Pays de Galles du Nord, le grand amour de Sir Antony Hopkins
En 1990, l’acteur gallois Sir Antony Hopkins (anobli par la reine d’Angleterre) déclarait : « La Snowdonie est l’un des endroits les plus beaux de la terre. C’est un bijou qui niche dans mon cœur.» Cette déclaration s’était accompagnée d’un don d’un million de livres sterling au National Trust, un organisme privé de protection de la nature qui est parvenu à récolter 3 millions de livres pour préserver cette région menacée par la spéculation immobilière.
Après avoir quitté les zones industrielles enfumées de Liverpool ou de Manchester, c’est dire la beauté du paysage qui attend le visiteur dans le nord du Pays de Galles ; mais la nature n’est pas son seul atout. Le patrimoine historique est également très riche, sans oublier les traditions encore bien ancrées, dont la principale est la langue galloise qui, davantage encore que dans la partie sud du pays, est loin de la maintenance parfois artificielle que l’on connaît dans certaines région celtiques de l’ouest de l’Europe. On raconte même que dans cette partie du Pays de Galles, si un Anglais désirant s’y installer ne parvient pas à parler le gallois pendant un laps de temps raisonnable, certains métiers risquent de lui être fermés.
Snowdonia, une terre de légendes
Selon les Gallois, c’est de cette région que viendrait la légende d’Ambrosius, dit l’enchanteur Merlin, qui sortit de terre deux dragons, un rouge et un blanc qui, par un combat sous-terrain, jetaient un mauvais sort dans toute la région pour empêcher ainsi la construction du château royal. Merlin les fit sortir de terre pour qu’ils puissent se battre au grand jour, et le dragon rouge fut le vainqueur. Le pays de Galles devint alors serein, avec le dragon rouge comme emblème. Cette légende, comme beaucoup d’autres de la région, se marie parfaitement avec l’environnement mystérieux des forêts aux troncs d’arbres couverts de mousse, aux champs de fougères et de rhododendrons, aux falaises d’ardoises et aux vallées verdoyantes encaissées du parc naturel de Snowdonia. Au paysage mystique s’ajoutent les lacs d’un bleu profond et les cours d’eau se précipitant en cascade à travers les rochers pour se jeter dans la mer d’Irlande.
A Welsh country garden
A quelques kilomètre de Conwy, le traditionnel « English country garden » de Bonant, offre, d’avril à octobre, la splendeur d’une infinie variété d’essences et de fleurs parmi lesquelles on notera les magnolias, les nénuphars et leurs plans de couleurs ornant les bassins, les rhododendrons, les parterres de myosotis, etc. l’année 1282 fut marquée par la conquête du pays de Galles par les troupes d’Edouard 1er d’Angleterre. Ceci explique sans doute la foison de châteaux forts qu’on trouve un peu partout sur son parcours lors d’une visite du pays de Galles. Impossible alors d’ignorer les nombreuses batailles du 13ème siècle et l’empreinte que le royaume d’Angleterre a voulu imposer au cours des siècles.
National Trust
20’000 hectares de Dinas Emrys sont la propriété du National Trust, organisme privé financé par des souscripteurs amis de la nature. Pour cet organisme de défense de la nature, les objectifs à atteindre sont de préserver l’environnement et d’aménager des sentiers permettant la visite d’un nombre limité de randonneurs, que des guides patentés aideront à découvrir les animaux et les plantes du site tout en contrôlant du coin de l’œil que les visiteurs ne créent aucun dommage à la nature.
Dans le parc de Snowdonia, les villages se groupent au fond des vallées, bien souvent autour d’un cours d’eau. L’image d’Epinal est un pont de vieilles pierres au-dessus d’un torrent bordé de vieilles maisons de granit aux toits d’ardoises. C’est ce même tableau qui se répète dans les villages de Betws-Y-Coedd, Llamwrst et Beddgelert. Si Betws-Y-Coedd est pittoresque pour sa vieille gare désaffectée, ce bourg a pour défaut d’avoir trop de boutiques de souvenirs et de restaurants au mètre carré. Beddgelert est un lieu de pèlerinage insolite d’un chien, qui fut victime d’une méprise et fut tué par son maître. Cette légende vaut au village de posséder dans son parc la tombe d’un chien, fleurie depuis des siècles. Mais ce village le plus authentique et entraînant à la rêverie est celui de Llamwrst grâce à son charmant pont de pierre au bord duquel un vieux cottage recouvert de vigne vierge est comme sorti d’un conte de fée. Llarmwrst est de plus un village vivant, aux maisons typées et s’enorgueillit de posséder une vingtaine de menhirs.
Des sacrées tuiles
La période victorienne fut pour le pays de Galles un véritable boum de l’industrie de l’ardoise à Llanberis, situé sur la grande île, de l’autre côté du pont de Menai ; un autre but d’excursion passionnant. En pénétrant dans l’usine d’exploitation de Llanberis, aujourd’hui transformé en musée de l’ardoise, le visiteur a un instant l’impression d’entrer dans un camp de concentration. Cette impression s’accentue encore après avoir visionné un montage audiovisuel informant en détail sur les conditions inhumaines de travail subies par les ouvriers de l’époque. Plus loin, c’est en se promenant le long du lac de Llanberis, que l’on peut apercevoir ces fascinantes montagnes sculptées comme de gigantesques temples mayas.
Au royaume d’Edouard 1er
Avec le château comme point centre de gravité, le bourg de Conwy que l’on embrasse du haut des remparts est digne d’un grand intérêt car elle se présente toujours comme elle était au 14ème siècle, à savoir une muraille quasi intacte formant une enceinte en demi-cercle autour du château. On y trouve encore les jardins qui permettaient de continuer à survivre lors d’invasions ainsi que le charmant port de pêche d’Aberconwy. Aujourd’hui, la ville intra-muros s’efforce de donner aux visiteurs une couleur médiévale, dont les éléments principaux sont les maisons à colombages, les vieilles auberges sur la place de Lancaster, une statue qu’on dit être celle d’Edouard 1er avec son écu et sa grande épée. Pour couronner le tout, des habitants se prêtent volontiers au jeu historique en endossant des costumes d’époque médiévale. La place forte de Conwy est l’un des meilleurs témoignages de ces périodes mouvementées. Construite par un architecte français sur l’ordre d’Edouard 1er et de son épouse Eléonore, l’histoire montre qu’elle s’est avérée imprenable à l’exception d’une délégation de Gallois qui, déguisés en charpentiers, parvinrent à s’introduire dans la place. Sinon, les flèches tirées des meurtrières, la poix, l’huile bouillante et les poutres tombant du ciel parvinrent à décourager tous les assauts. Aujourd’hui, la forteresse est toujours debout pour le plaisir des visiteurs qui peuvent apprendre ce qu’était la vie de château grâce aux explications du guide et son descriptif de de la grande salle, de la prison ou de la chapelle.
Textes et photos Gérard Blanc
Infos pratiques
Renseignements
www.french.visitwales.com.
Vols
Genève-Liverpool sans escale avec easyJet.
Loger
Un bon feu de bois dans la cheminée, un manoir au milieu d’un parc arborisé, une atmosphère cosy: voilà un art de vivre à déguster sans modération. C’est cette atmosphère que vous trouverez avec, en prime, le sourire du ou de la propriétaire, dans la chaîne Rarebits, un label de qualité d’hôtels de charme typiquement gallois. www.rarebits.co.uk.