Les Sri Lankais de Colombo
A Colombo, on prend la multiethnicité et la pluralité des religions en pleine figure. Elle se retrouve un peu partout dans les marchés, le front de mer et dans les rencontres sportives. C’est peut-être cette particularité qui rend les habitants extravertis, davantage même qu’ailleurs dans le pays. Le mélange ethnique de Colombo se compose de Cinghalais de confession bouddhistes et de Tamouls majoritairement hindouistes, suivis de chrétiens dont les Burghers catholiques (quelques rares protestants descendants des colons hollandais), et d’Arabes musulmans. Tout cela se mélange dans un brouhaha permanent auquel se mêlent les klaxons des voitures et les bipbips des tuk-tuks qui se faufilent témérairement dans le trafic intense. Certes, le grand rassemblement du Commonwealth qui s’y est tenu en automne 2013 a obligé la ville à améliorer ses infrastructures routières, mais la pénurie de transports en commun reste un obstacle à la fluidité du trafic. Pourtant, dans cet imbroglio, à l’instar des autres villes asiatiques, telles que Bangkok ou Saigon, personne ne s’énerve et tous prennent leur mal en patience. Galle Face Green révèle pleinement l’esprit des habitants de Colombo. Jadis utilisé comme champ de courses, ce ruban de terre de cinq hectares est aujourd’hui le lieu de promenade et de toutes les rencontres: familles, enfants, bandes de jeunes s’y rendent pendant les moments de loisirs pour y retrouver des amis et relations, et, aussi, de s’y faire voir. C’est le terrain favori des adeptes des cerfs-volants et du kitesurf, mais aussi, plus simplement, des pique-niques avec un grand déploiement d’ombrelles multicolores autour des kiosques de marchands ambulants. Plus tard, quand la grande foule se sera dispersée, les amoureux prendront leur place et rêveront, la tête dans les étoiles.
Tout pour le sport
Dans le quartier résidentiel de Cinnamon, l’enthousiasme prime dans les multiples terrains de sport, dont l’inévitable cricket, le sport national hérité de la couronne britannique adopté par bon nombre de Sri Lankais. La ferveur sportive se manifeste aussi lors de championnats tels que ceux des Jeux de l’Asie. Dans le même quartier, proche du monument national de l’Indépendance, le Sinhalese Sports Club Ground accueille volontiers d’autres événements et fêtes d’envergure célébrés en faveur des étudiants des collèges (les environs regorgent de sièges de collèges en tous genres), notamment lors des remises de diplômes, lesquelles sont l’occasion de déploiements de couleurs. Non loin de là, des contre- allées accueillent parfois des fêtes diverses. L’une des plus récentes fut celle célébrant un rapprochement culturel entre le Sri Lanka et l’Allemagne, jumelage qui a donné lieu à des situations cocasses, chacune des communautés ayant voulu imiter l’autre.
Commerces et trafic
En périphérie, le vieux quartier de Pettah aux constructions hétéroclites est particulièrement animé. Il fut jadis habité par les «Burghers» hollandais. Aujourd’hui, c’est un bazar aux innombrables échoppes où il y a lieu de marchander des saris de soie ou de coton, des livres anciens, des batteries de cuisine, etc. Sur les étals des marchés bigarrés se retrouvent aussi des épices et des fruits et légumes tropicaux. Il s’y bouscule une foule vivante qui se fraie un passage dans des ruelles étroites. Certaines rues sont consacrées à des bijoux, d’autres aux vêtements, chaussures et divers articles électroniques tenus par des Musulmans. Pour obtenir de bons prix, il vous faudra marchander avec âpreté car il est de notoriété que les vendeurs tentent de vous faire payer jusqu’à 300% de prix qu’ils réserveraient à leurs coreligionnaires. Attention, beaucoup de ces articles risquent d’être des contrefaçons. L’ambiance est enfin de mise les jours de solde dans les grands magasins qui ont pris place dans des bâtiments qui, jadis, étaient les sièges des grand comptoirs d’export britanniques des grandes maisons dont celle de Cargill, le nom duquel y est apposé toujours en lettres capitales. L’atmosphère est tout autre à la plage de Mount Lavinia, où la jeunesse s’éclate et où les amoureux se laissent aller sous le regard courroucé de la société conservatrice.
Si les temples bouddhistes et hindouistes sont des havres de paix, ils connaissent aussi des moments de cacophonie ambiante le jour de la fête religieuse de Poya.
Texte Erika Bodmer, photos Gérard Blanc
Infos pratiques
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Stohler-Voyages, +41 22 715 19 00, www.stohler.com; Lets Travel, +41 22 731 82 82, www.letstravel.ch.
Vol
Genève-Doha-Colombo avec Qatar Airways; Turkish Airlines via Istanbul; Emirates Airlines via Dubaï.