Safari au Kenya, des animaux très réservés
Heureux qui comme Ulysse a fait un beau safari. Le saviez-vous? En swahili (sorte d’esperanto de l’Afrique de l’Est) safari veut tout simplement dire voyage. Depuis la nuit des temps, le Kenya est le pays des safaris par excellence. Les nombreuses réserves naturelles en font un vrai paradis pour amateurs de clichés de la faune africaine dans son élément naturel.
Aujourd’hui, le terme de safari s’est étendu à toutes formes de chasses d’images d’animaux dans leur élément naturel. J’ai entendu parler, par exemple, de safari baleines, de safari oiseaux et même de safari fourmis. Mais restons-en à l’Afrique et, plus particulièrement au Kenya, où cette mode de l’observation de la faune africaine est née.
Le terme de «voyage» est tout à fait approprié à ce mode de découverte dès qu’on a passé les premières grandes émotions d’avoir eu en face de soi les premiers troupeaux de gnous, d’impalas et de zèbres broutant en harmonie. Au fur et à mesure de la progression de votre véhicule 4X4, vous voudrez en voir toujours plus et serez pris en flagrant délit de dénigrement des phacochères des babouins ou des aigles, car votre hantise sera de pouvoir dire à votre retour que vous avez pu voir et photographier les fameux «big five» (lion, léopard, éléphant, buffle et rhinocéros). C’est d’ailleurs ce quintet qui est généralement mis en avant pour donner un peu de sensationnel à votre périple dans la savane africaine.
Tableaux de famille: Si vous avez choisi (et je vous le recommande) de vous accorder plusieurs jours consécutifs de safari (p.e. 4 ou 5), vous connaîtrez alors une progression émotionnelle autre que celle d’avoir vu les «big five» et de repartir chez vous, un peu comme les touristes que l’on raille parce qu’ils ont décidé de visiter l’Europe en une semaine. Cinq jours à raison de 3 safaris par jour vous permettront de voir les choses différemment. Lorsque vous serez repu de la fringale de rencontrer des lions, des buffles ou des guépards, vous vous intéresserez alors à la vraie vie de la savane. Vous prendrez conscience de tableaux fabuleux, tel un coucher de soleil sur le Kilimandjaro avec une girafe passant, telle une ombre chinoise. Vous serez captivé par l’avancée d’un troupeau d’une centaine d’éléphants marchand pesamment dans votre direction, comme enrégimentés avec des règles bien établies, comme le grand-père qui surveille le troupeau avec un regard critique et éjecte sans ménagement d’un coup de trompe un éléphanteau venu le narguer. Vous serez attendri par une mère hippopotame vous regardant d’un air soupçonneux alors que son bébé la taquinera en grimpant sur son museau. Vous rirez aux éclats en voyant un éléphanteau de quelques mois qui, aux côtés de sa mère se prendra pour un héro en chassant les oiseaux pique-boeufs venus picorer les parasites de son dos. Vous vous amuserez aussi à voir une famille de phacochères (parents + une portée de marcassins) courant en tous sens et confirmant le sobriquet local de «Kenya express». Vous garderez un souvenir impérissable d’un couple de girafes traversant la route, et de la mère inquiète retournant sur ses pas pour convaincre leur rejeton timide n’osant pas les suivre. Vous serez ému d’avoir observé un couple de lions prêt à l’acte d’amour, même si le moment n’était pas totalement propice à une telle activité. Vous aurez aussi eu le loisir d’observer de magnifiques oiseaux, tels des martins pêcheurs, des autruches, des secrétaires-mangeurs de serpents, des hérons et des rapaces. Vous aurez aussi fait la connaissance des fameux impalas-girafes dont la longueur du corps permet, dressés sur les pattes de derrière, de manger des feuilles des hauteurs des acacias-parasols.
Tout ce monde animal vous sera alors servi sur un plateau et évoluera devant vous sans crainte car, depuis que la chasse est interdite dans ces réserves naturelles, la crainte de l’homme a quasiment disparu de la plupart des espèces. Vous aurez enfin la bonne surprise de croiser un trio de guépards rentrant de la chasse et traversant la route, ignorant dédaigneusement votre présence.
Alors, la tête pleine de souvenirs et l’appareil photo plein d’images, vous rentrerez chez vous en ayant conscience d’avoir vécu l’une des plus belles expériences de votre vie, même si la région n’était pas propice aux rhinocéros ou aux léopards, lesquels restent, dans cette région comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres réserves d’Afrique, en tous cas, les plus difficiles à croiser.
Autour du Kilimandjaro
Visiter plusieurs parcs lors d’un même séjour est un must qui permet de trouver une diversité animale hors pair. Pour aller de l’un à l’autre sans perdre trop de temps, l’idéal est de s’en remettre à un agent de voyages qui vous organise des transferts en avion, ce qui, outre la facilité matérielle, vous permet une vue aérienne spectaculaire, notamment des villages masaï et du Kilimandjaro. Vous atterrissez sur une piste préalablement dégagée des gnous ou impalas qui auraient pu s’y trouver en train de brouter.
Au Kenya, chaque réserve a sa végétation propre qui s’applique à une biodiversité différente de l’une à l’autre. Ainsi, le Tsavo, par sa terre rouge et son climat plus sec, donne, par exemple, une teinte rouge aux éléphants, ceux-là mêmes qui reprennent leur teinte initiale en arrivant dans le Masaï Mara ou le Kimana. La pratique courante est de circuler à bord d’un véhicule 4X4, parfois à toit ouvrant. Le premier safari (le meilleur d’entre tous) s’effectue dès les premiers rayons du soleil, c’est à dire à l’aube avec un départ du lodge entre cinq heures et six heures du matin. C’est à ce moment que vous aurez le plus de chance de voir des fauves chasser. La seconde excursion a généralement lieu vers 10h00 jusqu’au déjeuner. L’après-midi est consacré à la sieste et le safari du soir mène jusqu’à l’heure du coucher du soleil avec les tableaux féériques que vous pouvez imaginer.
Texte Erika Blanc,
Photos Gérard Blanc
Infos pratiques
Vols
Genève-Nairobi-Mombasa avec Kenya Airways
Santé
Prophylaxie contre la malaria; produits contre les moustiques.
Température
Si, sur la côte kenyane, la température oscille entre 20 et 33 degrés, elle est beaucoup plus clémente dans certains parcs comme le Masaï Mara ou le Kimana qui sont en altitude. Par contre, la température est fraîche la nuit ainsi que lors des safaris du matin, ou en soirée. Un blouson ou un pull ne sont pas de trop.
Documents de voyage
Votre passeport doit être valable au moins six mois après la date de départ du Kenya. Si vous êtes de nationalité suisse ou originaire de l’UE, vous n’êtes pas tenu de réclamer un visa préalable si votre séjour ne dure pas plus de 30 jours. A l’arrivée au Kenya, vous devrez vous acquitter d’une taxe de $ 50.