Castors du Québec
N’imaginez pas que vous pouvez comme ça débarquer au Québec et observer tranquillement la vie du castor.
Cet animal fascinant est particulièrement méfiant, probablement à cause des multiples prédateurs, l’homme en tête.
Si j’ai eu le privilège de le voir évoluer, c’est bien grâce à Pierre, mi-garde forestier, mi-trappeur de la Mauricie, zone de lacs et de montagnes de la Mauricie, particulièrement bien dotée – outre en lacs – de torrents et rivières propices à la vie des castors.
Pierre m’a expliqué que les castors avaient un sens inné de la famille et du logement. A savoir qu’un barrage et une hutte de castor ne sont construits qu’à partir du moment où un couple ne se décide à vivre ensemble et à fonder une famille.
Le barrage, un ouvrage fabuleux qui parfois ennuie bien les bûcherons et gardes-forestiers, est déjà un chef-d’oeuvre en soi, qui demande beaucoup de travail à notre animal.
Puis vient la construction de l’habitat. C’est une sorte de cahute en branches, amarrée à la rive, et sa taille dépend essentiellement du nombre d’enfants dans la famille. Lorsque le père apprend que son épouse est de nouveau enceinte, il s’active à construire un autre logement plus grand que le précédent, à quelques pas de là.
Pierre m’a fait faire la connaissance de Charles, de son épouse Charlotte et de leur enfant Charlie: enchanté! Pour calmer la méfiance de ses protégés, Pierre a pour habitude de leur apporter des friandises, à savoir des jeunes pousses d’une espèce de peuplier tremble.
Le souffle court, attentif à ne faire aucun bruit, ni bouger le petit doigt, j’ai regardé à tour de rôle Charles, Charlotte et Charlie (le jeune garçon) s’approcher de Pierre (homme de confiance semble-t-il) avançant lentement, à l’affût de la moindre alerte, pour venir nager vers moi, grimper sur la rive et retourner dans l’eau pour, tranquillement, déguster leur festin.
Quelle rencontre merveilleuse!
Texte et photos Gérard Blanc
Je l’ai découvert d’excellents messages de blog ici.
J’aime ta façon d’écrire. Formidable!