Historique Bourg-en-Bresse
Dans le département français de l’Ain qui fait frontière commune avec la Suisse, Bourg-en- Bresse (à environ 90 minutes de voiture de Genève) offre un dépaysement dans le temps avec sa ville historique.
Colombages à profusion
Mais partez donc à la découverte des rues et ruelles qui ont su garder leur caractère au fil des siècles. Le point de départ d’une visite piétonnière circulaire de la vielle ville de Bourg-en-Bresse (prononcer Bourk) débute à la porte des Jacobins, une ancienne porte de monastère datant du début du 15e siècle et dont l’église servit de lieu de réunion aux sans-culottes pendant la première Révolution française. Ensuite, les amateurs de maisons en encorbellement seront gâtés avec celles de la rue de la République; la superbe demeure authentiquement bressane des frères Guillot avec ses deux étages, ses bois et ses briques; celle de la rue Bourgmayer, et, quelques mètres plus loin, une curieuse maison à tourelle avec deux meurtrières, restes de ce qui fut un chemin de ronde; et, enfin, la maison Hugon et ses vestiges d’anciennes boutiques.
Il existe encore bien des réminiscences de l’histoire de cette ville illustre. Rue Bichat, vous tomberez sur l’un des chefs-d’œuvre de la ville qu’est la façade de l’Hôtel de Bohan, maison de maître qui appartint à un officier de cavalerie de Napoléon 1er. Rue des Marronniers, vous trouverez la chapelle du lycée Lalande de style jésuite (17e siècle) et le collège attenant qui reçut la médaille de la Résistance à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Et ceci n’est qu’un début. Il faudra aussi s’arrêter devant les belles maisons du 15e siècle récemment restaurées, et faire un arrêt admiratif devant le riche hôtel particulier du 18e siècle avec ses balcons en fer forgé de style Louis XV. Mais le clou de Bourg-en-Bresse reste encore l’Hôtel-Dieu, hôpital construit en 1790 et dont la principale attraction est son superbe apothicairerie avec son laboratoire, sa pharmacie et son officine. Dans les magnifiques boiseries qui la décorent, on imagine le travail des pharmaciens et des laborantins avec les cornues de cuivre et les bocaux de faïence qui y sont exposés encore, comme dans l’ancien temps. Enfin, la collégiale de Notre- Dame s’impose avec son clocher et son carillon sonnant à heures fixes.
Somptuosité royale
L’histoire ne s’arrête pas, et de loin, aux limites de Bourg-en-Bresse. La périphérie possède un monument qui vaut tous les déplacements: le monastère royal de Brou que l’on doit à Marguerite d’Autriche à la mémoire de son défunt époux Philippe le Beau. Un conseil: ménagez-vous suffisamment de temps pour admirer les extérieurs comme les intérieurs, la toiture aux quatre couleurs, les trois cloîtres, l’église et les tombeaux royaux, les vitraux et le musée d’art du 16e au 18e siècle.
Le palais des palais
S’il devait y avoir une hiérarchie des villes gastronomiques en France, Bourg-en-Bresse occuperait certainement une place privilégiée sur le podium. La raison principale est cette appartenance à deux appellations contrôlées que sont la volaille de Bresse et le bleu de Bresse. La première fut baptisée par le fin gastronome Brillat Savarin «roi de la volaille et volaille des rois». Il faut, aux approches de Noël, déambuler dans les allées du nouveau marché couvert pour y admirer les alignements de poulets roulés, de chapons, de poulardes et autres pintades que les éleveurs auront préparés avec un soin méticuleux dans le but de remporter un prix qui sera le point d’orgue de leur travail de l’année. Cette manifestation appelée «Glorieuses de Bresse» est également organisée dans trois autres villes de la région et donne l’occasion aux visiteurs de faire bombance de produits du terroir, et aux membres des confréries de la volaille de Bresse et des vins du Bugey d’endosser leurs costumes d’apparat.
Texte Erika Blanc,
Photos Gérard Blanc