La prophylaxie contre le paludisme et ses effets secondaires
Interview du docteur François Chappuis
Je pars: Pour l’instant, il n’existe pas encore de vaccin contre le paludisme ou la dengue. Un vaccin est-il en préparation?
Dr Chappuis: Un vaccin contre la dengue est en phase d’évaluation clinique. De nombreuses études sont en cours avec des candidats de vaccins contre la malaria, mais les échecs répétés des vaccins précédents n’engagent pas à l’optimisme, en tous cas pour les cinq ans qui viennent.
JEP: Des documentaires télévisuels sur les chaînes telles que Arte font état de l’artemisia annua, qui a été utilisée en Asie (notamment par le docteur Ho dans le Yunnan en Chine) depuis de nombreux siècles contre le paludisme. Comment, à votre avis, se fait-il que cette plante ne soit pas davantage développée en Europe?
Dr C.: A vrai dire,je ne suis pas botaniste… Il y a des plantations en Valais en tous cas. Le traitement que nous utilisons en première ligne en Suisse (et dans de nombreux autres pays) pour traiter les crises de paludisme contient une molécule synthétique (l’artémether) dérivée de l’artémisinine,le composé actif de la plante artemisia annua.
JEP: Certains médicaments, comme le lariam, ont un effet secondaire sur certaines personnes, p. ex. des hallucinations. Que pensez-vous des habitués de destinations comme Madagascar qui prennent le parti de ne prendre du lariam qu’en cas de crise?
Dr C.: Nous déconseillons cette approche dans les pays à haut risque pour plusieurs raisons:
1. Il y a des alternatives de chimioprophylaxie en moyenne mieux tolérées que le lariam et tout aussi efficaces: la malarone et la doxycycline
2. Le lariam est beaucoup moins bien toléré lorsque pris en dose de traitement qu’en dose prophylactique
Propos recueillis par Gérard Blanc
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