèrent leurs portes et perdirent plus de 70 % de leurs employés avec un taux de chômage d’environ 25 %. Puis, les fabricants romanais se sont spécialisés dans la chaussure de luxe pour femmes. Ce fut alors le retour de la prospérité. C’est dire l’importance du musée de la chaussure qui rehausse la fierté des spécialistes de cette industrie locale. Installé dans un couvent du 17e siècle, on y découvre plus de 20 000 pièces de collection qui retracent 4000 ans d’histoire de cet élément vestimentaire.
Textes et photos Gérard Blanc
Infos pratiques
Renseignements
La Drôme tourisme : + 33 475 82 1 9 26
Visites
Musée de la chaussure à Romans; Palais idéal du facteur Cheval (www.facteurcheval.com) à Hauterives; distillerie Bleu-Provence à Nyons; château de Grignan (www.chateaux.ladrome.fr/ château-de-grignan); savonnerie artisanale de Nyons (www.lasavonneriedenyons.com).