Iles Eoliennes: Aux royaumes d’Eole et de Vulcain
Au sud-ouest de la botte italienne et sur le territoire sicilien se trouvent des petites îles mal connues, à tort certainement.
On y découvre un véritable festival de couleurs: bleues entre les nuances outremer, émeraude et indigo de la mer et du ciel; brun avec les falaises tombant dans le ressac; jaune avec l’herbe desséchée; multiples nuances de verts avec les pins, les buissons épineux et les cultures; blanc sali avec les maisons peintes à la chaux et orangé avec les tuiles de leurs toits; rouille des montagnes, avec, parfois, la couleur neige des sommets; palette multicolore des barques de pêcheurs échouées sur les plages; et, enfin, cerise sur le gâteau, le spectacle indéfinissable des volcans, dont certains sont encore en activité.
Les sept principales îles Eoliennes, soit Stromboli, Panarea, Lipari, Vulcano, Salina, Filicudi et Alicudi, ont comme point commun d’être issues d’un magma volcanique qui s’est infiltré par des fissures du fond de la mer Tyrrhénienne.
LIPARI (ancienne Meligunis) est la principale île de l’archipel. C’est aussi la plus complexe au point de vue géologique et volcanologique. Ce sont les volcans de la troisième période qui ont craché la fameuse pierre ponce et qui ont formé plusieurs coupoles, dont la plus célèbre est celle de Giardina. La dernière éruption à Lipari aurait eu lieu au Mont Pelato, avec la coulée d’obsidienne des roches rouges, en 700 après Jésus-Christ. Les amateurs d’archéologie ne manqueront pas de visiter, près du centre thermal, les vestiges d’architecture mycénienne d’une grande valeur historique. L’ascension du Mont Pelato donne une vue panoramique sur le Campo Blanco, un immense champ de roche blanche. Autres attractions majeures: le château (16e siècle) abritant un musée avec ses différentes sections préhistorique, classique, épigraphique et volcanologique. Il faut aussi voir les murailles érigées par les Espagnols au 16e siècle, et l’antique acropole gréco-romaine bâtie sur un éperon de lave. Entre les vallées Ponte et Santa Lucia se trouve l’une des plus riches nécropoles classiques de Sicile. On y a découvert les vestiges archéologiques de plus de 1750 tombes.
VULCANO est une île passionnante pour ses phénomènes volcaniques et post-volcaniques variés. On y distingue trois unités morphologiques: le mont Aria, le mont Saraceno et le mont Luccia. Les dernières activités éruptives à caractère explosif remontent à 1890. Autour des écueils et devant la plage, on peut observer le phénomène typique du gargouillis de l’eau provoqué par les fumerolles sous-marines. Vulcano se distingue aussi par ses forêts de chênes lièges et ses bains de boue.
PANAREA est l’une des plus belles îles de l’archipel. Depuis le point culminant (le Pizzo del Corvo, 420 m).
STROMBOLI est bien entendu réputée pour son légendaire volcan d’où s’échappent des fumerolles en permanence. Le versant oriental du célèbre cratère donne un contraste surprenant avec le versant nord. Autant l’un est gai avec ses villages colorés et ses paysages verdoyants plantés d’oliviers et de figuiers de Barbarie, tandis que le versant nord donne une vision un peu apocalyptique, avec ses coulées de cendres dans un environnement souvent brumeux. C’est en février 1955 que l’on a enregistré l’éruption la plus intéressante: un effluve latéral qui est apparu en-dessous du niveau de la mer. De la Serra Vancori (926 m) on peut observer, à 200 mètres plus bas, un cratère actif; à 500 m au nord, le Cima, sommet possédant cinq bouches actives; la Serra del Fuoco qui – comme son nom l’indique – crache aussi le feu. Tout ceci donne lieu à des spectacles fantasmagoriques de brandons de lave et de scories incandescentes, accompagnés d’explosions d’émissions de vapeurs et de coulées de lave. A un mille de Stromboli se dresse au-dessus de la mer un écueil gigantesque, dont la silhouette ressemble à un château médiéval. Des marches ont été construites pour grimper à son sommet.
SALINA (ancienne Didyme) tient son nom d’une saline située sur la pointe de Lingua. Son grand cratère à l’est, le Mont des Rivi, est en sommeil. La Fossa delle Felci (962m) est le point culminant des îles Eoliennes. Sa dernière éruption date de 13 000 ans.
FILICUDI (ancienne Phoenicuse) se distingue par ses grottes marines, dont la plus spectaculaire est celle de Bue Marino (grotte du phoque). Les jeux d’ombres et de lumières y produisent des phénomènes de réfraction pittoresques. Dans les parages se dessinent des écueils, dont la fameuse CANNA, avec ses 71 mètres de haut.
Enfin, ALICUDI (ancienne Ericusa) est presque entièrement recouverte de bruyère. Elle n’offre pas de surprises volcaniques particulières, ni d’attraits spéciaux, si ce n’est une variété de paysages et ses quelques maisons de pêcheurs au niveau de la mer.
Texte Gérard Blanc
Infos pratiques
Actualisées le 04/06/2020
Agence spécialisée
Géo-Découverte, +41 22 716 30 00, www.geo-decouverte.com.
Transports
2 vols quotidiens via Rome avec Alitalia; vols sans escale Genève-Catane 4 fois par semaine avec Air Malta. Transfert en hydroglisseur pour Lipari, 45 minutes de Milazzo ou de Messine.
Climat
Température douce en hiver (env. 13°C) et climat tempéré en été (entre 20°C et 27°C).
Vins
Malvoisie de Salina.
Gastronomie
Grillades de poissons toute l’année, melanzane farcite (aubergines farcies de viande pimentée), cannoli (pâte roulée fourrée à la crème fraîche).
Excursion à ne pas manquer: L’ascension au cratère de Stromboli.