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USA : Tourisme en berne
Les incidents se multiplient aux frontières des Etats-Unis d’Amérique. Si quelques-uns ont été mis en exergue, on peut imaginer ceux qui n’ont pas été montrés au grand jour. On imagine qu’ils ont été l’œuvre de gardes-frontières zélés, mais il faut avouer que cela ne va pas favoriser le tourisme vers les USA à un moment où celui-.ci connait déjà un glissement vers le bas depuis prise de fonction de la nouvelle administration des Etats-Unis. Des ressortissants d’autres pays, comme le Canada et la France, ont également signalé des incidents similaires.
Les faits : Une ressortissante britannique de 28 ans a pu rejoindre son pays après trois semaines de détention dans un centre d’immigration de l’État de Washington. En provenance du Canada, elle avait présenté un visa dont la validité avait été contestée par la police des frontières.
Plus tard, deux touristes allemands ont été traités de manière identique pour avoir voulu entrer aux USA depuis le Mexique. Tous deux ont passé plusieurs semaines dans un centre de détention à San Diego pour être ensuite refoulés vers l’Allemagne.
Lucas Sielaff, 25 ans, dont la petite amie réside dans le Nebraska, a récemment raconté au magazine Der Spiegel qu’il avait été arrêté aux douanes après un voyage au Mexique et s’était retrouvé dans une prison en Californie pendant deux semaines sans avoir été informé de la raison de son arrestation. Il a fini par être expulsé à bord d’un avion à destination de Munich. Même version pour la tatoueuse berlinoise Jessica Brösche, qui a été renvoyée en Allemagne après six semaines de détention, soupçonnée de vouloir travailler illégalement. Enfin, Céline Flad, une étudiante allemande de 22 ans, partie en vacances à New York et Miami, a été retenue pendant 24 heures et ne sait toujours pas pourquoi. Malgré ses papiers valides, elle s’est vue refuser l’entrée sur le sol américain.
Un phénomène appréhensif ? Il est fréquent que la langue de bois
soit de mise dans les agences de voyages quand la presse aborde le baromètre des réservations pour rune destination ou une autre. Lorsqu’il s’agit de parler de voyages, elles n’aiment pas admettre que les affaires vont mal, mais aujourd’hui, les langues se délient quand même un peu et certaines admettent que le rose n’est pas de mise pour les réservations vers les USA. Selon le voyagiste Voyageurs du Monde, particulièrement concerné par les voyages à destination des Etats-Unis, le magazine spécialisé l’Echo touristique révèle que l’impact est inédit. « Les réservations vers les États-Unis ont chuté de 20% par rapport à l’an dernier depuis la prise de fonction de la nouvelle administration confesse son directeur de Paris Jean-François Rial. Nos clients se reportent sur d’autres destinations, comme le Canada ou l’Australie. C’est un phénomène inédit auquel je n’ai jamais été confronté en 30 ans de direction de l’entreprise. » Pour Voyageurs du Monde Suisse, la tendance est également à la baisse vis-à-vis de la même période en 2024, soit environ -15% pour les ventes USA, à l’inverse de la tendance générale des voyages à l’étranger. « Les clients ne s’expriment pas directement, constate le directeur pour la Suisse et la Belgique, Jérôme Tissot.» On peut alors en déduire que leur choix se manifeste dans les statistiques. Pour Patrice Oppliger, directeur de V.I.P Voyages à Genève, qui s’est exprimé dans le journal télévisé de la RTS, les dossiers pour les Etats-Unis sont au point mort. « Nous avions jusqu’alors plusieurs dossiers de familles qui, chaque année, partaient pour une tournée des parcs nationaux de l’Ouest, des parcs d’attraction de Floride ou de New York. Nous n’avons enregistré aucune commande pour 2025 et nous ne serions pas surpris que les incidents aux frontières des USA y sont pour quelque chose.». Pour Modestino Capolupo, directeur de Tourisme pour Tous à Lausanne, il est impossible de tirer des conclusions de la baisse des réservations pour les Etats-Unis. Elles peuvent très bien résulter du renchérissement de la vie aux USA comme du taux de change du dollar américain.
Conseils aux voyageurs : Précautions : Le DFAE (Département fédéral des affaires étrangères) ne donne pas, pour l’instant, de directives particulières pour les ressortissants suisses, n’ayant pas, pour l’instant constaté de refoulement de citoyens helvétiques. Par contre, les départements des affaires étrangères de l’Allemagne et l’Angleterre adaptent leurs conseils aux voyageurs qui doivent se préparer à un durcissement des conditions d’entrée et à des contrôles plus stricts.
Les autorités américaines contrôlent de plus en plus les personnes entrant sur leur territoire, et même les infractions mineures peuvent avoir des conséquences importantes. Les personnes ayant des antécédents judiciaires, des informations erronées sur le motif du séjour ou une durée de séjour dépassée doivent s’attendre à être arrêtées et détenues en vue de leur expulsion ou immédiatement renvoyées.
Attention aux ‘posts’ critiques sur les réseaux sociaux américains.
Les autorités américaines ont déclaré pouvoir contrôler les tablettes ou les téléphones portables à l’entrée du pays, même sans raison, ceci pour pouvoir vérifier par sondage si les messages sur les chats WhatsApp des personnes entrant sur le territoire ne sont pas critiques à propos de la nouvelle administration.
Enfin, selon l’Executive Order 14168 de janvier 2025, les voyageurs doivent tenir compte, lors de leur demande d’ESTA (demande d’autorisation de voyage aux Etats-Unis) ou de visa, du fait que la mention du sexe ne peut être que masculine ou féminine.
Gérard Blanc
sources : L’Echo touristique/Ouest France/Journal de Montréal/Mister Travel News/Le courrier des Amériques/Noovo info
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La sécurité aérienne aux USA en danger
Une décision irréfléchie d’Elon Musk
La sécurité aérienne risque de ne pas être à son niveau optimal aux Etats-Unis. Parmi les plans de dégraissage généralisé voulu par le DOGE (Department of Goverment Efficiency), créé par Donald Trumnp, et orchestrée par Elon Musk, celui du licenciement de 400 employés de la FAA (Federal Aviation Administration) sème l’inquiétude et la consternation.
Ces employés occupaient des postes d’aiguilleurs du ciel, de mécaniciens et d’employés chargés de la surveillance des infrastructures des contrôles de l’espace aérien, ou encore de la maintenance des radars permettant les décollages et les atterrissages des avions civils et militaires. David Speo, président du syndicat de la PASA (Professional Aviation Specialists Association) prévient déjà que la décision de l’administration Trump aura des répercussions sur le trafic, les services concernés fonctionnant déjà en sous-effectif.
Les derniers accidents : Sans révéler un secret, le trafic aérien des Etats-Unis est l’un des plus denses du monde. Si, à la fin de 2024, un sondage avait déjà dévoilé que 60% des passagers nord-américains avaient confiance dans le transport en avion contre 70% l’année précédente, il faudrait s’attendre à ce que ce chiffre diminue encore après une suite d’accidents et d’incidents récemment constatés, et que ces derniers licenciements ne vont pas le faire remonter. Deux accidents ont fait la une des journaux à quelques jours d’intervalle à Washington et Philadelphie. Le premier aurait été précisément dû à un sous-effectif du contrôle aérien. Début février 2025, l’aile d’un avion de Japan Airlines accrochait la queue d’un appareil de Delta Air Lines. Pas plus tard que le mardi 25 février 2025, deux « near misses » (manqués de justesse avec accidents potentiels) ont été enregistrés à l’aéroport de Chicago O’Hare et de Washington DC. Interrogé sur la chaîne CNN, Pete Goetz, ex-directeur du NTSB (National Transportation Safety Board) déclarait : « L’augmentation du trafic est devenue démentielle dans les grands aéroports nord-américains. Les aiguilleurs et les pilotes sont dans un stress permanent et ne devraient pas être en sous-effectif. Actuellement plusieurs d’entre eux sont astreint à des heures supplémentaires, ce qui ne devrait pas être autorisé, car un contrôleur doit être reposé et pleinement en possession de ses moyens.» De son côté, Katie Thomson, ancienne directrice adjointe de la FAA sous l’administration Biden, a déclaré que ces renvois aggravaient la fragilité d’un système aérien déjà vieillissant et sous-financé.
Commentaire: Des bruits courent déjà sur une reprise en main de la FAA par Elon Musk avec laquelle il y a eu un contentieux à propos d’un contrat avec sa société SpaceX qui gère la constellation de satellites Starlink. Si tel était le cas, Musk pourrait être accusé de conflits d’intérêt avec son mandat de direction du DOGE.
Quoi qu’il en soit, on ne doit pas jouer avec la sécurité des passagers.
Gérard Blanc
Sources : CNN/BFMTV/Air Journal/Travelpulse/New York Post
