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JEPARS TRÈS LOIN

Maurice aux mille facettes

La mer turquoise, les plages de sable fin et les cocotiers sont des clichés bien connus sous toutes les latitudes. Ce petit coin de paradis qu’est l’île Maurice offre davantage: un caractère bien trempé et  une harmonie de son peuple.

L’une des caractéristiques de celle qu’on appelait l’«Ile de France» et qui lui donne un avantage incomparable est sa diversité ethnique bien intégrée. Et, pourtant, Dieu sait si des inimitiés pourraient se créer, surtout dans la multiplicité des confessions religieuses. Mais non: Créoles, Chinois, Indiens, Tamouls et descendants des colons européens font bon ménage.
La diversité culturelle s’accompagne donc d’une diversité cultuelle et de nombreuses célébrations. Lorsqu’il s’agit de partager sa joie exprimée en couleur par des expressions musicales, de danses ou des costumes, l’ensemble des autres confessions est de la partie et ne manque aucune occasion pour faire la fête.
S’appliquant à la majorité ethnique de l’île, les fêtes hindoues sont celles qui dominent. Ganesh Chaturki célèbre la naissance du dieu-éléphant. Elle se déroule fin août-début septembre et, à cette occasion, des statuettes représentant Ganesh sont portées en procession jusqu’à la mer ou jusqu’à une rivière pour y être immergées en grande pompe. Divali, qui se déroule en octobre ou en novembre, est la fête la plus gaie du culte hindou, car elle célèbre la lumière. Le long des routes, des cohortes d’hommes en chemises blanches et de femmes en saris colorés convergent vers le Grand Lac sacré pour un pèlerinage à l’issue duquel seront, en fin de journée, allumées des milliers de bougies. Ceux qui ne pourront pas se rendre au Grand Lac sacré illumineront aussi les fenêtres de leurs logis, modestes ou cossus. Holi, autre fête animée du culte hindou, se manifeste par des hommes et des femmes qui s’aspergent mutuellement d’eau colorée et de poudre. Si les fêtes musulmanes sont plus discrètes, on retiendra la plus publique, celle qui célèbre la fin du Ramadan.
Côté chrétien, il en existe une qui est spécifique à Maurice: celle de l’évangélisateur des esclaves libérés que fut le «bienheureux » père Laval. Les Mauriciens de toutes confessions se rendent sur sa tombe pour la fleurir pendant la nuit du 8 au 9 septembre. Mais la cerise sur le gâteau est l’éventail des fêtes chinoises, en premier lieu celles qui se regroupent autour du Nouvel-An chinois, fête du printemps, des lanternes ou du dragon. Mais la fête de la mi-automne qui commémore la victoire des Chinois sur les Mongols ne doit pas être en reste.

Une île de coeur
Bien qu’elle ait subi quelques évolutions depuis les 20 dernières années, Rodrigues, la petite soeur de Maurice, reste un bijou qu’on aimerait garder pour soi, sans qu’il grandisse. Cette île de 18 km de long vit au rythme paisible de la pêche et de l’agriculture et semble préservée du tourisme de masse. On va à Rodrigues pour s’y ressourcer loin de la vie moderne trépidante, pour y observer des espèces quasi endémiques, telles que le solitaire (un oiseau unique au monde), et d’autres oiseaux protégés que sont le mandarin ou le yéyé, ou encore des tortues géantes.
Côté flore, on y découvrira des essences tout aussi endémiques, telles que le bois de fer, le bois cabri, le bois de mangue ou le bois chauve-souris. Catholique à 97%, Rodrigues est de culture authentiquement créole, c’est-à-dire un heureux mélange entre les marrons, descendants des esclaves, et les rouges (les originaires d’Europe qui furent appelés ainsi à cause des coups de soleil).
Côté culture, la dominante est évidemment créole à travers la danse, la musique et la cuisine.

Marions-les!
Ce n’est pas par hasard que l’île Maurice soit la destination préférée des jeunes mariés venus de Suisse, de France ou d’Afrique du Sud. La raison première en est, bien entendu, le climat exceptionnellement doux, la gentillesse des Mauriciens et le professionnalisme des hôtels qui savent conjuguer fête et discrétion et organiser en moins de deux une petite fête intime ou une grande célébration pour terminer avec un traitement des mariés «aux petits oignons». La chose peut aussi être organisée spontanément, si, au cours de votre séjour, vous déclarez votre flamme à votre compagnon ou votre compagne.


Pour combler les plongeurs

Nombreuses sont les légendes qui courent sur les corsaires ou les pirates et autres navires de guerre qui ont mouillé à l’«Ile de France» au 17e ou 18e siècle. Elles alimentent d’ailleurs un artisanat prospère qu’est la fabrication de modèles réduits de grands voiliers, dont l’épicentre est à Curepipe. Certains Mauriciens s’adonnent encore fiévreusement à la recherche d’épaves et de trésors, mais rares sont les recherches couronnées de succès. Si vous figurez parmi les plongeurs férus d’épaves sous-marines, vous en trouverez tout autour de l’île. La plus ancienne des épaves est celle de la frégate Syrius, qui fait l’objet de recherches archéologiques avec ses 19 canons entremêlés. Mais la plupart d’entre elles sont plus récentes. Il s’agit, entre autres, du Silver Star, du chalutier japonais Maru ou encore des deux barges Water Lily et Emily, engloutis face au site de Trou-aux-Biches. Contrairement aux idées reçues, Maurice n’est pas un simple alignement de récifs de coraux. Les plongeurs qui affectionnent l’aventure trouveront des grottes, des cavernes et des cheminées d’origine volcanique et même un canyon au large de Flic-en-Flac, au pied de la montagne Morne Brabant et à l’embouchure de la Rivière Noire.
Mais le ravissement du plongeur sera indubitablement dans la rencontre de la faune et de la flore sous-marines tropicales resplendissantes de couleurs. Il suffit pour cela de n’évoquer que les sites de la forêt de Gorgones, la fosse aux Requins ou l’aquarium de Grand-Baie pour que les connaisseurs se représentent une variété infinie d’espèces tropicales qui ont évolué sous leurs masques comme, par exemple, des bancs de rougets ou de balistes, des gros thons bananes, des murènes tachetées, des raies mantas et pastenagues et leurs nobles ballets, et bien d’autres encore.

Dans les plantations
Outre les fonds sous-marins, il existe sur le sol de l’île d’autres merveilles naturelles grâce à sa bonne terre rouge et à sont climat tropical favorable à bien des espèces que nous affectionnons dans nos assiettes, nos tasses, nos verres ou dans nos flacons de parfum.
La découverte de l’origine de ces produits est un sujet favori des personnes qui veulent en apprendre plus sur leur lieu de vacances. Au pied de la montagne de l’Anse Jonchée, par exemple, la visite du domaine de l’ylang-ylang attise la curiosité sur la distillation de la fleur tant prisée par les grands parfumeurs. La route du thé dans les domaines des Aubrineaux, de Boischéri et du Saint-Aubin est, certes, fort instructive, mais ce que préfèrent ses visiteurs est, à la fin du parcours, la dégustation. De thés? Oui, bien sûr, mais surtout de cet alcool favori des Mauriciens dans la maison du Rhum. A la réserve des Mascareignes, c’est la culture de la vanille qui est à l’honneur.

En route pour l’aventure
La pratique des sports d’aventure est aussi une bonne formule pour découvrir la nature mauricienne. Au parc Chamorel, un pont suspendu vous permet d’observer à loisir la canopée tropicale.
Il vous faut du sport? Qu’à cela ne tienne, vous descendrez le long de la cascade Rama, des Sept cascades, ou des Tamarin Falls, soit en rappel, soit en canyoning.
Plus tranquille est la randonnée pédestre sur les sentiers du parc naturel de la rivière Noire ou, plus à l’ouest, ceux des 4500 hectares de savane de la réserve Yemen. Enfin, un autre sujet d’activité ludique est la descente d’une rivière à bord d’un radeau en bambou, depuis le village Banane du domaine de Lagrave.

Entrons dans la danse

Le sega est une véritable institution musicale et chorégraphique qu’aucun Mauricien ne voudrait abandonner pour tout l’or du monde. On en distingue deux versions: la première est l’authentique, le sega «pur et dur», qui perpétue les traditions et s’accompagne rigoureusement par les instruments d’origine que sont la ravanne, la maravanne et le triangle. L’autre sega, le contemporain, a suivi les influences modernes avec l’instauration de la guitare, de la basse électrique ou de la batterie, mais sur terre, sur mer, sur scène ou sur la plage, on danse et on chante le sega drapé dans des costumes très colorés.
Il existe aussi une autre forme d’expression chorégraphique que sont les danses hindoues. Exclusivement féminines, elles évoluent dans un chatoiement de saris et des oeuvres d’art de maquillages.

 

Gérard Blanc


Infos pratiques

 

Renseignements

Mauritius Tourism, Kirchenweg 5 8032 Zurich, info@prw.ch; Tél. +41 44 388 41 18, www.tourisme-ilemaurice.mu

Vols

Vols directs Grenève-Maurice Air Mautitius deux fois par semaine les lundis et vendredis du 26 octobre 2020 au 29 janvier 2021.Correspondance pour Rodrigues avec Air Mauritius.

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