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JE PARS À LA DÉCOUVERTE

La Hongrie de l’Est

Nombreux sont ceux qui déclareront connaître Budapest ou le lac Balaton, mais plus rares seront ceux qui vous parleront d’un voyage dans la région des grandes plaines de l’est.
Elle est pourtant une région riche en histoire et en traditions.

Nouvellement desservi depuis Genève via Budapest, Debrecen est un point de chute rêvé pour découvrir les grands espaces de la Puszta d’Hortobágy, la colline du célèbre Tokaj, la ville historique d’Eger, les bains de Miscoltapolca ou encore, nec plus ultra, ce village plein de charme qu’est Hollókö. Au nord culminent les montagnes assurant une frontière naturelle avec la Slovaquie avec leurs forêts et leurs lacs à perte de vue, de même que leurs grottes souterraines pouvant s’étendre sur 22 km et franchir la frontière slovaque. La plus grande parmi elles est celle de Baradla dans le parc naturel de Jósvafó. Elle possède le plus grand stalagmite du monde et sert, le cas échéant, d’auditorium pour des concerts de musique classique!

Bains, histoire et…
Minaret HongrieAu centre de cette région, la ville universitaire d’Eger est sans conteste l’un des clous d’un tel périple. Les habitants commémorent l’arrêt de l’invasion turque par le capitaine hongrois István Dobó, symbolisé par un monument sur la place portant son nom. Le héros, grâce à son astuce militaire et aidé de 2000 soldats et de leurs épouses, repoussa une armée de 10 000 Turcs. Ceci fut un élément majeur de motivation pour les autres armées européennes de l’époque, lesquelles eurent ainsi la preuve que les Turcs n’étaient pas invincibles, même avec une armée inférieure en nombre. Sur la place principale d’Eger (la place Dobó) a été érigé un superbe monument commémoratif. Depuis la place Dobó, quelques minutes de marche conduisent au sommet de la colline où se trouve la forteresse. D’ici, on bénéficie d’une superbe vue panoramique sur les toits d’Eger et sur le grand minaret, vestige de l’invasion turque.
En déambulant dans la rue Jókai et les rues adjacentes, bordées de maisons baroques très colorées, on sent une atmosphère estudiantine débridée, transmise par les étudiants de la proche Ecole normale. L’attitude gaie et libre de cette belle jeunesse hongroise est un peu comme une soupape après tant d’années de contraintes pendant les deux guerres mondiales et la période du régime communiste. Mais, ce dont les étudiants de l’Ecole normale sont surtout fiers, c’est de leur bibliothèque dotée de pas moins de 80 000 ouvrages et 700 manuscrits, dont les plus anciens datent du 13e siècle.
Si le thermalisme est l’une de plus anciennes activités hongroises grâce à de nombreuses sources aux multiples propriétés, l’un des sites les plus insolite est celui de Miskolctapolca (essayez un peu de prononcer), dans la périphérie de Miskolc. Son originalité est de proposer aux baigneurs un parcours de plusieurs bassins reliés les uns aux autres par des canaux. Au début du parcours, l’eau est à 27° pour terminer à 37° dans le dernier bassin.

Cosaques

Cosaques chevaux à terreLes Hongrois sont dans la plaine
Dans cette zone plate et parfois marécageuse de l’Est- hongrois se trouve la Puszta, connue pour sa végétation rare et son intéressante bio-diversité. On connaît surtout certains sites qui ont été aménagés pour le tourisme dans le but de le faire rêver un peu au temps où de fougueux cavaliers gardaient les troupeaux en temps de paix et chevauchaient fièrement en tête des troupes magyars pour, le moment venu, charger sabre au clair, un peu entre le cow-boy et le Cosaque. Ces hommes qui, pour la plupart gardent encore les troupeaux, gagnent certainement mieux leur vie en endossant un costume folklorique et en faisant montre de leur virtuosité d’acrobate équestre. A la fin du spectacle, ils font coucher leurs chevaux et claquer un fouet à leurs oreilles, sans que l’animal ne bronche (dressage remontant à l’époque où il fallait habituer les chevaux aux balles qui pouvaient siffler à leurs oreilles pendant un combat). Hormis ce genre un peu «parc d’attraction», il faut reconnaître que cette visite est une bonne entrée en matière pour apprendre la vie rurale des bergers hongrois avec leurs costumes folkloriques et l’élevage de ce mouton noir ou blanc bizarre, aux cornes en tire-bouchon, qu’on appelle ratzka. On apprend aussi beaucoup des costumes et des coutumes du début du siècle passé. Qu’il s’agisse de la Puszta d’Hortobágy (à 40km de Debrecen) ou de celle de Bugac, plus au sud, elles sont toutes deux de passionnants réservoirs d’oiseaux, dont la fameuse grande oie blanche.

Traditions tenaces
On peut qualifier sans peur la ville de Hollókö de village-musée, même si certaines maisons sont encore habitées. Sa classification comme patrimoine culturel et naturel de l’UNESCO a probablement dû accentuer son côté «propret» et l’assiduité de ses habitants à porter des costumes folkloriques chaque fois qu’ils se présentent à un quelconque public. Croyez-le si vous le voulez, la majorité se prête à cet exercice de bon gré en ayant en tête le maintien des traditions. Il faut discrètement épier la sortie de la petite église orthodoxe à l’issue de la messe du dimanche pour en avoir plein les yeux de costumes en tous genres et, en premier lieu, de coiffes particulièrement colorées qui, sur la tête des femmes d’Hollókö, revêtent toujours une signification particulière qu’on apprend à déchiffrer en visitant le petit musée des Coiffes. Certaines d’entre elles se portent par les jeunes filles à marier, d’autres par les femmes veuves ou divorcées souhaitant trouver un mari, d’autres par celles qui ne veulent pas de mari, etc. Certes, Hollókö n’est, en temps normal, habité que par des personnes ayant 50 ans ou plus, la jeunesse préférant aller chercher fortune à Budapest, mais elle revient volontiers endosser les costumes traditionnels lors des grandes fêtes, et, surtout, pendant les célébrations grandioses des Pâques orthodoxes. Un autre élément marquant est la visite commentée d’une maison paysanne gardée telle qu’elle était conçue au début du 20e siècle avec, notamment, les signes extérieurs de richesse de la famille qu’étaient les nombreux coussins que l’on exposait pour impressionner les éventuels prétendants à la main d’une jeune fille, et les chambres pour les aïeux, les femmes et les enfants, les hommes dormant bien souvent dehors ou avec les animaux domestiques.       

Erika Bodmer Photos Gérard Blanc

Infos pratiques

Vol

Genève-Budapest-Debrecen tous les jours avec la compagnie Malev, 0848/45 90 90, www.malev.com.

 

 

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