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Genève de l’histoire, des contes et des légendes

La ville de Calvin visitée autrement
Si vous croyez connaître Genève, sachez qu’elle est jalonnée de sites qui donnent lieu à une quantité d’histoires, certaines vraies, certaines romancées, certaines qui sont des inventions légendaires et que vous ignorez peut-être. De quoi la visiter d’un œil nouveau.

Connaissez-vous la légende du lac Léman? Pour Rabelais, c’était «la faute à Gargantua». Un jour d’été, le géant se rendit à Genève. Il faisait une chaleur torride. Il n’y avait pas de lac, seulement le Rhône. Impossible de boire dans ce mince filet d’eau. Il creusa de sa main gauche une grande cavité pour accumuler de quoi boire, ce qui donne aujourd’hui le lac Léman. Il posa la terre de côté et en fit une montagne pour les habitants qui s’exclamèrent en disant «ça lève!», ce qui donna son nom à la montagne du Salève.

Extrémité du Lac Léman à Genève

Rive droite
En 1820, l’ingénieur civil Guillaume-Henri Dufour a mesuré depuis Marseille, avec des instruments simples, l’altitude exacte d’un rocher portant le nom de Pierre du Niton, bloc erratique déposé par le glacier du Rhône sur les rives du Léman. D’une distance de 500 km environ, il s’est trompé de 47 cm! Dans la lancée, il a dressé la carte de toute la Suisse pour se pencher ensuite sur la carte du monde, en utilisant le procédé de hachures pour faire ressortir les reliefs topographiques.

En 1834, lorsque fut érigée la statue de Jean-Jacques Rousseau sur l’île du même nom, certaines familles genevoises étaient fâchées avec l’écrivain. Elles exigèrent que le visage de la statue soit tourné vers le lac pour ne pas le voir. Manque de chance, c’est en 1862 que fut construit le pont du Mont-Blanc duquel on put voir à nouveau son visage.

Saviez-vous que c’est en banlieue de Genève, à la villa Diodati, que vint habiter la romancière Mary Shelley avec son époux Percy, un ami de Lord Byron? C’est là qu’elle écrivit le roman de Frankenstein en 1816.

Le Beau-Rivage
Comme chacun sait, plusieurs palaces longent les quais du Mont-Blanc. Chacun possède son lot d’anecdotes, mais c’est peut être le Beau-Rivage qui remporte la palme. C’est le 2e étage du célèbre palace qui accueillit l’impératrice Sissi pour une nuit le 10 septembre 1898. Le lendemain matin, elle sortit pour se distraire de son vague à l’âme. Sur son chemin passa Luigi Lucheni, un anarchiste italien qui avait en tête de tuer un prince européen. Faute d’atteindre le comte de Paris, il avait appris que la célèbre impératrice séjournait à Genève. Il guetta sa sortie et la tua d’un coup de poignard, au moment où elle s’apprêtait à prendre le bateau. En son souvenir, une statue trône sur le quai face au Beau-Rivage.

Mausolée BrunswickCharles d’Este-Guelph, duc de Brunswick, était un régent allemand des environs de Berlin. En raison de ses extravagances, il fut exilé à Londres, à Paris, puis à Genève, où il vécut trois ans avant de mourir en 1873.Il possédait une immense fortune acquise dans la vente d’armes et de nombreux investissements. Ce fut un autre client célèbre du Schwepope, SchweppsBeau-Rivage, où il avait élu domicile à l’année et où il organisait des fêtes en permanence. A sa mort, son testament stipulait qu’il cédait sa fortune – un milliard de francs suisses – à la ville de Genève à condition qu’elle lui érige un monument funéraire pour la construction duquel il avait donné beaucoup d’instructions précises. La ville de Genève ne dépensa que 10% de cette fortune pour la construction du mausolée.

Rive gauche
C’est sur la place du Molard que fut célébré le premier service religieux protestant le 1er janvier 1533 par un professeur d’école du nom de Froment. Il apprenait aux enfants à lire et à écrire gratuitement (pour que le peuple puisse lire la Bible).

Sur la place Neuve donne la maison où vécut l’orfèvre Johann Jacob Schweppe qui, avec le chimiste Albert Gosse, mit en service, en 1783, la «Machine de Genève», qui permit de dissoudre du dioxyde de carbone dans l’eau pour en faire de l’eau gazeuse, qui donna plus tard le Schweppes.

Une légende intéressante est celle de l’église de la Madeleine. Sur la place aujourd’hui du même nom, vivait une jeune fille seule du nom de Madeleine; elle filait la quenouille de l’aurore au couchant. On ne la voyait jamais dépenser son argent et elle vivait chichement. A sa mort, on découvrit qu’elle avait amassé un magot considérable. Celui-ci était accompagné d’un testament indiquant qu’on devait construire une église et la baptiser de son nom, ce qui fut fait.

Michel Servet qui participa à la Réforme fut condamné pour hérésie en Espagne. Il s’était alors réfugié à Genève où il ne se privait pas de provoquer Jean Calvin avec des idées contestataires, contraires au fondement de l’Eglise réformée. Calvin, de concert avec Farel, craignait la création d’un mouvement séparatiste. Un jour, Servet assista à un culte de Calvin au temple de la Madeleine. Il fut remarqué et capturé à la sortie et, après un long procès, il fut reconnu coupable de trahison et brûlé vif.

Au 14e siècle, deux moines de Genève traversaient le village de Brogny près d’Annecy et rencontrèrent un enfant qui gardait les cochons. Il avait un visage plus fin que ceux des enfants de paysans alentours. Les moines s’adressèrent à lui (on le nomma plus tard Jean de Brogny) et constatèrent que bien qu’il n’ait pas fréquenté l’école, il était supérieurement intelligent. Ils persuadèrent ses parents de parfaire son éducation. Il fit son instruction religieuse à Genève et ses études de droit à Zurich. Ayant épuisé toutes ses possibilités d’étude, il décida de partir à pied en Avignon pour rencontrer le pape Clément VII. Il alla d’abord chez un tacon (bottier de l’époque ayant donné son nom à la place de la Taconnerie) pour se faire faire une paire de bottes. Le tacon proposa de lui faire crédit jusqu’au jour où Jean de Brogny serait cardinal. Vingt ans plus tard, Jean de Brogny fut nommé cardinal à la cathédrale Saint-Pierre de Genève et paya le bottier.

Ces histoires ne sont que quelques-unes qui m’ont été rapportées par Ariel Haemmerlé de Genève-Tourisme. Si vous avez la chance de le rencontrer, il vous en racontera encore bien d’autres.

Gérard Blanc

 

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